Je déteste me réveiller chez quelqu'un d'autre. Que ce soit, après une fête, chez un ami ou chez ma copine. Me réveiller dans un autre lit que le mien, me hérisse au plus haut point. J'aime sentir mon oreiller rempli de transpiration sur ma peau, mes paupières qui se lèvent doucement et voient ce beau soleil donner sur mes vitres. Putain c'est bon !
Je ne suis pas du genre, à avoir beaucoup de confort. Je suis étudiant en histoire depuis deux ans maintenant. Pas beaucoup d'argent, mais des amis et une copine superbe. Ça change une vie quoi qu'on en dise. J'y connais pas grand-chose en histoire d'amour, car je n'en ai jamais vraiment vécu mais quelque chose me dit de ne pas la lâcher, de m'accrocher à elle et de ne pas me retourner. Vivre une belle vie, pleine de surprises, de peines, d'amour, de nostalgie. Une vie remplie avec elle à mes côtés. Elle habite un peu mes pensées en ce moment. Et même actuellement. Alors, que franchement, je préférerai penser à autre chose. Prendre connaissance du monde qui m'entoure. Tout est nouveau. Je ne ressens ni les fils qui se font et défont sur ma vieille couverture, encore moins les odeurs du matin. Elle ne doit pas être avec moi, je ne reconnais pas son appartement. Pourtant mes yeux sont toujours fermés. D'habitude le café passe a sept heures du matin. Elle pose son long doigt fin, rempli d'un petit verni rose. Elle sourit à la cafetière, car elle sait qu'elle va me réveiller. Y a autre chose dans l'atmosphère, en plus il fait froid. Je n'ouvre pas encore les yeux, mais je sais que l'endroit est différent de tout ceux que je connais.
Je laisse mon bras gauche plonger dans le vide et a la force du droit, je me mets sur le côté. Mauvaise idée ! Le lit est dur comme du marbre. Quelque chose se trame, rien de tout cela ne sent bon. Je relève la tête, et ouvre les yeux. Je ne vois rien, je crois dans un premier temps a un mauvais rêve, je décide de passer ma main droite sur mes yeux pour être sûr de bien être réveillé. Oui je le suis, mais dans une pièce totalement noire, qui n'est ni ma chambre d'étudiant, ni celle de ma copine. Paniqué par la vision d'horreur, je cherche l'interrupteur. Souvent il est derrière le lit, je jette ma main droite comme un mort de faim sur le mur derrière moi. Mais je sens que quelque chose me retiens la main gauche au lit. Je n'y porte pas vraiment attention et je continue, mon épaule tourne dans tous les sens, à la recherche même d'un mur. Mais il n'y a rien derrière moi, je dois être en plein milieu d'une pièce.
Mon bras me fait incroyablement mal maintenant, à essayer de toucher quelque chose qui n'existe pas, alors que je suis à peine réveiller, en voilà une bonne idée. Je soupire longuement, et repense à mon bras, resté agrippé au lit. Dans un geste d'humeur, je sonne ma main gauche de venir vers mon visage. Mais rien à faire elle est bloquée, quelque chose la séquestre contre les barreaux du lit. De ma main droite, je tire sur mon bras, et un bruit métallique fait son apparition. Une chaîne entoure un objet planté dans le sol, la chaîne se termine par une menotte qui me lacère le bras. Une fois de plus, je tire de toute mes forces, mais rien n'y fait. On me retient prisonnier, je ne trouve pas d'autres explications. Rien qu'à cette pensée, je suis en trans. Mes mains deviennent moite et glissante, de grosses gouttes d'eau dégoulinent le long de mon visage. Un frisson parcourt à toute vitesse mon corps de haut en bas. J'ai terriblement peur. Comme pour me protéger, je m'assis dans ce lit de fortune. Il ne doit pas être très grand, je parierai sur un lit de camp rien de plus. Je sens le vide m'entourer. Je pose ma tête sur mes genoux, et essaie de déployer le plus mon bras gauche toujours attaché. Le droit entoure ma tête remplie de questions terribles. Allant de, que fais-je ici ? A, comment vont-ils me torturer ? La tension me fait éclater en sanglots. J'essaie par tous les moyens de me souvenir, comment j'ai pu atterrir dans ce terrible endroit. Si c'est une blague, elle est de très mauvais goût. Mais je ne le pense pas, aucun de mes amis, ou de mes connaissances, n'est capable de faire une telle chose.
