Guérir du passé

"Parce que c'était lui, parce que c'était moi" Montaigne

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La guerre était terminée.
Harry avait eu du mal à s'en remettre. Il y avait eu tellement de morts, tellement de vies brisées...Le jeune homme ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable, et les cauchemars ne le quittaient que rarement.Parfois, il pensait à tout abandonner pour aller vivre du côté Moldu, là où il pourrait retrouver un anonymat bienvenu.
Mais il aimait trop le monde sorcier pour le quitter. Il avait commencé à vivre en découvrant qu'il était un sorcier, et il ne pouvait pas tout abandonner, juste pour se sentir mieux. Alors, il cachait ses peines et s'accrochait, même s'il ne sortait plus vraiment de Square Grimmaud. Il avait longuement hésité après sa victoire sur Voldemort. Le monde sorcier avait été désorganisé, et le Ministère avait rapidement sombré dans le chaos. Chacun essayait de tirer son épingle du jeu, de cacher ses anciennes allégeances.

Le monde sorcier avait souffert et l'heure était à la reconstruction. Les Mangemorts identifiés étaient traqués sans relâche et les enfants de Mangemorts étaient invités à quitter l'Angleterre avec pour seul bagage leur baguette magique.Harry s'était vite rendu compte que le Ministère profitait de l'image du Survivant. Le nouveau Ministre l'invitait à chacune de ses commémorations, et lui offrait régulièrement un poste d'Auror.
Au départ, Harry avait longuement hésité. Il avait pesé le pour et le contre, parce qu'une carrière d'Auror était ce qu'il avait espéré. Avant. Avant la dernière bataille et tout ses morts.

Ron et Ginny le pressaient d'accepter, tandis que Hermione restait silencieuse, l'observant avec attention. C'est peut être l'insistance de Ginny qui lui permit de se décider : au fil des jours, il s'éloignait de la jeune fille qu'il avait peut-être un peu idéalisée.Elle était jolie, douce et affectueuse. Elle représentait un idéal dans son esprit : la femme parfaite, la femme rêvée. Mais au quotidien, Ginny avait un caractère parfois emporté, et manquait souvent de patience.
Elle n'était pas méchante, mais elle était particulièrement intéressée par la renommée du Survivant au lieu de voir juste Harry.

Alors Harry s'était détaché d'elle, avant de rompre définitivement, revenant à une relation d'amitié. La jeune fille avait été blessée certainement, mais elle n'avait pas vraiment eu le cœur brisé. Elle était surtout en colère. Ron avait protesté pour la forme, avant de hausser les épaules et de ne plus aborder le sujet.
Après leur rupture, Harry avait refusé l'offre du Ministre. Il s'était terré chez lui, ignorant les conseils avisés d'Hermione et les reproches bougons de Ron. 

Et le monde avançait lentement. Il savait pertinemment qu'il s'enfonçait dans la dépression, il broyait du noir et vivre dans une maison lugubre - presque un tombeau - n'arrangeait pas les choses.
Ses sourires se faisaient rare et ses yeux émeraude se ternissaient. Il avait conscience de l'inquiétude de ses amis, mais il était épuisé de se battre. Il n'avait pas vingt ans qu'il était épuisé, et qu'il avait perdu espoir en l'avenir.
Apprendre qu'il était un horcruxe et que sa mort seule permettrait de défaire le Mage Noir l'avait empli de révolte. Puis, il s'était résigné. Il avait accepté l'inéluctable.
Sauf que rien ne s'était passé comme prévu.

 Il avait survécu.

Mais il n'avait plus d'avenir.
Il s'était tant préparé à disparaître qu'il avait oublié tous ses rêves et espoirs.

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Hermione Granger était de l'avis de tous une sorcière brillante. Sa soif de connaissances n'avait pas de limites. Les défis l'attiraient, du moment qu'ils lui permettaient de mettre son esprit en difficulté...
Après que son meilleur ami eut tué le Mage Noir, Hermione avait passé un certain temps baignée dans une douce euphorie. Sous le coup de la joie d'un nouvel avenir, Ron avait enfin trouvé le courage de se déclarer, et ils avaient échangé leur premier baiser.