La Protégée De Tony Stark

Mauvaise nouvelle

Jessica, le nez penché sur son plan de travail, observa avec attention, les dernières retouches qu'elle devait apporter à son circuit imprimé. Dessinant un sourire sur ses lèvres, elle fit rapidement glisser ses lunettes de protection qu'elle avait déposées sur le haut de son crâne, avant d'attraper son fer à souder et son filament d'étain qu'elle s'empressa de faire fondre, afin de parfaire la connexion des composants électroniques. Dans un geste délicat et assuré, elle porta rapidement la dernière touche à son travail, avant de reposer son matériel, afin d'examiner une dernière fois son travail qui la satisfait aussitôt.

Reposant l'objet qu'elle tenait en main, elle s'empressa de retirer ses lunettes qu'elle déposa dans l'un de ses tiroirs de son bureau. Elle se dirigea ensuite vers l'une de ses grandes fenêtres où elle étira ses bras et émit un petit bâillement.

Les yeux posés sur la rue, elle observa non sans vraiment y porter d'attention, le mouvement incessant de la rue de ce début de matinée qui commençait peu à peu à fourmiller de vie. Un soupir s'échappa de ses lèvres quand elle se retourna pour faire face à son atelier qu'elle avait minutieusement rangé. En parcourant la pièce du regard, celui-ci fut aussitôt happé par la prothèse de main qu'elle avait soigneusement rangée dans l'une de ses vitrines d'exposition. Bien que celle-ci n'était pas complète, elle n'avait pu se résoudre à reprendre son développement, pourtant, elle était extrêmement fière de sa réalisation. Mais le simple fait qu'elle ait atterri dans les paumes de Tony Stark, avait stoppé la motivation qui l'animait à chacune de ses créations.

Elle avait fait ce choix, non pas, par esprit de contradiction, mais bien, par ce qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de songer au milliardaire qui par de simples mots, avait refait battre son cœur de petite fille.

Si seulement, il avait agi comme l'homme qu'elle haïssait, elle n'aurait pas dû abandonner ce travail qui lui tenait tant à cœur, mais il avait fallu qu'il adresse ses mots d'encouragements que son moi d'autrefois aimait de tout son cœur.

Elle avait bien tenté à de nombreuses reprises de reprendre son travail, mais sa tête et son cœur faisaient tout pour troubler son attention. Et après cela, elle passait des heures à effacer ce sentiment qui envahissait tout son corps.

- Non, s'insurgea-t-elle, en secouant vivement la tête, pour faire fuir l'image de l'homme qui inondait à nouveau son esprit.

Il ne fallait pas qu'elle le laisse s'insinuer dans ses pensées, elle avait enfin réussi à se reconstruire après de nombreuses épreuves. Il n'avait pas le droit de revenir dans sa vie et détruire ce qu'elle avait accomplie sur elle-même, après plusieurs années de psychanalyse et de rencards plus ou moins infructueux.

Elle quitta donc son point d'observation et se dirigea donc vers la vitrine qu'elle ouvrit, avant de prendre avec délicatesse, l'objet qu'elle posa avec prudence sur son plan de travail. Le cœur battant et la gorge sèche, elle sentit son souffle devenir de plus en plus saccadé, à mesure qu'elle détaillait les doigts de la prothèse qu'elle se mit doucement à caresser. La main tremblante, elle s'empara de l'un de ses tournevis et s'attela à remettre en marche le semblant d'articulation, mais chaque geste était une véritable torture, car le sourire de Stark venait apparaître devant ses yeux.

Elle ferma vivement les paupières, tout autant que ses doigts sur le manche de l'outil, avant de prendre une profonde inspiration. Il ne fallait pas qu'il prenne possession de son esprit.

Enfin, après quelques minutes d'intense concentration, elle réussit à reprendre possession de ses émotions. C'est donc avec son professionnalisme habituel qu'elle réussit à reprendre la tâche qu'elle avait délaissée, depuis quelques semaines.