Voilàqu'à peine arrivé à bon port je me vois déjà plébiscité. Parmitous ces passagers au traits fatigués, aux vêtements déchirés,c'est tout naturellement vers moi que ce jeune homme c'est approchépour poser son matérielle et immortaliser ma venue sur cettenouvelle terre. Mais que doit se dire cet homme, caché derrière sonengin ? Oh sûrement que je ne suis qu'un au autre de cesvestiges d'Europe suivant comme ses congénères, aux grès des ventset des flots, les bateaux en direction des États-Unis ! Eh biennon ! Ne vous fiez pas à ma barbe grisonnante mon jeune ami !Non ne pensez pas que je ne suis qu'un vieillard à la recherche detranquillité ou pire d'espoir pour finir ma vie ! J'ai déjàvu par le passé ce genre d'appareil et je sais que votre but est deprendre ce que vous appelez une photo alors plutôt que tenterd'apercevoir mon passé regardez mes yeux!Clairs, clairs comme lebleu de la mer car c'est sur cette dernière que toute ma vie j'aiposé mon regard. Ils ont été témoin de bien des vagues, bien plusbrutales ou traîtresses encore que celles aperçu durant ce voyage.
Sivous m'avez choisi comme sujet c'est parce que je dégage quelquechose de plus que les autres n'est ce pas ? Là où la plus partdes ces inconnus du monde débarquent quelques souvenirs fragiles deleur patrie moi je n'ai gardé que ma casquette et mon caban decapitaine, et c'est fièrement que je les arborent . Les eaux de lamer Baltique , de la mer du Nord n'ont plus se secret pour moi.Chaque partie de pèches, chaque expéditions, chaque sorties en merétaient le théâtre d'un combat acharné entre les flots et laforce de quelques hommes. Mon cousin Soren et moi avons navigué dansces eaux ventées pendant plus de 30ans. Nous avons combattu sesvents et ses glaces. Nous avons trouvé notre chemin à travers lesfjords qui nous barraient la route ! Pas une seule fois nousn'avons chaviré ni même abîmé la coques de notre bel« Augruden »... C'est d'ailleurs le seul être qui memanquera. J'aurais aimé pouvoir traverser l'océan avec ce bon vieuxcamarade mais ce trajet là n'était pas à ta portée pas vrail'ami.
Maisil n'est pas question de se lamenter sur le passé pas vrai Soren !C'est toi que je suis venu retrouver, toi même qui a fait ce mêmechemin il y a quelques années. La guerre des Duchés aura ruinésnotre vieux Danemark et maintenant que ce pays ne ressemble plus qu'aun amas de civile en colère, tuant pour avoir accès à quelquesgrains de terre je comprends ton choix de partir en exil vers leNouveau Monde. Où était l'honneur ? Où étaient les idéaux ?Où était la camaraderie ? Ces dix dernière années de guerrem'ont retiré la plus part des choses que j'ai aimé ... heureusement que mon paternel avait déjà succombé avant le débutdes hostilités. Voir sa patrie s'entre déchiré, il ne l'aurait passupporté. Mais il est maintenant temps de voir de nouvelle chose,non pas de repartir de zéro, je n'aime pas cette idée. Je veuxjuste continuer de vivre mais de manière différente. Peu importeles efforts ou les effets du temps je vais continuer ! Je vaiste retrouver Soren Oh ça oui tu peux le croire ! Un brave marincomme toi ne peut qu'avoir réussi ici et je compte bien en êtretémoin. Alors attend moi cousin car ton fidèle Peter, ton fidèlecapitaine arrive.
Ahvoilà que la photo est prise ... Cela fera une première anecdote àta raconter !
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Ce à quoi le capitaine pensait
Short StoryLa rencontre entre l'appareil à photo d'Augustus Frederick Sherman et les pensées d'un capitaine danois immigré.