C'était un après-midi hivernal, il faisait froid mais le vent était doux. Je sortis de chez moi pour aller au centre commercial. Beaucoup de monde se baladaient dans la rue. J'entrai dans le centre commercial, et marchais dans les couloirs, seule. Je regardais les nombreuses boutiques, il y en avait de toutes sortes. Il y avait beaucoup de familles, de groupes d'amis et des couples qui traînaient dans les boutiques et dans les couloirs. Je vagabondais seule dans les couloirs en regardant ce qui m'entourait. Il y avait beaucoup de bruit, de conversations entremêlées, de musiques et de rires. Je flânais sans but, j'aimais beaucoup cette ambiance d'agitations des centres commerciaux. Malgré toute cette agitation qui m'entourait, c'était un jour assez calme, un jour de semaine. Toutes les boutiques étaient ouvertes, les gens entraient et commençaient à fouiner pour dénicher les bonnes affaires. Il y avait une petite file devant chaque caisse, et les vendeurs gardaient toujours le sourire face à leurs clients. C'était vraiment une ambiance chaleureuse et accueillante, c'est pour cette raison que j'aimais bien traîner dans les centres commerciaux, sans pour autant vouloir acheter quelque chose. En règle générale je venais avec ma sœur ou mes amies, mais pas aujourd'hui.
Je continuais mon périple au travers des couloirs, quand l'agitation s'intensifia de façon exponentielle. Ce n'était pas une animation apaisante et chaleureuse comme d'habitude, mais plutôt oppressante et angoissante. Les gens se sont mis à courir dans tous les sens, à crier et se bousculer. Puis j'entendis un grondement sourd suivit d'un bourdonnement dans mes oreilles. J'ouvris les yeux, j'étais allongée au sol. Mes oreilles bourdonnaient, mes yeux essayaient de s'adapter à la forte luminosité dans la pièce. J'analysai ce qu'il y avait autour de moi, il n'y avait plus rien. Juste quelques flammes, et des cendres. Derrière moi se trouvaient encore quelques personnes, je me retournai et cherchai du réconfort dans les yeux de ses gens mais je n'eus que de la crainte et de l'angoisse. Je me retournai alors de l'autre côté, et vis un homme, qui avançait vers nous, seul. Il tenait dans sa main un objet de forme ovale. Il semblait afficher un large sourire, c'était le seul à sourire. Je compris alors que la situation était très compliquée. En continuant d'observer ce qui m'entourait, je compris alors que cet homme avait lancé une bombe dans le centre commercial, ce qui avait décimé plus de la moitié des gens présents. Il ne restait qu'une poignée de gens, encore sonné par cette attaque soudaine. L'homme s'avança vers nous et nous dit :
- À partir de maintenant, plus personne ne sortira de ce centre commercial.
Il regarda alors l'objet qu'il tenait dans sa main en guise de menace. On compris alors que si nous essayions de sortir, il nous tuerait tous. Nous avions pu observer les dégâts que semblait faire ce petit objet alors aucun de nous n'avait l'envie de bouger ne serait-ce que le petit doigt. Puis il se retourna et s'en alla à travers les couloirs. Il avait condamné toutes les parties du centre commercial, il ne nous restait qu'une petite boutique et quelques couloirs pour nous déplacer. Il nous laissait aller où l'on voulait mais quand même confinés dans ce petit espace. En réfléchissant sur sa méthode, j'en déduisit qu'il n'était pas intéressé par l'argent ou encore moins à la vie de l'un d'entre nous. Il semblait faire ça pour son plaisir ou sa satisfaction personnelle. Je regardais partout autour de moi, toutes les issues semblaient condamnées ou inaccessible.
Les gens étaient paniqués, tétanisés. Ils ne bougeaient plus et fixaient le vide, comme s'ils avaient perdu tout espoir de retrouver une vie normale. Mais moi je ne voulais pas laisser tomber. Un fou pareil ne pouvait pas gagner, il ne pouvait pas avoir une telle emprise sur notre vie. Il n'était pas maître de notre destin, j'étais la seule qui pouvais décider de comment ma vie allait tourner. Je cherchais encore et encore une solution, un moyen, n'importe quelle source d'espoir pour s'échapper.
Soudain, je vis une petite porte en retrait au fond de la boutique. Elle était légèrement entrouverte, c'était à peine perceptible. Je regardai en direction de l'homme, il avait le dos tourné et sifflait tranquillement avec son petit objet à la main. Je m'approchai alors doucement de cette porte, tout en prenant soin de ne pas attirer l'attention de ce fou. J'arrivai devant elle, cachée par des restes de meubles et de rayons du magasin qui avait atterri là à la suite de l'explosion. Je tentai de l'ouvrir, elle s'ouvrit avec une aisance déconcertante, et sans bruit. Comment pouvait-il avoir oublié cette issue? Dans tous les cas, c'est une aubaine pour moi. Je traversai la porte discrètement, j'arrivai dans une pièce qui semblait être l'arrière boutique. Il y avait pleins de rangements, d'étagères renversées par l'explosion. Beaucoup de produits reposaient sur le sol. Je refermai la porte derrière moi, entrai complètement dans cette pièce. Une autre porte se trouvait à l'opposé de la pièce. J'attrapai la poignée, et ouvrit la porte. Une lumière claire et grisâtre traversa la pièce, je ne rêvait pas, j'étais bien dehors ! Je m'empressai de quitter la pièce. Il faisait déjà presque nuit. Je me retrouvai donc dehors, dans une petite ruelle. Je courus le plus loin possible, à la recherche d'aide. J'arrivai alors sur une place pavée, légèrement éclairée, avec une grande cathédrale en son centre. J'allais dans tous les sens, interpelais les gens en leur criant à l'aide. Personne ne semblait sensible à mes appels à l'aide. Ils ne me regardaient même pas, m'ignoraient. Je continuais à crier, interpeler les gens mais rien y fait. Puis un groupe de gens me regarda. Ils s'approchèrent de moi et m'entourèrent. Enfin des gens qui me venaient en aide. Je leur suppliais de m'aider. Ils ne dirent pas un mot et formaient un cercle autour de moi. Ce cercle se refermait et ils m'attrapèrent de tous les côtés. Ils me portèrent et m'emmenèrent à un endroit. Cet endroit n'était autre que le centre commercial d'où je sortais à peine. Ils étaient de mèche avec ce criminel. Ils me ramenèrent à l'intérieur et allèrent voir le criminel après avoir condamné la porte. Je me retrouvais à nouveau avec les autres victimes, encore tétanisées. Cette fois, même avec la meilleure volonté, il n'y avait plus beaucoup d'espoir. Et même en étant dehors, les gens faisaient comme si je n'existais pas. Nous nous regroupions alors tous ensemble, nous étions tous convaincus que c'était la fin. Même si nous étions résignés à finir notre vie dans ce centre, avec cet homme, nous avions quand même peur de la mort. Je regardais alors cet homme droit dans les yeux avec ses complices autour de lui. Je lui demandai alors :
- Qu'est-ce que vous nous voulez ? Pourquoi vous faites ça ? Vous voulez de l'argent, vous en voulez à nos vies ?
Il me regarda et se mit à rire à gorge déployée. Tous ses complices le suivirent dans son fou rire. On aurait dit un concert de hyènes riant dans la savane. Ils s'arrêtèrent tous de rire soudainement. Le criminel nous regarda, il avait tout à coup un regard plus sérieux. Puis il me lança un regard presque accusateur et me dit :
- Vous ne vous êtes pas rendus compte ? Vous avez vraiment rien compris ?
- Qu'est...Qu'est-ce qu'on devrait comprendre ? dit une petite voix hésitante derrière moi.
- Ah ah ah ! Vous êtes incroyable... rétorque-t-il sur un ton ironique. Nous sommes tous déjà mort. La bombe a tout emporté sur son passage...
- Comment ce fait-il que j'ai pu sortir dehors dans ce cas ? répliquai-je instinctivement.
- Tu as simplement trouvé la faille, celle qui te permet de retourner sur terre. Mais tu as sûrement du remarquer que personne ne prêtait attention à toi ? C'est simplement qu'ils ne te voyaient pas. Tu es bel et bien morte, et tu ne pourras plus revenir en arrière. Les gardiens que tu vois autour de moi sont allés te chercher pour te ramener ici, en restant sur terre tu aurais fini par apporter de mauvaises ondes et te perdre dans la tourmente sans savoir que tu étais morte.
- Si c'est bien vrai, comment ce fait-il que nous ne sommes que quelques personnes, alors que l'explosion a tout emporté ?
- Les autres personnes sont allés au paradis ou en enfer, nous sommes les seuls entre deux mondes. Il nous reste encore quelque chose d'inachevé.
- Pourquoi vous avez fait ça ? Je vous ai vu lancer la bombe ! je n'ai pas rêvé ! dit un homme apeuré derrière moi.
- Ah ah ah ! J'avais juste envie de m'amuser, de faire le buzz ! Et d'après ce que j'ai vu ça a fonctionné !
- Mais vous êtes un grand malade ! dit une adolescente qui se mit à pleurer.Cette adolescente avait l'air dévastée, son visage s'assombrit peu à peu. Je la fixais et me demandais ce qui pouvait bien lui passer par la tête à ce moment là. Puis en un éclair elle se leva, fonça en direction de l'homme, lui arracha l'objet qu'il tenait dans la main et le déclencha. L'homme eut à peine le temps de hurler que l'objet créa une grande explosion.
Mais cette fois, c'était le trou noir. À présent nous allions rester errer dans le néant pour l'éternité.
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1001 dreams
RandomCe livre rassemble plusieurs histoires courtes sur divers thèmes. Elles sont toutes indépendantes les unes des autres.