C'était trop demander

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Je te réclamais

J'espérais ne serait-ce qu'un regard, une étreinte

C'était trop demander

Je m'inventais mille raisons pour te justifier

Une mille et unième m'ôtait toujours la poutre de l'œil

Une poutre que je m'étais mise volontairement

J'ai marché tête baissée, de surcroît les yeux fermés

Croyant que tu me tiendrais toujours la main

Que ta chaleur serait toujours ma boussole

Je refusais la vérité sans préférer le mensonge

Je vivais dans le non-sens

Méprisant ton absence

Ton regard aurait été pour moi un brin d'espoir dans ce champ malheureux

Ton étreinte, ma bouée dans ce monde submergé

Ta voix, l'étoile qui me dit de la suivre

Le jour me zombifie, je revis la nuit

J'erre entre l'amertume, la consternation... La folie aussi

Je me demande entre la blessure et la désinfection de la blessure, lequel est le plus douloureux

En effet c'était trop demander.

À force d'enfoncer la poutre, l'inévitable se produisit.

À force de marcher tête baissée, j'ai foncé droit dans le mur.

À force de vivre dans le non-sens, j'ai perdu tout bon sens.

J'ai compris qu'une blessure trop profonde ne peut être soignée sans pots cassés.

Je l'ai compris bien trop tard au moins le revers de la vie m'en a épargné la douleur.

D'eau et d'encreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant