Chapitre 1

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13 ans plus tard

Pdv Léa

- "Léa ?"

Je me recouvre la tête avec ma couverture.
Si seulement je pouvais rester encore quelques minutes dans mon lit, au chaud...

- "Allez, lèves toi ! Je sais que tu es parfaitement réveillée."

Je quitte ma couette à regret pour aller dans la salle de bain.
Je me déshabille et rentre dans la baignoire. Je fais couler l'eau chaude sur mon corps de façon à me relaxer et me détendre.
Je laisse mon esprit vagabonder au rythme de mes pensées. Je lave avec soin ma peau métissée et mes doux cheveux bruns et bouclés.

- "Léa, sors de la salle de bain ça fait une demi-heure que tu y es !"

Carla. Je l'avais oublié.
J'éteins l'eau en maugréant et je m'enroule dans une serviette pour m'habiller dans ma chambre.
J'opte pour une chemise cintrée blanche et un pantalon slim noir. J'ajoute des chaussettes blanches et des baskets noires. Une veste en cuir vient compléter la tenue.

Je me dirige vers la cuisine. La grande pièce est plongée dans le noir.
Étrange...
D'habitude, à cette heure-ci Carla est déjà en train de préparer le petit déjeuner.
Je m'approche avec précaution.

- "Carla ?"

Aucune réponse. Ça commence à m'inquiéter.
J'allume la lumière et je sursaute fortement en la voyant assise sur une chaise, me fixant de ses beaux yeux bleus.
Elle a un gâteau à la fraise entre les mains.

- "Joyeux anniversaire ma chérie !"

- "Carla, tu m'as fait peur !"

J'essaie de calmer ma respiration haletante.

- "Et je t'avais dit que je ne voulais pas fêter mon anniversaire cette année."

Carla me regarde dépitée. Il faut dire qu'elle s'était préparée pour l'occasion. Ses longs cheveux blonds sont coiffés en deux tresses reposant sur chacune de ses épaules. Elle a même enfilé une robe, elle qui déteste ça.

Carla et son mari ont décidé de m'adopter quand j'avais quatre ans. Avec toutes les procédures administratives, ils ne m'ont eu qu'à six ans.
Carla a également trois enfants mais ils sont beaucoup plus grands que moi.
Malgré ce qu'elle représente pour moi, je ne pourrais jamais l'appeler 'maman' .
Parce que ma mère était une personne admirable et je ne veux pas la remplacer.

Je m'assois à côté d'elle et la serre dans mes bras.

- "C'est pas grave... Il a l'air super bon ton gâteau. J'en prendrais bien un bout."

Elle retrouve aussitôt son sourire et se dirige dans sa chambre pour se changer.
Elle est bien plus à l'aise en jean.

Je déjeune rapidement - en passant, le gâteau était délicieux - puis me prépare à partir.

- "À ce soir !"

- "Passe une bonne journée !"

Je ferme la porte puis je vais vers la maison d'à côté pour aller chercher Camille, mon voisin et meilleur ami depuis 12 ans.
Ça faisait un an que j'habitais chez Carla quand il est venu s'installer ici avec ses parents. Au début, nous nous évitions, étant tous les deux trop timides pour aller voir l'autre.
Mais Carla voulait que je me socialise. J'ai donc fait le premier pas et cela a été le début d'une belle amitié qui dure encore aujourd'hui.

Je pénètre dans la maison après avoir entendu une réponse de l'autre côté de la porte.
Je tombe nez à nez avec la mère de Camille. Mme Johnson est une femme sympathique. Elle est très aimable et ouverte d'esprit.
Le soir où Camille est allé la retrouver dans le salon pour lui faire son coming-out, Mme Johnson eut l'air pensive. Camille en parlait depuis des mois, il redoutait les réactions de sa famille. Il avait peur qu'elle le rejette et qu'il se retrouve tout seul. Je savais que l'anxiété lui tordait les tripes et que tout ce qu'il voulait était d'être compris. C'est d'ailleurs moi qui l'avait poussé à se confesser.
Mme Johnson a d'abord rassuré son fils en le serrant dans ses bras, puis elle lui a dit " Ce n'est absolument pas un problème, tant que cette personne te rend heureux cela me suffit ".
Puis, elle a ajusté avec soin ses cheveux noir de jais avant de continuer sa lecture.

- " Bonjour !"

- " Bonjour Léa. Tu vas bien ? "

- " Oui et vous ?"

- "Très bien, merci. Je suppose que tu viens chercher Camille. Tu sais où le trouver. "

Je la remercie d'un sourire et grimpe les escaliers quatre à quatre. Une fois arrivée à l'étage, je me rends devant la chambre de Camille. Je toque treize fois pour qu'il sache que c'est moi et j'entre.
Comme à chaque fois, je suis émerveillée par la beauté de sa chambre.
Celle-ci est plutôt grande, et les tons blanc et noir s'harmonisent à merveille avec le parquet gris.
Sa chambre est bien rangée contrairement à la majorité des chambres de garçons de son âge, en commençant par mon frère Eddy.
Une grande fenêtre illumine la pièce et donne une vue sur le jardin dans lequel nous jouions petits.
Il y a également une salle de bain attenante avec un lavabo en marbre d'une blancheur inégalée.

Je tourne la tête et aperçois Camille qui est encore couché.
Je le secoue pour le réveiller mais n'obtiens qu'un faible gémissement en retour. Si mon ami est très méticuleux, il ne demeure pas moins flemmard.

- "Allez lève toi gros parresseux !"

- "Mmh, laisse moi dormir..."

- "Dommage, je ne te dirais pas qui j'ai vue passer juste devant ta porte..."

- "Florian ?"

- "Lui-même"

Camille se débarrasse aussitôt de sa couverture et court s'habiller.
Il faut dire qu'il en pince pour lui depuis le début de l'année...

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 18, 2019 ⏰

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