1. La rencontre
J'aimais sortir. Enfin... Non. Je n'aimais pas me sociabiliser. Je n'aimais pas tenir la conversation à des idiots. Ce que j'aimais, c'était boire et baiser.
Oui, je n'étais pas un mec bien. J'étais même l'inverse. Mais, comparé à tous ces faux gentlemen qui faisaient la cour aux dames pour mieux les piéger ensuite, je ne me prétendais pas ange quand j'étais démon. J'étais le diable et mes conquêtes le savaient dès le début. Je ne demandais que des histoires d'un soir. Pas plus. Pas moins. Si elles cherchaient le prince charmant, elles allaient ailleurs. Je n'étais pas celui qu'il leur fallait. J'étais le contraire. Je ne faisais que plonger dans les ténèbres ceux qui voulaient m'aider.
Ce soir-là n'échappa pas à la règle. Mes potes et moi avions décidé de partir à la chasse aux minettes, comme tous les samedis soirs d'ailleurs.
— T'en veux ? Kev' me brandit son joint.
— Nope. Répondis-je.
Les mecs rassemblés dans la voiture pourrie rirent de bon cœur. Tous tournaient aux drogues. Dommage...Ça n'avait jamais été mon truc. Je préférais me tuer à autre chose.
— Vous rigolerez moins quand vous vous ferez jeter du bar parce que vous être trop défoncés pour rentrer ! M'exclamai-je, moitié amusé, moitié ennuyé par ces idiots. Des bons à rien. Ce que j'étais aussi au fond.
Dylan trouva enfin une place de parking après avoir tourné en rond pendant plus de trente minutes. La bande s'engouffra dans le bar surchauffé. Ce n'était pas la première fois que nous venions ici. Le prix des consommations n'était pas si extravagant, pour Paris. Mais surtout, ici, les filles étaient bien chaudes.
Il faut dire que les lieux se prêtaient à la dépravation. Le pub était divisé en deux étages. Le rez-de-chaussée était constitué de petites alcôves et renfoncements discrets, l'idéal pour parler ou pour plus si affinité en discrétion. Puis, si l'on s'enfonçait jusqu'au fond du bar, on comprenait que le rez-de chaussée n'était en fait que la mezzanine. Une rambarde nous faisait face, et en-dessous de nos pieds s'étalait un large parquet. De nombreux danseurs s'y déhanchaient déjà.
J'aimais cette ambiance réchauffée. J'aimais surprendre, apercevoir, admirer les ballets sensuels des uns et des autres. Dylan, le meilleur de cette bande des pires escrocs, s'avança vers moi. Il me mit un verre dans la main.
— Scotch sans glaçon. Comme d'hab'. Articula-t-il par-dessus la musique assourdissante.
Je hochai la tête. Un sourire carnassier vint se peindre sur mes joues. Que la fête commence !
***
Malheureusement, la soirée n'était pas aussi glorieuse que je ne l'aurais cru. Les gars cherchaient la bagarre, si bien que la majorité d'entre eux avaient été expulsés. Il ne restait plus qu'Emilien, le plus timide de la bande – mais le plus vicieux de tous – et moi. Je restai à déguster mon énième verre accoudé à la balustrade. Je vis du coin de l'œil ce même Emilien en bonne compagnie. Il disparut rapidement avec son amour de la soirée. En voilà un qui allait au moins s'amuser ce soir ! Je jetai mon dévolu sur la demoiselle à mes côtés. Jouant de mes charmes et de mes atouts, je tentai de l'amadouer. Toutefois, au vu de son air dégouté, je compris que l'odeur d'alcool émanant de mon corps la faisait fuir.
Bien décidé à pouvoir prendre mon pied, je partis en direction des chiottes. Un petit coup d'eau et de savon sur la tronche, une remise en place des cheveux, et surtout un bon coup de chewing-gum me permirent de reprendre un peu plus de contenance. Peut-être devais-je prendre un coup de jet 21 ? C'était bon pour l'haleine après tout ! Mon cerveau embrouillé ne se fit pas prier et alla déguster ce met sans se poser plus de questions. Toutefois, le verre avait si vite rejoint ma trachée que mon corps voulut le rejeter. Il me fallait de l'air. De l'air où j'allais vomir et alors tous mes efforts pour paraître plus présentable partaient à la poubelle. L'entrée était inaccessible tant le bar était plein de monde. J'aperçus des escaliers à ma gauche. Je ne réfléchis pas et les pris à vitesse grand V. Je vis une barrière : « accès réservé ». Mais depuis quand écoutais-je les ordres ? J'envoyai valser ledit écriteau et montai les marches.
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Craving
Romance"Aimer peut faire mal, aimer peut faire mal parfois Mais c'est la seule chose que je connaisse Quand ça devient compliqué, tu sais que ça peut devenir compliqué parfois C'est la seule chose qui nous rend vivant [...] Aimer peut guérir, aimer peut ré...