Enfin on se voit

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Ce soir est LE grand soir. Celui où elle va rencontrer son ami virtuel, auteur comme elle. Mais pas seulement. C'est aussi un Dominant qui conçoit le BDSM comme un art de vivre. Pour elle, c'est avant tout une pratique qui la fait fantasmer. D'ailleurs, presque tous ses écrits en font mention.

Au fil de leur discussion, elle a fini par oser proposer de se soumettre à lui, l'instant d'une unique soirée. Et même s'il a beaucoup hésité, il a accepté l'opportunité qu'elle lui offrait. Avec la possibilité de tout arrêter si le courant ne passait pas. Ils voulaient avant tout préserver leur nouvelle amitié.

Quelque temps avant le jour J, elle avait reçu les instructions. Une robe ou une jupe pour l'habiller, surtout pas de pantalon. Pas de petite culotte, rien qui pourrait masquer son intimité. Mais le port d'un joli soutien-gorge était accepté. Des bas autofixants ou accrochés à un porte-jarretelles seraient les bienvenus. Une paire de chaussures à talons hauts compléteraient la tenue.

C'est ainsi vêtu qu'elle devait se présenter à leur premier rendez-vous. Il lui avait aussi ordonné de porter dans son bas-ventre, un œuf vibrant connecté à leurs téléphones, et un rosebud niché entre ses reins. Au moment de les insérer, aucun lubrifiant n'avait été nécessaire, elle avait utilisé sa cyprine déjà abondante.

Dans le métro, elle sent les regards des hommes sur elle. Est-ce qu'ils savent ce qu'elle s'apprête à faire ? Est-ce qu'ils devinent son état ? Est-ce qu'ils perçoivent son excitation qui grandit à chacun de ses mouvements ? Pudiquement, elle resserre son manteau sur son corps, futile protection contre la lubricité masculine.

Enfin, sa station arrive. Elle saute du wagon, presse le pas dans les couloirs, grimpe les escaliers qui l'emmènent vers lui. Une fois dehors, elle s'arrête un instant, indécise, fouille des yeux les alentours, ne le voit pas. Et s'il n'était pas venu ? S'il lui avait posé un lapin ?

Mais non, une silhouette s'avance vers elle, et son cœur s'affole. C'est lui ! Pourtant son inquiétude ne cesse pas. Et si elle ne lui plaisait pas ? Si elle n'était pas à son goût ? Trop petite ? Trop grosse ? Trop moche ?

Mais il lui sourit, visiblement heureux de la voir. Et d'un coup, l'air qui lui comprimait les poumons se relâche, son rythme cardiaque reprend une cadence normale.

— Bonsoir Monsieur.

Sa voix n'est qu'un murmure et elle s'en veut. Où est l'assurance qu'elle affichait lors de leurs conversations ? Disparue ! Envolée ! Seule reste la sensation d'être redevenue une collégienne convoquée dans le bureau du directeur après une bêtise.

Intimidée d'être ainsi observée, elle se dandine d'un pied sur l'autre, les yeux fixant le bout de ses semelles. D'un coup, elle sursaute, couine sa surprise de sentir des pulsations titiller son vagin. Vivement, elle relève le visage, voit le portable entre ses mains.

Il a actionné le jouet, teste le pouvoir des vibrations. Avec un plaisir évident, il se délecte de la rougeur qui a envahi ses joues. Puis, aussi vite que cela a commencé, tout s'arrête.

— Allons dîner.

Sa voix chaude, aux accents du Midi, l'invite à le suivre jusqu'à l'établissement qu'il a choisi. Elle se place à sa droite, un peu en retrait, et calque son pas sur le. Au détour d'une rue, il se retourne, la plaque contre une porte cochère. Son corps la cache des passants, mais la peur grimpe en flèche, car elle sait ce qu'il veut.

D'ailleurs, il remonte le bas de sa robe, et elle sent déjà sa main filer le long de sa cuisse, glisser sur sa hanche. Ses doigts froids frôlent son ventre, la faisant frissonner, puis migrent vers le sud, sur la peau si douce de son mont de Vénus, où nul poil n'entrave leur cheminement.

— Écarte !

Promptement, elle obéit, frémissant déjà à l'idée qu'il prenne possession de sa chatte. Mais, ils ne s'enfoncent pas, ils glissent jusqu'à empaumer entièrement son sexe. Le bout de son majeur appuie un peu sur le rosebud, la faisant soupirer de plaisir.

Par contre, il ne peut manquer ses lèvres trempées de cyprine. Impossible ! Elle est si excitée qu'elle a l'impression que son jus s'échappe d'elle goutte à goutte, qu'il dégouline tellement qu'on pourrait la suivre à la trace.

— Bonne fille.

Le compliment la réchauffe, la fait se sentir belle. Audacieuse. Mais quand il ôte sa main, redescend sa robe, referme les pans de son manteau, elle se retrouve délaissée, abandonnée. Voit-il son trouble ? Ressent-il son désespoir ?

Du bout de l'index, il lui relève le menton, avant de lui dévorer la bouche dans un baiser impérieux, autoritaire. Sans retenue, elle succombe, entrouvre les lèvres pour le laisser l'envahir, l'investir. Tel un conquérant, il fouille sa cavité, taquine sa langue, la suçote.

Un gémissement meurt étouffé dans sa gorge sous un pareil traitement. Quand il s'éloigne, elle a les lippes gonflées de désir. Avidement, elle les lèche, comme pour garder encore un peu le goût de leurs échanges. Passant un bras dans son dos, il l'entraîne, la sortant de la torpeur dans laquelle elle était plongée.

Soumission éphémère [en autoédition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant