Banal

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Bryan. Ce jeune adolescent ne possédait visiblement rien qui mériterait l'honneur d'une oeuvre à son sujet. Il était simplement un ami qui n'avait rien de spécial, un fils sans talent le démarquant ou même un élève sans vocation particulière. Il avait le mérite d'être lui même, le fait de n'être qu'une personne parmi tant d'autres lui allait très bien. Le sensationnel ne l'intéressais pas vraiment. Rien d'étonnant la dedans, il n'avais que 14 ans et n'avait nulle idée de son funeste destin.

Le matin, Bryan se levait, déjeunait, se lavait, s'habillait, se lavait les dents.

Dans la journée, il était en cours, mangeait a la cantine et discutait avec ses amis.

Et le soir, il étudiait, mangeait avec sa famille et s'endormais pour recommencer sa routine.

Une routine qui l'inquiétait tout de même, il était en troisième et n'avait aucune idée de son parcours d'avenir, un problème enfantin me direz vous ? C'est le cas. Mais si le jeune garçon avait une particularité, c'est bien un complexe d'infériorité marqué. Si le fait d'être une personne parmi tant d'autres lui allait très bien, c'est car il ne se sent pas de pouvoir faire mieux qu'une personne banale. Tout, autour de lui, lui fait ressentir ce sentiment, le sentiment d'être transpercé de mille regards le jugeant et attendant quelque chose de sa simple personne. Le sentiment de décevoir petit à petit ses proches à chacun de ses pas dans la rue. Ou encore le sentiment qu'à chacun de ces dits pas, il ne savait pas ou aller.

Ce sentiment devait peut-être venir du fait que ses parents furent tout deux hauts placés dans une entreprise automobile, ils étaient infiniment plus strictes que des parents lambda, ils lui imposaient une pression de vie insoutenable pour une personne complexée comme Bryan. Cette pression sociale illusoire lui faisait ressentir une douleur indescriptible. Une pression disproportionnée et injustifiée pesait sur lui. Un garçon de troisième devant endurer sa vie sans raison valable. Il n'avait personne pour parler de sa souffrance car "ils trouveraient ça ridicule" se disait il.

Heureusement pour lui il avait dans sa vie d'autres choses que de la pression, il avait quelques amis qui, sans le savoir, le soutenaient moralement, lui faisaient oublier la souffrance et la pression. Il n'était encore qu'un enfant donc la souffrance n'avait pas pris le contrôle de sa vie, au delà de ses démons, il avait ses amis et du fait de son age, il s'intéressait également a une jeune fille de son entourage, une prénommée Célia.

Cette fille lui faisait tout oublier, et pour une raison méconnue, quand il lui parlait, il pouvait enfin se sentir l'égal d'une personne de son age. Elle semblait être son premier amour, il la voyait comme une rédemption. L'ange de son enfer imaginaire. L'existence de cette jeune fille en devenait presque une obsession. Il commença donc a faire tout son possible pour plaire a cette fille. En apprendre le plus possible sur elle, avec une détermination qui en devenait presque effrayante. Il avait lui même hésité à la suivre chez elle pour connaitre son adresse, il fut cependant rattrapé par le peu de conscience qu'il avait a cette époque.

Il continua donc a lui parler pendant toute son année de troisième. C'est ainsi qu'il comprit que c'était en se rapprochant de quelqu'un qu'il pourrait échapper au maux qui le tourmentaient. Ils se rapprochèrent donc petit à petit au grand bonheur de Bryan dont l'amour obsessionnel pour cette fille prenait une place plus grande dans sa vie que la pression des ses complexes.

C'est donc grâce a Célia qu'il pu sortir du gouffre de ses sentiments en le comblant par l'intérêt de quelqu'un d'autre. Du coté de Bryan tout allait pour le mieux il avait de l'intérêt pour lui même et pour autrui et penser continuellement a elle lui permettait de marcher la tête haute sans penser au regard que les autres personne que sa belle pouvaient lui porter.

Cependant, comme si le calme et la sérénité ne pourraient jamais correspondre au jeune garçon, sa nouvelle raison de penser n'apporta pas que joie et bonne humeur, en effet cette amour profond s'assimilait également voire plus a de l'amour malsain, il épiait les faits et gestes de la jeune fille, jalousait et maudissais les personnes plus proches d'elles que lui et déprimait seul quand il ne pouvait pas la voir.

Les tourments desquels il était sortis n'étaient surement pas les derniers qu'il devrait surmonter car ceux-ci semblaient simplement liés à sa personnalité malsaine.

Bryan.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant