Une goute de sang perle sur sa dent... Un murmure se fait entendre... Finit le travail, murmure la voix...
Ce n'est pas moi qui ait choisit cela... IL m'a dit que je pouvais. IL m'a dit que c'était normal... Mais au fond, quand je me regardes dans un miroir, je ne vois qu'un visage emplit de tristesse et de haine... Cette histoire ne peut être raconté oralement, je ne le supporterais pas. C'est pour cette raison que je vous envois cet ouvrage... dans l'espoir qu'IL ne réussisse à faire avec vous ce qu'il a fait avec moi... CAR IL EST PARTOUT !!!
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DRIIIING! DRIIIING! sonne mon cadran, dont l'aiguille pointe sept heures. D'un geste disgracieux, je l'éteignit. Puis, lentement, j'ouvris les yeux sur ma chambre — mes meubles, ma télévision et mon ordinateur... Alors que je n'étais encore qu'à moitié conscient, j'enfilai mes vêtements. De ma fenêtre, on pouvait apercevoir ma cour, délimitée par une forêt dont les arbres affichaient les premières feuilles orangées. En cette forêt coulaient agréablement divers cours d'eau.
Je me dirigeai vers la porte de ma chambre, puis je descendis les escaliers qui menaient à la cuisine, une pièce de taille moyenne où se dressaient une table et un comptoir, ce dernier nous cachant la vue au lavabo et aux fourneaux. Là, je retrouvai ma mère, qui revenait tout juste de son travail de nuit. Je la saluai et, comme à chaque lundi, elle me tendit un billet de 20 dollars pour mes repas de la semaine. Puis, elle alla se coucher dans le grand lit à deux places qu'elle partageait avec mon père. Par la suite, je déjeunai, je fis mon sac et je pris la route de l'autobus où je retrouvai Christophe, mon meilleur ami, comme d'habitude... Qui aurait pu prévoir que cette journée tout à fait normale allait se transformer en une journée effrayante et mystérieuse...
Après 15 minutes, environ, l'autobus arriva enfin à l'école secondaire La Frontalière. Je passai les grandes portes, d'un pas assuré, pour me retrouver à la salle des casiers. C'était une grande pièce. À gauche, des portes menaient aux bureaux des travailleurs sociaux ; à droite, on retrouvait la cage d'escalier, un ascenceur et le secrétariat général ; et, devant moi, on retrouvait un grand escalier à 2 tournants, encadré des toilettes et d'une double porte grande ouverte menant au secteur sportif. Le reste de la pièce était recouvert de casiers de diverses formes et tailles entres lesquels discutaient tranquillement quelques élèves qui n'étaient pas encore à l'étage supérieur.
Je me dirigeai vers mon casier et prit tout ce dont j'avais besoin pour mon cour de français, qui devais commencer d'ici quelques minutes. Je parlai un peu avec Christophe et Nicolas, l'ami de Christophe et une bonne connaissance, puis la cloche sonna...
Le cour se passa comme à l'ordinaire. En ce jour de septembre, cependant, les élèves furent un peu plus précoces qu'à leur habitude. Tandis que la professeure donnait ses explications sur l'auxilière et ses emplois, je prenais des notes, lançant, ça et là, une farce ou une remarque sur la professeure ou sur l'actualité. Certaines faisaient rire mes camarades, tandis que d'autres les laissaient indifférents ou leur faisaient pousser des "contres-sujets", qui parfois n'avaient pas de rapports précis sur le sujet de nos paroles et, quand la prof se retournait, tentant de débusquer des coupables, je reprenais ma place et me notes, rapidement et silencieusement.
DRIIIIIIIIIIIIIING! sonna soudainement la cloche. À la course, nous quittâmes la classe, laissant derrière nous la professeur qui attend son prochain groupe.
Je marchais à travers les couloirs où, d'aval en amont, passaient les étudiants. Soudain, ni vu ni connu, un adolescent plutôt barraqué de 16 ans environ me prit en sandwich entre lui et un de ses camarades. Un rire muet s'échappa de sa bouche puis, soudain, je sortis mon canif de ma poche et je lui plantai dans le coeur, avant de l'envoyer, d'un coup de pied chargé à l'adrénaline, valser jusqu'à une fenêtre qui éclata à son contacte.
Il était là: pathétique! Ne pouvant même pas relever la tête tant la douleur était grande. Il tourna les yeux vers moi et, dans un dernier souffle, poussa un juron. Il n'était plus et tout le monde autour de moi était paralizé. Aucun n'osait respirer... Puis, me rendant compte de mon geste, du sang que j'avais versé et qui tachait mes chaussures, je pris peur. La tristesse, la colère, l'amertume, le desespoir... Tous ces sentiments m'envahirent d'un coup. Soudain, un bruit dans le lointain...
- Tom...? Tom ...?
Puis, tout devint noir, tout devint froid. Au loin une lumière rouge vin. Je cours à sa rencontre... DU SANG! Autour de moi s'écrivent des messages compliqués que j'aurais dut saisir plus tôt... Un homme vêtu de noir s'approche de moi. Le reflet du sang dans ses yeux leurs donne une allure rouge. Il pose gentiement sa main sur mon épaule, esquisse un sourire et dit:
- Enfin, tu te réveilles!