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Hanta marchait maintenant depuis plusieurs dizaines de minutes, seul, sur le bord de la route. La pluie avait recommencé à tomber et il frissonna, mais la pluie camouflait les larmes qui coulaient à grosses gouttes sur ses joues froides. Il ne pouvait oublier le contact des lèvres de Denki sur les siennes. Pourquoi avait-il fait ça ? Il n'avait pas pu s'en empêcher, mais maintenant il regrettait amèrement. Il ne voulais plus le voir, il avait trop honte de son geste. C'est pour ça qu'il s'était enfui. Il secoua la tête en shootant dans un caillou. Les autres étaient sûrement à sa recherche à présent. Il ne voulais pas qu'on le retrouve, il voulait juste partir le plus loin possible. Il voulu traverser la route, mais les larmes qui ne cessaient de couler lui obstruait la vue. Il ne vit pas la voiture arriver. Il y eu un choc, et sa vision se brouilla.

...

Il ouvrit les yeux. Tout autour de lui, il faisait noir. Pourtant, quand il regarda son corps, il semblait éclairé par une lampe au plafond. Il leva les yeux, mais ne vit que du noir, partout, tellement sombre qu'il avait du mal à savoir si ses yeux étaient ouverts ou fermés. Il se recroquevilla sur lui-même. Il mit un certain temps à se rendre compte qu'il pleurait.

«Hanta !»

Une voix résonna autour de lui et dans sa tête. Il avait l'impression qu'elle venait de partout et de nulle part à la fois.

«Hanta, réveille toi, s'il-te-plaît !»

C'était la voix de Denki. Il pouvait sentir sa tristesse et son affolement, ce qui lui prit les tripes et lui tordit le ventre.

«Hanta, si tu m'entends, répond moi, je t'en supplie. Ça fait 3 jours que tu es à l'hôpital, les médecins disent que tu es dans le coma. Ils disent aussi qu'il y a peut de chance que tu en sortes, sauf par une grande volonté de vivre. Je ne sais pas si tu as en toi cette volonté. Je ne sais pas si tu as fait exprès de te jeter sous cette voiture. Je veux juste te dire que, Mina, Katsuki, Eijiro et moi sommes venus te voir tous les jours. Ta famille aussi, évidemment. Quand on a appris que tu étais dans le coma, ça nous a fait un choc. Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point tu comptes pour nous. Eijiro a cessé de se teindre les cheveux, son sourire permanent a disparu. Mina ne parle plus, elle a perdu sa joie de vivre. Katsuki ne s'énerve même plus, et des fois, le soir, je l'entends pleurer dans sa chambre. Et moi, je veux juste revoir ton sourire, tes yeux ouverts. Je veux recommencer à rire avec toi, je veux entendre le son de ta voix. S'il-te-plaît. Tu n'es pas seul.»

La voix de Denki semblait se briser. Il entendit comme des gouttes tomber au loin. Denki pleurait.

«Merde, pourquoi il a fallu que tu sois presque mort pour que je m'en rende compte. Hanta, je...»

Il y eu un silence.

«Je t'aime.»

Il eu l'impression que son cœur explosa. Il voulait sortir de cet endroit noir, prendre Denki dans ses bras et ne plus jamais le lâcher. Mais Denki n'était pas là, il était seul dans les ténèbres. Des larmes ruisselaient sur ses joues. Un long cri déchirant sortit de sa bouche. Il sentit les ténèbres s'enrouler autour de son corps, le happer. Il voulait lutter, mais il n'avait plus de forces. Il pouvait sentir sa vie qui commençait à s'échapper de son corps. Soudain, quelqu'un, quelque part, lui tendit la main. Il ne pouvait voir que son bras, éclairé par une lumière invisible. Il attrapa cette main, il s'y agrippa de toute son âme. Il devait vivre.

Hanta ouvrit les yeux. La lumière du soleil l'éblouit. Il mit quelque temps à se rendre compte de ce qui l'entourait. Il était dans une chambre d'hôpital, il avait une perfusion dans le bras et des bandages autour de la tête. Il voulu se redresser mais il sentit un poids sur son torse l'en empêcher. Il baissa les yeux et vit le plus mignon et le plus émouvant spectacle qui lui était donné de voir. Denki, Mina et Eijiro dormaient profondément sur sa poitrine, les uns par dessus des autres, la tête dans leurs bras. Il se retourna et aperçu Katsuki accoudé sur le rebord de la fenêtre, regardant le paysage. Hanta sentit ses yeux s'alourdir, sa vue se brouiller, et des larmes commençaient à rouler doucement sur ses joues. Il sourit. Et Denki se réveilla. Il vit Hanta, et sans dire un mot, le serra dans ses bras. Hanta sentait Denki trembler et sangloter. Celui-ci relâcha son emprise, et soudain posa ses lèvres sur celles de son ami, surpris. Il ferma les yeux. Ce baiser continua un certain temps, puis les deux garçons se séparèrent. Hanta regarda Denki. Il se sentait si bien. Puis ses amis se réveillent également. Ils sautèrent dans ses bras.

«Oh Hanta, sanglota Mina, tu es vivant !

-On a eu tellement peur pour toi ! renchérit Eijiro.

-Content de te voir en vie, tête de scotch, bougonna Katsuki qui avait du mal à cacher son soulagement.»

Cette étreinte dura encore longtemps. Hanta se dit qu'il avait des amis formidables. Il faisait un temps radieux, dehors.

Sans Nom {KAMISERO}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant