A l'abri de l'enfer

Chapitre 1 : L'appel

Paris, 1914

Ils se promenaient dans la plus belle ville du monde. Celle des Lumières, celle de la vie, celle qui brille. Ils ne savaient pas encore que, dans quelques mois, toutes leurs vies allées être détruites par le pire des mal que l'humanité ai jamais créé.
La nuit tombait, les rues commençaient à être vide, l'un raccompagna l'autre chez lui. Arrivés au seuil de la porte, l'un voulu embrasser l'autre, mais un passant venait de rentrer dans la rue. La peur arriva, la peur d'être vu, alors l'un fit monter l'autre chez lui. Il habitait au deuxième étage d'un appartement, dans un des plus beaux quartiers de Paris.
« - Désolé si ce n'est pas rangé, je n'avais pas prévu à ce que tu montes, dit le jeune homme cherchant ses clés dans son sac
- Ah, mais ne t'inquiète pas, c'est déjà gentil de m'avoir fait monter répondît le second »
Il y eut un blanc suivi de la porte qui s'ouvrît.
« - Voilà, je te présente mon chez-moi ! C'est un peu petit, mais je n'ai pas besoin de plus grand actuellement.
- Et bien ça va tout compte fait, ce n'est pas si bordélique que je l'imaginais, dit l'invité »
Les deux jeunes hommes s'installèrent dans le canapé. La nuit était pleine, le noir remplissait toute la pièce. L'un des deux alla allumer la lumière et se rassît dans le divan. Il n'y avait plus un bruit, le calme régnait.
« - Je pense que je vais y aller annonça le premier en brisant le silence sacré qui s'était installé dans la pièce.
- Non reste s'il te plaît, j'aimerais que tu restes encore un peu.. bredouille le second
- Je ne suis pas dur à convaincre, je veux bien rester, répond-il tout en souriant »
Ils parlèrent de tout et de rien, surtout de rien, toute la nuit. Le jour allait se lever et ils avaient passé la nuit entière à discuter. L'invité prit ses affaires pour partir, l'autre l'accompagna à la porte, histoire de le voir encore un peu.
Il fit tourner les clés puis entendit son prénom « Mika ». Il avait compris, mais il ne voulait pas.
« On ne peut pas faire ça Samuel, on ne peut pas » murmura t'il avant de se retourner, il lâcha ses affaires et se laissa aller à sa passion. Mikael s'approcha tout doucement de son ami puis l'embrassa délicatement. Il passa sa main dans les cheveux ébouriffés de son amant. Samuel versa une larme, Mikael se recula et s'excusa, il ne voulait pas ressentir ça, mais c'était plus fort que lui. Samuel le rassura et lui dit tout en ayant un grand sourire « Je crois que je t'aime. »

***

Cela faisait maintenant, six mois que les deux amants vivaient leur histoire, ils se retrouvaient tous les soirs, soit chez l'un ou bien chez l'autre pour ne pas éveiller les soupçons sur la nature de leur relation. Un jour, alors que Mikael devait le rejoindre, Samuel reçu une lettre, une mobilisation générale. Il était appelé à la guerre.
Samuel était un soldat, il s'était engagé quand il avait dix-huit ans pour fuir la maison de ses parents avec qui il avait des relations complexes. Il avait servi dans les campagnes du Maroc contre les rebelles marocains durant l'année 1912. Il était rentré en France après avoir été blessé pendant un combat. Il dut réapprendre à utiliser son bras gauche après avoir guéri de sa blessure et n'avait pas été rappelé pour repartir.
La peur le saisi, il ne voulait pas refaire une guerre, et même si tout le monde disait que celle-là, on allait la gagner rapidement et qu'elle allait vite devenir une histoire ancienne, il ne voulait pas recommencer. Mikael arriva avec un peu de retard, entra dans l'appartement qui était ouvert et trouva Samuel, sur son canapé, faisant une crise d'angoisse. Il ne l'avait jamais vu comme ça, Samuel tremblait de tout son corps, été en sueur et avait du mal à respirer. Mika ne savait que faire, et, même s'il avait fait des études pour devenir infirmier, voir l'homme qu'il aimait être dans cet état, le fit paniquer. Il vu la lettre et comprit rapidement ce qui été en train de se réaliser même si son amant ne lui avait jamais raconté cette histoire de son passé.
La crise se stoppa, Samuel était honteux et ne savait pas où se mettre, car il savait qu'il allait devoir expliquer ce qui venait d'arriver.

« - Je suis vraiment désolé, je n'avais pas la force mental pour te raconter cette part de ma vie avant. J'ai fui de chez mes parents dès qu'ils ont su pour mon homosexualité, même si ma mère l'avait en partie accepté, mon père non, et je ne supportais plus ses insultes, "mon fils est une fiotte" "tu fais honte à toute la famille" "respecte nous un minimum", et je te passe les violences physiques que je recevais de temps en temps. Je me suis alors engagé pensant que le fait de devenir militaire allait rendre fier mon père, il ne l'a jamais su. Je n'avais aucune compétence non plus pour un autre métier alors l'armée m'a ouvert ses bras. Puis j'ai été envoyé au Maroc. Les premières semaines n'ont pas été trop dur, je n'avais le manque de personne puisque je ne comptais plus pour personne. Mes frères d'armes étaient tous très gentils, nous étions devenu une famille. Ils ont jamais su ce que je suis. Puis nous avons été envoyés sur un combat. Nous étions en première ligne, tout a été très vite, je voyais mes camarades mourir ou être blessés l'un après l'autre, j'ai lutté jusqu'au moment où j'ai moi-même reçu des balles à mon bras et j'ai été cogné à la tête. Je me suis réveillé quelques jours après en France, dans un hôpital, nous étions plus que trois hommes sur dix. Je suis resté en contact avec les deux autres puis il y en a un qui s'est suicidé et l'autre est parti chez sa famille en Bretagne. Je n'ai jamais raconté cette histoire à qui que ce soit. Avoir vu cet appel m'a fait replonger dans tout ça et je ne m'y attendais pas. Je vais devoir partir dans deux mois. »
Il finit de parler, Mika n'arriver pas à répondre, aucun son ne pouvait sortir de sa bouche, il avait du mal à réaliser toute cette histoire. Il prit Sam dans ses bras et le rassura en lui disant que tout ira mieux demain.