Lettres d'histoires inachevées - Partie 1 - B - 4,5 mois

Lettre première

Cher B.

Les mots qui suivent, tu n'en prendras jamais connaissance, car tu n'auras jamais le plaisir de les lires. Il s'agit simplement d'un besoin égoïste de laisser échapper ces émotions ridicules qui tourbillonnent en moi.

J'ai été blessé par ton comportement, je sais très bien que nous ne nous étions rien promis et pourtant... Tu as réussi à taper là où ça fait mal. Je me suis sentie abandonnée, rejetée, j'ai fait face à mes peurs et à l'image que j'ai de moi-même.Tu m'as envoyé six pieds sous terre avec seulement quelques mots qui n'avaient probablement aucune importance pour toi.Tu voulais garder notre relation casual, j'étais tout à fait d'accord, mais j'avais besoin de quelque chose de plus. Ton amitié, ton attention.En me traitant comme un objet remplaçable, tu m'as fait mal.

J'ai été déçue, tu te disais droit et respectueux, pourtant j'attends toujours ta réponse. J'aurai cru espérer que tu aurais la décence de me répondre, même l'excuse la plus minable, mais il faut croire que tu as choisi la facilité. Tu as disparu de ma vie. J'aurais aimé avoir plus de poids dans ta vie qu'une relation qu'on laisse derrière soi.

Je t'ai laissé tant de fois la porte ouverte pour que tu puisses partir, quitter le jeu avant le dead end. Tu n'en as ouvert aucune et pourtant lorsque tu me proposes de nous voir, tu m'abandonnes lâchement à la dernière minute. Je ne souhaite ça à personne, ce sentiment d'abandon. La soirée devait être plus alléchante que ma compagnie. Maintenant je suis sur le carreau, moi et mes putains d'envies. Parce que oui, tu m'as réintroduit dans un monde de merveilles et je dois reprendre à zéro.

Je ne te remercie pas pour ça, cela te faire bien trop plaisir. J'aimerais simplement savoir ce qui s'est passé dans ta putain de tête. Le cheminement de ta pensée pour en arriver à te dire, ce n'est pas grave, elle comprendra ou peut-être que tu en avais simplement rien à foutre. Ou alors, il y avait une autre nana que tu souhaitais séduire, qui suis-je pour te jeter la pierre ? Nous n'étions pas ensemble.

D'ailleurs nous ne l'aurions jamais été, ou peut-être que j'aurai peu à peu développé un attachement pour toi, juste quelque chose de doux. Même si, soyons réaliste, j'en doute fortement. Ta part d'ombre était trop importante pour moi, même si parfois tu me donnais envie de te prendre dans mes bras pour effacer l'espace de quelques secondes, le regard désabusé sur ton visage. Mais ça n'aurait duré que quelques mois, tu nous évites donc le trouble de ces sentiments. Tu devais le sentir toi aussi. De toute façon, je n'étais clairement pas ton premier choix.

Je me souviens de ton regard sur moi lors de notre première rencontre, puis tes questions la seconde fois et enfin tes bras autour de moi. Est-ce qu'accepter tes avances a détruit cette admiration que je lisais dans tes yeux ? Tu es devenue peu à peu distant jusqu'à te disparition. Sérieusement, tu ne pouvais pas simplement me dire que je n'étais pas ton type ! Fuck mec, c'est beaucoup moins lâche. De toute façon, je ne le saurai jamais, car tu ne répondras pas, tu dois trouver cela beaucoup plus simple que d'affronter.

J'espère encore avoir quelques mots de toi, même si l'espoir s'amenuise de jour en jour. J'ai encore fois en toi, même si tu m'as prouvé qu'on ne pouvait pas te faire confiance. En même temps, je risque de retomber dans ce cercle vicieux. J'ai besoin de tendresse, de partage, de rire, de vivre des choses avec quelqu'un d'autre que moi-même et tu semblais la personne parfaite. J'aimais t'écouter parler de tout et de rien, tes théories les plus stupides. Je ne disais rien, j'écoutais. J'aurai dû me laisser aller, mais je jaugeais ton caractère. Puis tu habites à côté, c'était vraiment pratique et facile...

Et maintenant tu n'es plus là et tu ne liras jamais rien de tout ça. C'est peut-être pour le mieux.

Je te dis donc adieu, en espérant que ta vie soit bonne.

Farewell my dear lover.