Sans Nom {KAMISERO}

.1.

Hanta se retournait pour la cinquième fois dans son lit. Il ne pouvait pas dormir. Depuis plusieurs jours déjà, son esprit n'était occupé que par une seule chose. Denki. Pourquoi ne pouvait-il pas s'empêcher de penser à lui ? Qu'est-ce qui n'allait pas ? Pourquoi ne pouvait-il pas chasser son visage de sa tête ? Il le voyait distinctement, son sourire et ses yeux dorés qui brillaient même sans soleil, il entendait sa voix qui résonnait, sa voix si enjouée et si douce. Douce ? Qu'est ce qui lui prenait de penser ça ? Il sentit ses joues chauffer et malgré le fait qu'il soit seul, il enfouit sa tête dans ses coussins pour se cacher. Parfois, Hanta ne comprenait pas son cerveau, et ce cas précis en était un parfait exemple. Il se retourna sur le dos et soupira.

« Ça me passera »

...

Le jour se leva pourtant sans que le visage de Denki ne quitte l'esprit de Hanta. Celui-ci se leva et s'habilla comme un somnambule, il n'avait réussi à dormir qu'une heure. Il sortit de sa chambre en traînant des pieds et se dirigea machinalement vers le réfectoire. Tout ses amis étaient déjà réveillés. Mina se disputait avec Eijiro qui avait renversé le contenu entier de son bol sur son t-shirt, Katsuki regardait ce spectacle avec intérêt, et Denki... À chaque fois que Hanta le voyait, son cœur s'accélérait. Pendant quelques secondes (ou peut-être était-ce des minutes), il regarda son ami sans dire un mot. Il se sentait bizarre. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Puis Mina l'aperçu et le tira de sa rêverie

«Tiens, voilà Hanta ! Bien dormi ? lui demanda-t-elle

-Eh ben mon pote, s'exclama Eijiro, t'as une des ses têtes, on dirait un vampire !

-Super sympa, lui répondit Hanta, merci beaucoup !»

Denki commença à rire et le garçon oublia ses pensés étranges pour rire avec lui.

...

La journée passa rapidement. La cloche sonna la fin des cours et Hanta qui s'était endormi à cause de sa nuit tourmentée dû rester en classe pour finir de recopier la leçon du jour. Il se retrouva seul dans la salle (à l'exception de M. Aizawa qui s'était déjà endormi dans son sac de couchage), et ses pensés revinrent, plus nettes encore que la dernière fois. Il finit fébrilement d'écrire son cours, et sortit de la classe à grands pas. En sortant, il failli renverser Mina qui avait oublié son livre d'anglais.

«Ça va Hanta ? demanda-t-elle, tu n'as pas l'air en forme !

-Si si, répondit-il sans grande conviction, tout va bien..

-Tu mens mal, Hanta, dis moi ce qu'il se passe.

-Rien, je te dis !

-Hanta, espèce de menteur, je ne te laisserai pas tant que tu ne m'aura pas expliqué ce qu'il y a.

-Bon, très bien, soupira-t-il.

-Aaah, je t'écoute !

-Eh ben, je sais pas trop comment te dire ça, tu... tu ne le diras à personne hein ? bredouilla le jeune homme.

-Bien sur que non ! Mais c'est si grave que ça ?

-Non c'est juste que... en ce moment, je n'arrête pas de penser à une personne, tellement que j'en dors mal la nuit, elle m'obsède, je ne sais pas quoi faire..

-Tu es amoureux.»

Elle avait dit ça sans une seconde d'hésitation.

«C'est pas possible, bégaya Hanta, je.. non, ce n'est pas vrai !»

Il commençait à paniquer. Comment était-ce possible ? C'était son ami, il ne pouvait pas être amoureux de lui ! Non, il y avait forcément une autre explication !

«Calme-toi, Hanta, dit Mina d'une voix douce, c'est pas grave. Raconte-moi, qui c'est ?

-Den... c'est.. c'est Denki.

Il avait honte soudain, mais quand il regarda Mina, il n'y avait pas le moindre jugement dans ses yeux.

«Vraiment ? C'est cool ! Mais c'est quoi le problème ? me demanda-t-elle.

-Tu.. tu ne comprends pas, c'est mon ami et puis, je ne peux pas être amoureux de lui, c'est...

-C'est ?

-C'est un garçon.. dis-je d'une voix presque inaudible

-Oh! je vois, c'est ça le problème. Bon écoute-moi bien, Sero Hanta. Si tu aimes quelqu'un, on s'en fout de que ce soit un mec, une fille, ou je sais pas quoi ok ? Ne redis plus une connerie comme ça, tu m'entends ?

-Oui, oui d'accord. Merci Mina. T'es vraiment une super pote.

-Pas de soucis, c'est mon boulot d'être géniale !

-Et d'être modeste, surtout !»

Mina récupéra son livre et les deux étudiants rejoignirent l'internat, à quelques pas du lycée.

Mais une fois de retour dans sa chambre, il sentait encore comme une boule au ventre.