le choc

18 0 0
                                    

Si Rick survivait, peut-être se ferait-il fait la liste de tout ce qui aurait pu l’avertir. Le bruit, la brève lumière… Peut-être. Il n’en savait rien.

Il souffrait. Il ne savait pas où il avait le plus mal. Peut-être aux jambes, qu’il devinait vaguement coincées. Peut-être aux bras, dont il pouvait voir les angles bizarres qu’ils avaient pris. Il avait mal. Il avait peur. Pour lui, pour Andréa et Lise. C’était sa faute. Il n’aurait pas dut quitter la route des yeux. C’était sa faute…

Il n’avait même plus la force de pleurer.

Andréa, si. Et elle ne s’en privait pas. Elle ne savait même pas pourquoi elle pleurait. Elle n’avait même pas mal. Elle ne ressentait rien. Peut-être était-ce la peur. La peur de  ne jamais revoir sa sœur, ses parents. Que sa vie se termine ici, alors qu’elle ne faisait que commencer. Peut-être était-ce la peur. Mais elle n’en savait rien. Cela pouvait tout autant être l’horreur de voir son meilleur ami blesser comme il l’était. Ses lunettes avaient été enlevées dès le débit du trajet, au cas où elle s’endormirait, donc elle ne voyait pas  très bien. Mais assez pour remarquer le sang sur lui. Ou sur elle.

Il s’emblerait qu’elle allait s’endormir. Et même le bruit qu’elle entendait arriver ne l’en empêcha pas. Ou même l’absence d’un quelconque bruit venait de devant elle, contrastant avec la respiration difficile de Rick ou ses sanglots de plus en plus silencieux.

Pour une fois, Philipe bénie la technologie. L’entreprise avait fait installer un dispositif pour pouvoir être au courant de la localisation de chacun de ses camions. S’il y avait, semble-t-il, un problème, les personnes en charge de surveiller appelait le conducteur. S’il ne répondait pas, ils appelaient les ambulances.

Sa dernière pensé avant de sombrer fut pour sa femme. 

Un soir, une routeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant