ELU ; j'ai peur (pt.1)

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LUCAS LALLEMANT X ELIOTT DEMAURY

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1. il faut choisir

 Lucas voulait se racheter. Il avait merdé et s'était excusé, mais la culpabilité le rongeait encore. Peut-être pas autant que la trahison d'Eliott, que son cerveau se faisait un malin plaisir à lui rappeler à chaque fois qu'il osait sourire et oublier, mais elle était là. Alors il devait se racheter. Et quoi de mieux pour ce faire qu'inviter ses trois meilleurs potes à l'appartement ? Avec Mika en boîte, Manon chez Emma et Lisa partie il-ne-savait-où pour la semaine, ils seraient tranquilles toute la soirée.

Arthur, Basile, Yann et lui s'étaient ainsi retrouvés affalés dans le canapé – qui servait aussi un lit depuis quelques semaines. Les lumières étaient éteintes, et seule celle de la télévision éclairait leurs quatre visages concentrés.

« Combien de secondes avant qu'il tombe du vélo ? demanda Basile.

— Trois, déclara Yann, catégorique.

— T'es méchant... Disons quatre, corrigea Arthur.

— Les gars, regardez comment il est ! répliqua Lucas. Il va arriver au bout.

— Mec, c'est pas parce qu'il est musclé que ça l'empêchera de se ramasser.

— J'ai jamais dit qu'il était musclé, rit-il en se tournant vers le blond, à sa gauche.

— Tu l'as sous-entendu !

— Peut-être, mais je l'ai pas dit !

— Très bien, alors dis-moi, demanda Arthur en se tournant vers lui, genoux contre sa poitrine. Comment ça se passe, avec Eliott ?

— Ah non ! Pensez au test de Bechdel ! s'exclama Basile en se redressant tout à coup.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? soupira Yann.

— Le test de Bechdel ! On n'est pas censés parler de garçons tout le temps !

— Non mais je sais ce que c'est, mais c'est pour les personnages féminins dans les films, ça, Basile, expliqua-t-il.

— Et alors ? On n'est quand même... Oh mon Dieu, Lucas, t'avais raison, il est arrivé au bout ! »

Lucas lâcha un rire silencieux, lèvres plissées. Le poids sur son cœur n'était plus si lourd qu'au début de la semaine et, finalement, il était soulagé d'en avoir parlé aux garçons. Il n'aurait pas dû douter d'eux. Il était cependant ravi que le sujet eût dérivé car son cerveau était déjà suffisamment rempli d'Eliott pour ne pas en rajouter une couche. Comment réussissait-il à autant le déstabiliser sans même lui adresser la parole ?

« Alors, Eliott ? »

La voix de Yann rappela Lucas à l'ordre et il leva les yeux vers son meilleur ami. Il ouvrit la bouche, prêt à dire quelque chose, mais il prit une profonde inspiration à la place avant de souffler.

« T'as pas de nouvelles de lui ? s'enquit le garçon.

— Si, si, s'empressa de dire Lucas. C'est juste que... (Il soupira.) Il est partout.

— Il est venu te parler ? demanda Arthur, un grand sourire sur les lèvres.

— Non... Enfin, pas vraiment.

— Il t'a envoyé un message, alors ? poursuivit Yann.

— Non plus. Il a mis un autre dessin dans mon casier, hier.

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