Seules dans cette étendue de verdure, elles dorment.
L'une adossée contre le vieux chêne, l'autre allongée, sa tête posée sur les genoux de son amante.
Leurs doigts sont enlacés.Seules sur la montagne, elles dorment.
Le soleil luit, la brise caresse leur corps allongés sur ce lit vert.
Les pâquerettes frôlent leurs orteils, un ruisseau, proche d'elle, coule.
Personne ne dérange ce calme profond.Seules dans l'ombre de l'arbre, elles somnolent
Dans cette endroit si reculé, où personne ne pourra les trouver.
Pourchassées par le mal, elles sont cachées, vivant leur amour interdit.
Il est trop tard.Seules dans leur monde, elle dorment.
Souriantes comme sourirait un enfant malade, elles dorment.
Nature, berce les chaudement : elles ont froid.Les parfums du printemps ne font pas frissonner leurs narines.
Elles dorment, main dans la main, le soleil luit, la brise caresse leur corps meurtri.
De deux entailles rouge sur chacun de leur bras, s'écoulent un ruisseau rouge.Inspiration : Le dormeur du val - Rimbaud