Prologue

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La cour, est censé être un lieux de détente, ce n'est pas tout fait exact. Nous restons sur nos gardes, ici, tout peut arriver à n'importe quel moment. Le pétage de plomb est monnaie courante et vaut mieux être prêt pour contrer toutes attaques. Paraît à toute éventualité. Le pouvoir, le contrôle, depuis quelques temps, je vis dans cette jungle où la loi du plus fort s'applique constamment. Ça tombe bien, le lion en cage c'est moi.

On est une "petite" bande de onze mecs plutôt baraqués mais peu d'entre nous sont "encore" ici, en ce moment, il ne reste que Grey, un pote d'enfance avec qui j'ai fait les quatre-cents coups, cet individu qui a d'ailleurs la mauvaise habitude de se foutre à poil, en public. Ensuite, il y a Cobra, lui est assez particulier, même spécial, c'est un expert dans les reptiles, il se sert de leurs poison pour abattre, mettre à terre ses victimes. Après, il y a Midnight, ce type vaut mieux l'avoir de son côté plutôt que de l'avoir comme ennemi, quand tu sais qu'il a fait empaillé le cadavre de son père pour l'avoir chez lui, tu sais qu'il est barjot. Et pour terminer, comme on dit le meilleur pour la fin, il y a moi, Natsu, je suis un expert dans tous ce qui a un lien avec le feu. Le contrôle des flammes et grisant, exaltant.

Sept d'entre nous sont déjà sortis, les uns après les autres. Le premier c'était, il y a quelques semaines, depuis, ils se suivent. Je compatis avec celui qui restera seul, le dernier. Avant d'être séparé, avant d'être éloigné, on a pris une décision, ensemble, arrêter de faire des aller-retours en taule et surtout nos conneries. On s'est tous mis d'accord pour dire que cette fois, c'était le dernier voyage dans cet endroit. Ils sont pas prêt de revoir nos têtes.

- Yo la Salamandre t'es encore avec nous.

- Me fais pas chier le congélo ! Je réplique en grognant.

- C'est quoi ton problème la flammèche, tu veux te battre c'est ça ?

- Je ne suis pas d'humeur pour ça, Grey, alors casse toi.

- J'ai bien entendu, Natsu qui ne veut pas se battre avec Iceman, c'est bien la première fois que j'entends ça.

- J'avoue ! Il t'arrive quoi, t'as chopé tes règles c'est ça ?

- Grey, ferme ta gueule, putain et remets tes fringues.

- Et merde, ça me reprends !

Un gardien arrive dans notre direction, au moins cet échange est terminé, c'est plutôt rare, les seuls fois, qu'on les voit oser s'approcher de nous, c'est lorsqu'on est libéré ou qu'on a une visite. Sinon ils restent bien sagement derrière leurs grilles. Mais les visites, ce n'est pas aujourd'hui, en plus d'avoir perdu nos libertés, les visites sont limitées. En voyant sa démarche et sa paire de menottes c'est que l'un de nous a effectivement de la visite, pas forcément bonne. Troisième option, l'isoloir. Alors celui-là, je ne le souhaite à personne.

Dragneel, ramène ton cul t'as de la visite.

Forcément, c'est pour moi. Je repose les altères avant d'aller rejoindre l'homme en uniforme, il me met les bracelets pour s'assurer que je ne vais rien faire contre lui. Nous avançons dans les couloirs, après avoir pénétré dans l'établissement, l'air frais me manque déjà. Le reste du trajet en direction de la salle des visites, se passe sans encombres mais chaque recoins me dégoute, rien qu'à l'odeur immonde qui en ressort. Cette odeur pestilentiel de pisse me pique au nez, ça m'agresse les sens, la javel leur est inconnue ?

