Prologue : La guilde des mercenaires

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Bien loin de Privet Drive et de ses maisons sans charme et semblables, de ses jardins si parfaits dans leur simplicité, de ses familles normales et sans histoire et surtout du numéro 4 où vivait un adolescent bien connu dans sa propre communauté. Mais aussi bien loin de l'Ecosse, de son temps glacial, de ses lochs, de ses montagnes et vallées mais surtout de ses châteaux sublimes dont un en particuliers, à l'autre bout de l'atlantique, se trouvait une ville grouillante qui ne dormait jamais. Dans cette immense ville les immeubles faits de verres, de fers et de pierres caressaient le ciel alors qu'une Dame bienveillante régnait.

Parmi cette jungle de modernité, un arbre comme un autre, un haut bâtiment aux vitres rutilantes, il était le numéro 4 du Privet Drive, si normal en apparence et pourtant... Qui pourrait imaginer l'organisation qui se dissimulait derrière cette façade ? Bien caché du sorcier commun et du non-maj' ?

Au rez-de-chaussée, un grand office de tourisme s'étendait. Pourquoi un office de tourisme ? Ceux qui connaissait le secret allaient de sa petite théorie, certains racontaient que c'était juste une couverture comme une autre (les moins fantaisistes), d'autres que le grand patron était secrètement fan de Torchwood ou encore que ce fût la manifestation de son humour tordu car en son temps de formateur il avait souvent répété à ses élèves qu'ils n'étaient pas là pour faire du tourisme...

Ensuite, sur huit étages, les appartements des membres résidants au QG puis aux trois étages suivant se trouvaient une grande armurerie et des salles de simulation et d'entraînement blindées de runes, d'enchantement en tout genre. La responsabilité de ces derniers demeurait aux mains et au génie de deux jumelles fana d'armes et instructrices dans leur matière pour les novices. Juste au-dessus, à l'étage numéro 12, un dojo pour seulement la pratique aux corps à corps et aux divers arts martiaux et à l'étage numéro 13, gérait par un maitre de potion, des laboratoires à l'équipements de pointe avec leur réserve d'ingrédients.

Puis sur deux étages se répartissaient les bureaux des missions, chaque pièce représentait un département, espionnage, assassinat, protection, traque de criminels ou encore recherche de personnes disparues.

Et enfin, au dernier étage, le maître des lieux appelé par tous Mentor. Cet homme possédait une forte prestance, en sa présence le plus endurci des criminels se faisait tout petit : une taille atteignant presque les deux mètres, une carrure imposante dans un élégant costume noir couteux et un visage aux traits durs mais séduisants. Ses cheveux noirs aux tempes grisonnantes étaient tirés en arrière. Cependant personne n'arrivait à situer son âge.

D'ailleurs les mercenaires possédaient encore une fois diverses théories, le Mentor était-il un vampire ? D'après les membres vampiriques de la guilde cette possibilité était erronée car ils se « sentaient » entre eux. D'autre aimait dire qu'il avait trouvé la fontaine de jouvence ou possédait sa propre pierre philosophale après avoir volé la formule à Nicholas Flamel.

Bref, en ce moment même, le Mentor se trouvait derrière son bureau, tournant le dos à une sublime vue, le regard fixe sur la demande d'un potentiel client. Un air de jazz envahissait les lieux grâce à un tourne disque posé sur son buffet vintage rempli de vinyles d'origine. La musique l'aidait à se concentrer sur les cas particulièrement épineux.

La lettre n'était pourtant pas bien longue mais cette mission pouvait aller loin, trop loin. Il la relut une dernier fois.

« A l'attention du Mentor,

Moi, Lord Sirius Orion Black, demande à la Guilde des Mercenaires de protéger mon filleul, Harry James Potter, pour la somme de 15 millions de gallions. »

La demande était signée avec une plume de sang et le sceau des Black apposé, une promesse immuable que la somme astronomique serait à eux. Bien sûr, à la première lecture le terme Lord l'avait titillé car il lui semblait que cet homme avait été renié mais une visite auprès des gobelins avait éclaircit la situation : Walburga Black n'avait jamais terminé les démarches auprès de Gringotts, bien trop longues et couteuses. L'ancienne matriarche aurait juste attendu patiemment que son premier fils meure lors des nombreuses attaques de mangemorts pour que Regulus puisse hériter.

Mentor n'ignorait donc rien de la situation de son potentiel client, devenu un des hommes les plus riches d'Angleterre malgré son statut de fugitif grâce à la neutralité des gobelins face à la loi sorcière, animagus chien et membre de l'Ordre du Phénix reformé depuis peu suite au Tournoi des Trois Sorciers et le retour de Voldemort. Le maître de la guilde possédait de nombreuses sources dans le monde, des yeux et des oreilles partout et rien n'échappait à ce maniaque du contrôle.

Devait-il envoyer un de ses agents dans une possible guerre ? Car il se doutait bien que la protection de Harry Potter aka le Survivant allait mener devant Voldemort et ses mangemorts. Or ce n'était pas la première fois que les mercenaires se battaient contre rémunération dans une guerre mais la politique de l'autruche du Ministère de la Magie britannique rendait la chose bien complexe. Même avec l'immunité diplomatique internationale de la guilde son agent devrait faire preuve de finesse.

Pour une fois le Mentor n'envoya pas la demande au bureau des missions de protection mais avec son interphone appela son bras droit et secrétaire. Rapidement, un homme d'une trentaine d'années aux longs cheveux blonds attachés en catogan pénétra dans la pièce pour s'arrêter à un mètre du bureau. Son regard d'un ambre hypnotique dériva vers la seule feuille du bureau et d'une voix basse il prit la parole.

- Alexander Lowell n'est pas en mission et peut parfaitement s'accommoder en Angleterre.

Une intelligence vive et une compréhension totale, voire symbiose reliait les deux hommes. Cela n'étonnait donc pas Mentor que son bras droit comprenne sans un mot de sa part. Cette relation particulière alimentait bon nombre de théorie chez les mercenaires, encore et toujours. Certains affirmaient qu'ils étaient amis d'enfance (les moins fantaisistes), d'autres disaient qu'ils étaient membres d'une même famille, frères ou cousins par exemple ou encore qu'ils entretenaient une relation nettement moins platonique.

Et oui les membres de la guilde s'amusaient comme ils pouvaient !

- Amène le moi, ordonna de sa voix rauque Mentor.

Garde rapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant