J'ai appris à lire, à écrire, à marcher à parler. Mais plus que tout j'ai appris à me méfier. J'ai appris que la vie vous décevait, qu'elle vous prenez les choses qu'elles vous avez donné. J'ai appris à ne plus faire confiance. À avoir peur. J'ai voulu aller mieux, donner des secondes chances, mais la trahison est une maladie incurable.
On oublie la douleur mais on n'en guérit jamais réellement. Lorsqu'on m'a poussée au sol, j'ai cherché à me relever. Souvent, j'y suis arrivé. Mais quand on a connu la désillusion, il paraît qu'on la fuit comme la peste. Ce mal envahit entièrement chaque parcelles de notre corps. Il prends nos certitudes et nos convictions au passage. Il nous fait cogiter le jour, surtout la nuit. Nous questionner sur notre propre personne. Douter de ce qu'on est. De qui l'on est.
Mais la seule vérité se situe dans la poitrine, c'est votre cœur, c'est votre bonté d'âme. Personne ne doit vous faire douter de votre générosité. Il y a les gens biens, les gens mauvais. Il y a les gens qui restent, ceux qui changent. Il y a les gens qui partent, et ceux qui n'oublient jamais. Ceux qui restent dans les albums photos et ceux dont on ne supporte plus un mot. Il y a ceux qu'on a aimé et ceux dont on ne veut plus se rappeler.Quelques années plus tard, les choses deviennent différentes. Les personnes qui nous ont fait du mal ne représentent plus rien. On en rencontre d'autres, on leurs tend la main. Pourtant, des cicatrices sont à jamais ancrées. On prend l'habitude de la méfiance, on a du mal à aimer. Quand tout vas bien, on croit que tout vas mal. Quand tout vas mal, on trouve ça étonnamment normal. C'est parce qu'une chose infiniment importante nous a été enlevée. Elle s'appelle confiance et elle ne revient apparemment jamais. Les personnes nous rendent parano et le bonheur sonnent désormais toujours faux.
Pourtant parmi toute cette mélancolie, je donne souvent des secondes chances à la vie. Je tient tête à ma mémoire, et je fais la rencontre de l'espoir. Lui est le plus discret de toutes mes émotions. Pourtant je ne vois que lui quand il revient délicatement. Il a le goût de l'aventure et il est le seul à me motiver. C'est comme être en voiture et ne peut plus pouvoir freiner.
L'espoir me donne enfin envie de rire, envie de chanter.
Il efface certains souvenirs et me chuchotte seulement: et après?
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Les mots qui guérissent
PoetryUn livre remplis de textes, fait avec un zeste d'expériences et une pincée d'espoir.