Mes Lettres pour Toi

La lettre de Noël

      Normalement, dans une lettre comme celle-ci, je devrais te dire combien je t'aime... mais je vais faire plus original (je pense); Je vais te raconter une partie de ce que je garde en moi depuis bien trop longtemps. Je tiens à te dire que ma vie est ennuyeuse et terne mais peut-être aussi très difficile. Je te demande de lire cette lettre pour me comprendre.

Ma vie commence lorsque je prends conscience des actes de certaines personnes.

Nous sommes à l'école élémentaire, plus exactement lorsque Harmonie t'a quitté. C'est à cette date précisément que j'ai commencé à te regarder autrement qu'en ami.

En C.M.2, le judo est pour moi un sanctuaire, un refuge contre ma famille. Le Code Moral m'a beaucoup apporté, il m'a permis de ne pas "Peter les plombs".

Politesse: Le respect d'autrui.

( Cette valeur m'a permis de respecter les autres et de comprendre que ce n'est pas en leur criant dessus toute ma colère et ma tristesse qu'ils pourront mieux me comprendre... )

Courage: Faire ce qui est juste.

( Cette valeur m'a permis de faire face à mes problèmes plutôt que de les fuir... )

Amitié: Le plus pur des sentiments humains.

( Cette valeur est la plus précieuse à mes yeux, elle est difficile à avoir et il est très facile de la perdre, il faut savoir la gérer et garder l'équilibre parfait. Elle m'a permis de ne pas rejeter mes amis, même si je pensais pouvoir m'en sortir toute seule... )

Contrôle de soi: Savoir se taire lorsque monte la colère.

( Cette valeur m'a permis de contrôler mes sentiments et éviter de faire des choses que j'aurai regretté toute ma vie... )

Sincérité: S'exprimer sans déguiser sa pensée.

( Je ne peux dire que je respecte parfaitement cette valeur, mais depuis que j'ai déchiffré le double sens, je m'efforce d'être le plus sincère possible... )

Modestie: Parler de soi-même sans orgueil.

( Mes amis me disent que je suis assez modeste, je ne sais que dire de plus... )

Honneur: Être fidèle à la parole donnée.

( Je n'ai jamais donner ma parole à quelqu'un jusqu'à maintenant, mais je vais la donner tout de suite: je te donne ma parole que je t'aime réellement et sincèrement... )

Respect: Sans respect, aucune confiance ne peut naître.

( Je ne te cache pas que j'accorde difficilement ma confiance, pour moi elle est sacrée. C'est pour cela que seulement deux personnes l'ont... )

***

Nous sommes au Noël 2016, je passe un excellant réveillon à m'inquiéter pour mon cousin qui semble avoir attraper la grippe. Je suis à son chevet, il vient de s'endormir et je pense à toi pour me changer les idées, j'étais loin de savoir ce qui allait se passer... Je me demande à quoi tu peux penser, ce que tu fais: si tu t'amuse ou bien que toi aussi tu es en train de veiller sur quelqu'un. Je ne veux même pas descendre pour manger, je suis bien mieux dans cette chambre seule avec moi-même. Je suis seule car personnes n'osent s'approcher de lui, de peur d'être malade à leur tour. C'est même moi qui lui ouvre ses cadeaux !

Mais à un moment donné, je dois rentrée chez moi. Mon oncle Tom et mon père se disputent:

- Lolo (mon père), tu as trop bu, laisse-moi te ramener!?

- Non! Je...je su..suis totalement...lucide!

À ce moment là, je décide de prendre les clés de voiture et de l'appartement qui se trouvent dans les poches du manteau de mon père et je les donne à ma grand-mère -(il faut que tu saches que maintenant je considère ma grand-mère paternelle comme une folle et une traitresse et mon père comme un inconnu.)- elle ne trouve rien de mieux que de les redonner à mon père!

« Le pire dans les trahisons, c'est qu'elle ne viennent jamais de nos ennemis. »

Donc moi, enfant de dix ans, je ne peux strictement rien faire, l'impuissance, c'est cela le pire, après on s'en veut éternellement. Je monte dans la voiture qui est conduite par un alcoolique. J'ai terriblement peur, je suis terrorisée mais je me souviens avoir pensée à toi. Oui, dans ces moments là je pense à toi jusqu'à en oublier tout le reste, tu es ma seule force, je n'ai même pas de mot pour le décrire, même les "je t'aime" ne suffisent pas et ne suffiront jamais...

Je suis obligée de pleurer intérieurement, fermer et renforcer ma coquille, mon mur, mes pièges... j'ai peur dans ces moments là, très peur. Mais je sais aussi que je ne suis pas la seule à vivre ça, certains ont eu beaucoup moins de chance et en sont même mort.

Heureusement -si je peux dire heureusement- nous arrivons sans incidents à destination. Mais je sais aussi que je ne dormirai pas cette nuit. Encore. J'ai gravé dans ma mémoire un mot que je n'oublierai jamais: confiance. Je n'ai fait confiance à personne depuis ce jour. (Même en toi je n'avais pas totalement confiance.)

Cet événement a marqué le début de ma survit, parce que j'ai compris, parce que je n'étais plus dans l'innocence. Cette date à changé ma vie, j'ai ouvert les yeux, mes yeux comme s'ils avaient toujours été fermé où qu'ils ne voulaient rien voir... je pensais avoir atteint le sous sol des enfers mais non, ce n'était pas le pire, c'était même que le début, le pire, il allait venir plus tard, beaucoup plus tard...

Ma plus grande peur était qu'un jour on vienne me voir pour me dire "je suis désolé(e) petite mais ta mère est à l'hôpital..."

***

Entre temps, Harmonie était devenue ma meilleure amie, celle sur qui je peux toujours compter. Un jour elle s'est aperçut que j'avais pris un air rêveur, elle avait deviné que j'étais amoureuse et elle m'a harcelé jusqu'à temps que je "crache le morceau", j'ai fini par le lui dire et elle est allée te le dire et lorsque tu as dit "non" , j'étais triste et dévastée. Mais je n'ai jamais cessé de t'aimer. Jusqu'à ce jour où je t'écris cette lettre, je n'ai jamais eu le courage d'aller te voir pour te dire ces trois petits mots. Ils ne sont pas compliqué à penser mais très compliqué à prononcer...

Tu m'avais offert l'amitié à l'amour comme on offre du pain à quelqu'un d'assoiffé, mais j'ai quand-même pris le pain, parce qu'il contient de l'eau.

Tu es le rayon de soleil qui à chaque fois que je te vois, tu éclaires mon cœur noirci et brisé par les coups de poing, les lames de rasoir, les insultes,... qui l'entaillent un peu plus chaque jour qui passe.

Tu parles le français depuis que tu sais parler, c'est ta langue maternelle, tu la trouves magnifique même si elle est compliqué, mais peu de personnes savent sais pas à quel point elle peut faire mal, très mal... Moi je le sais. »

***

Voilà le premier chapitre, j'espère qu'il vous plaira.