Je finis par m'apaiser, par reprendre peu à peu mes esprits. Je tends l'oreille, pour essayer d'écouter des bruits extérieurs, quelqu'un va forcément venir, ou revenir. On ne peut pas me laisser seul comme ça. Je vais mourir de faim ou de soif. Mais il n'y a pas de bruit. J'ai l'impression d'être dans un entrepôt géant insonorisé. Pourtant, il y a des pas qui s'approchent de moi. Une première jambe qui se pose par terre, de manière grossière. La personne ne voulait pas être découverte, pourtant, je l'ai entendu. A l'instant, il doit être en train de jurer. Ça te plaît salopard, de me voir comme ça ? Tu vas voir, si je sors de cet endroit je vais te faire payer. Le second pas est plus sûr de lui. Maintenant, il sait que je l'ai entendu, il ne peut plus faire demi-tour. Alors, il marche fort. Prenant soin de faire du bruit à chaque fois. D'un coup de bras, il fait glisser un morceau de bois sur du métal. Le bruit devient vite insupportable, je vais pour hurler, mais me retiens. Si c'est un fou, je dois lui montrer que je suis bien plus fort que lui. Je dois montrer ma détermination à sortir de ce trou à rats, et surtout montrer que je n'ai pas peur de lui.
— Arrête ce bruit ! Je lui demande calmement, mais je sens mon intonation de voix monter sur la fin de ma phrase.
Il ne me répond pas et continue de traîner son bâton. J'ai au moins appris quelque chose, je suis dans une cage faite de barre en métal. Au milieu de nulle part, pour entendre si peu de bruit. Les coups de bâtons s'arrêtent, et quelque chose glisse dans ma cellule. Je sursaute surpris, et j'entends une petite voix se mettre à rire à gorge déployée. Il rit fort.
— Qu'est ce qui te fait rire comme ça ?
Il ne me répond pas et continue son bruit absurde. Je lui ordonne de me répondre, et il s'arrête net.
— Mange ! C'est une petite voix masculine qui me parle. C'est à peine si c'est un gamin qui emploi ces mots.
— Mais je ne vois rien, comment j'attrape mon assiette ?
— Mange ! Me répond-il encore, toujours sur la même intonation.
Je me jette au sol, et envoi mon bras droit le plus loin possible, cherchant à tout prix l'assiette qui a glissé dans ma cellule. Ma main ramasse une tonne de poussière, mais je ne sens pas le récipient qui contient ma nourriture.
— Je ne le trouve pas !
Je m'énerve de plus en plus. Je sens qu'il veut jouer avec moi et mes nerfs. Il insert dans ma cage son bâton, et fait glisser vers moi l'assiette.
— Mange ! M'ordonne-t-il de nouveau.
Alors, je relance ma main droite sur le sol dégueulasse. Je sens quelque chose, une petite bosse sur le sol. Quelque chose s'y tient, là-devant moi. Je ne me pose pas de question, et je lève ma main pour l'aplatir sur un clou. Je hurle à la mort, quand un crochet vint s'abattre sur l'autre côté de ma main. Une tapette à souris me recouvre la main droite. J'agite la main dans tous les sens, et l'autre abruti rit de nouveau à gorge déployée. Il se bidonne, il aime me voir souffrir. Je rapproche mes deux bas le plus possible, pour pouvoir enlever la pince. J'arrive à le faire avec difficulté. Je sens quelques gouttelettes de sang tomber le long de ma main. Les larmes montent dans mes yeux.
Ce crétin continue de me regarder, me tordre de douleur. Mais au loin, face à moi, une porte en hauteur s'ouvre. C'est la première source de lumière que je vois de la journée. Un sauveur, ou la mort qui m'attend.
— Tu ne dois pas être ici ! Une grosse voix féminine surplombe mon agresseur.
Je l'entend enlever quelque chose de son visage. Certainement une paire de lunette avec vision nocturne. Je ne sais comment ce débile profond l'a eu.
— Attendez, aidez moi ! J'essaie de m'adresser à la grande dame. Mais la douleur et le noir m'en empêche.
— Ton heure viendra Timothée !
La porte se ferme, et mes espoirs avec. Cette garce connaît mon prénom. Où suis-je tombé ? Un voile recouvre ma vision déjà mauvaise. Je sens quelque chose me porter, et m'endormir. Je ne peux l'empêcher, me revoilà replonger dans un profond sommeil.
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Retenu
Mystery / ThrillerTimothée ne sait rien, ni ce qui lui arrive, ni où il se trouve. Dans l'ombre, ses tortionnaires se préparent à le torturer, et à lui révéler la vérité derrière son kidnapping. Tim est pour eux un chaînon manquant à leur plan.