Le gardien me stoppe en me plaquant sa matraque sur le torse, il faut qu'il arrête de me toucher avec ça avant que je vrille. J'obéi en essayant de garder le contrôle et l'observe sortir son trousseau de clés, qui ne cesse de me casser les oreilles avec leur cliquetis incessant. Il s'en sert enfin pour déverrouiller la porte qui se dresse devant nous. Ce n'est pas dans cette pièce où l'on peut uniquement discuter à travers des vitres et muni d'un combiné de téléphone, c'est une pièce simple, comme une petite salle d'attente. Il m'enlève enfin ces putains de menottes.

Je frotte mes poignets marqués par la trace du métal avant d'avancer dans la pièce, le gardien referme la porte derrière moi. Je vois enfin la personne qui a fait le déplacement pour me rendre visite, un sourire non dissimulé se dessine mon visage je ne pensais pas qu'elle allait venir me voir, elle qui ne supportait pas venir rendre visite à son frère, la voilà ici, pour moi. Je continue mon avancé jusqu'à elle. Elle occupe mes pensées, tous les jours depuis que je suis dans ce trou. Ses cheveux blancs, son magnifique sourire qui faisait, qui fait toujours, fondre mon cœur de pierre et ses formes qui ne laissent aucun homme de marbre.

Je m'arrête à quelques mètres d'elle pour l'observer, si elle est venue me voir c'est que ce doit être important, sinon, elle aurait envoyé Sting afin de me faire passer le message.

Pendant que j'étais dans mes pensées, en train de chercher la raison de sa présence ici, ses yeux bleus se lèvent dans ma direction et d'un bond elle se met à courir dans ma direction. À peine le temps de réaliser ce qu'il se passe qu'un visage est venu se loger dans mon cou, ses bras frêles me serrent, elle se love carrément contre moi. J'ai la sensation de pouvoir respirer enfin. Je réponds à son étreinte en entourant sa taille de mes bras musclés je m'attendais à tout en la voyant mais pas à ça.

Elle est là, en train de sangloter dans mes bras, il est vrai qu'on était proche quand on était plus jeunes, on a même eu notre première fois ensemble mais pour qu'elle vienne me voir en prison, plus de cinq mois après mon incarcération, ce n'est pas normal. Il a vraiment dû se passer quelque chose de grave pour qu'elle vienne jusqu'ici et qu'elle soit dans cet état, tellement de questions me viennent à l'esprit mais je dois la consoler et comprendre ce qu'il a bien pu se produire.

- Qu'est-ce qui t'arrive Lisana ? lui demande-je tout en lui frottant le dos

- Nat, aide-moi... je t'en prie...dit-elle dans un sanglot

Voilà, les seules mots qu'elle a prononcé depuis son arrivée. Elle a besoin de moi, super, je ne peux rien faire d'ici, je resserre mon étreinte et attends qu'elle se calme pour, enfin, obtenir des explications. Je ne vais pas pouvoir attendre indéfiniment, j'ai le coeur gros, il faut dire qu'avec elle j'entretiens un lien assez spécial et la voir dans cet état me met hors de moi, pourtant je suis heureux qu'elle vienne me demander mon aide.

- Lis tu sais bien que je ne peux rien faire, temps que je suis ici... cette réponse eut l'effet de lui provoquer un énième hoquet. Raconte moi ce qu'il s'est passé et j'essaierai de trouver une solution.

- C'est pas d'une solution dont j'ai besoin Natsu, c'est de toi que j'ai besoin. Mais si ça peut m'aider le temps que tu sois ici alors soit..

Elle a prononcé ces paroles avec une telle tristesse que cela me brisa le coeur de rien pouvoir faire. Elle prit le temps de calmer ses sanglots et de venir poser ses lèvres sur les miennes, sous le choc, je ne bougea pas d'un iota. Je pris quelques instants avant de reprendre mes esprits, mais étrangement ma vue commence à devenir flou. Tous mes sens se sont endormis, je commence à perdre l'équilibre et alors que je n'entends plus rien, je comprends que je me suis fait avoir en beauté. Ce sont ses dernières paroles qui me font prendre conscience que c'est fini et qu'elle n'est plus celle que j'ai connu.

- Meurs pour moi Natsu...

Last rideWhere stories live. Discover now