Je m'approchai, impavidement, au travers les brumes irisées,
Apercevant, enfin, au travers l'épais feuillage smaragdin,
Les divines et mythiques fleurs aux teintes d'amarante.
Porteuses d'ineffables vertus, sur lesquelles les hommes
Les plus sages extrapolèrent de ferventes noumènes,
Ces euphorbiacées tendaient déjà vers moi leurs corolles.
J'avançais alors ma main vers l'un des fruits mythiques
Dissimulés depuis les temps immémoriaux en leur sein
Dans l'espoir d'enfin goûter aux ambrosiaques saveurs.
Avide d'en découvrir les abstruses vertus, et ainsi d'accomplir
L'entéléchie d'une obscure recherche ancestrale
Je portais l'un de ces précieux et nonpareils agrumes à mes lèvres.
Alors, qu'émerveillé, je m'attendais à en ressentir les fantastiques effets,
Obtenir l'ultime clairvoyance et mener mon esprit à la suprême acutesse
Que l'abscons me soit révélé et que l'opaque devienne diaphane
Je fus abruptement ramené à la conscience de ce monde réel
Mon songe s'oblitérant dans les limbes de la dive absinthe.
Mes séraphiques pensées laissant place aux flexueuses méandres.
Serais-je encore le même après avoir franchi les portes de la raisons,
Une partie de mon âme à jamais dans les immensurables jardins de Faërie ?
(Encyclopédie du savoir Perdu – Volume VII – Chapitre III – « Les Jardins de Faërie »)