*en pause* I will stay forever with you [tome 2]

Chapitre 1

Cela faisait maintenant deux mois que Nagisa était à l'hôpital, après son opération. Mis à part Okuda et Asano, personne ne venait le voir. Le mystérieux garçon qui était à leur côtés le jour des révélations, s'avérait s'appeler Yukine. Depuis ce jour, ils n'avaient jamais eu de nouvelles sur lui. Nagisa ne s'en tracassait pas, ne le connaissant pas. Okuda et Asano, de leur côtés, étaient moins confiant à propos de ce garçon avec un bonnet. Ils sentaient tous les deux quelque chose de familier sur celui-ci, une sorte d'aura ou d'atmosphère qu'ils avaient déjà rencontré auparavant.
Alors que les trois discutaient tranquillement, sans qu'il n'y ai une ambiance particulière dans la pièce, une infirmière entra.

Infirmière: Bonjour Nagisa. Je viens pour te prévenir que c'est l'heure d'aller se doucher pour tous. Tu pourras revoir tes amis demain.
Nagisa: D'accord merci de m'avoir prévenu.

Sans un mot, elle s'en alla.

'Cet hôpital est beaucoup trop monotone' pensait souvent Nagisa.

Okuda: Nous allons y aller alors, à demain Nagisa.
Asano: Oui, à demain.

Le concerné leur fit un salut de la main et une fois les deux autres sortis de la pièce, il souffla.

'Karma... tu me manques... quel idiot tu es... tu t'es sacrifié pour rien.. je vais finir par bientôt te rejoindre..'

La scène de lorsqu'il avait appris le nom du donneur se rejouait sans cesse durant les nuits les plus sombres de notre bleuté. Chaque matin il se réveillait en se disant que ce n'était peut-être qu'un rêve, mais lorsqu'il voyait Okuda et Asano arriver, il devait accepter la réalité et réaliser que Karma était bel et bien mort. Dans le même hôpital où lui a dû survivre à cet empoisonnement.
D'un pas lourd, malgré son poids de plume, il se leva et se dirigea vers les douches en trainant sa perfusion. Il marchait dans les couloirs où le corps de son défunt amant a été transporté. Il n'avait même pas été à l'enterrement et d'ailleurs, il n'avait eu aucune nouvelle à ce propos. Les parents de Karma ne pointaient jamais leur nez dans la chambre de Nagisa.
Un chariot transportant un corps couvert d'un draps passa à proximité de Nagisa. Il aperçut une mèche de cheveux blonde et légèrement bouclée sortir du haut du drap.

'Encore un mort...'

Dans cet hôpital, Nagisa ne se sentait plus vivre. Voir des corps de personnes transportées en urgence dans un bloc opératoire alors qu'on sait d'avance que s'en est fini pour elle, nous fait nous sentir mort nous même. Comme si l'hôpital était, finalement, juste l'échelle nous aidant à monter au ciel.

Le petit bleuté regardait son aspect dans le miroir de l'ascenseur. Il était maigre, mais moins qu'avant étant donné qu'on le forçait à manger. Mais il avait toujours cette pâleur maladive, et cette expression, comme si il voyait un fantôme à chaque seconde. Il avait peur, peur de la mort. Pourtant n'était-ce pas ce qu'il chérissait depuis toujours? Seulement, depuis que la mort lui avait volé son compagnon, il avait peur d'elle. Si elle était capable de lui prendre un être aussi cher, elle était capable de tout. Cet hôpital l'avait rendu malade de la mort. Il ne voulait plus vivre non, il voulait rejoindre Karma. Mais il avait peur de la mort. Paradoxal n'est-ce pas? Il vivait avec cette angoisse perpétuelle.

Une infirmière qui poussait une vieille femme en fauteuil roulant entra dans l'ascenseur lorsque le troisième étage était atteint, là où Nagisa descendait. La vieille semblait mal en point, et regardait Nagisa avec intérêt. Elle avait presque pitié plus de l'état du jeune homme que de son état à elle-même. Ledit bleuté ne daigna pas prêter beaucoup d'attention à la vieille femme. Pourtant cette femme aurait des choses à lui dire. Elle était chambre 252.

Shiota fit son entrée dans les douches après avoir traversé un autre long couloir. Tous les regards se tournèrent vers lui, le temps d'un instant. Puis chacun retourna à son occupation. Un assistant se dirigea vers Nagisa et lui proposa de l'aide, étant donné que la perfusion ne l'aidait pas beaucoup. Il accepta, n'ayant pas d'autres choix et s'installa dans un coin, histoire de se faire plus petit qu'il ne l'est déjà. Il appréciait lorsque l'assistant lui lavait le dos, cela lui faisait des massages en même temps. Une personne arriva dans la salle, comme cela arrive toutes les dix minutes. Pendant que tous les curieux regardaient en direction du nouvel arrivant, Nagisa, lui, profitait de son aisance. La personne balaya la salle d'un regard, blasé, et s'en alla à l'opposé de là où se situait Nagisa, derrière un petit muret. Il était chambre 251.

Un jeune homme arriva accompagné d'un assistant également. Ces deux là s'installèrent juste à côté de Nagisa, les deux assistants semblaient être amis. Ils parlèrent entre eux et le petit Shiota, s'ennuyant écoutait leur conversation.

Assistant 1: Tu as entendu parlé de celui de la chambre 251?
Assistant 2: Ah oui, le soi-disant donneur. Personne ne croit cette histoire. Seule une infirmière affirme que c'est vrai, mais si même les médecins le nient, ça doit être faux.
Assistant 1: Tu as raison. Mais il insiste sur le fait que c'est vrai à chaque fois qu'on lui parle. Il est têtu d'ailleurs. Il a le sang chaud lui.
Assistant 2: Oui, il me fait quand même rire de temps en temps, quand il me raconte sa « vie d'avant ».
Assistant 1: Tu parles de lui comme si c'était quelqu'un qui avait perdu la mémoire.
Assistant 2: Bah avec l'histoire qui tourne autour de lui, on dirait un fou qui s'invente une vie oui.

La discussion s'arrêta là. L'assistant tapota l'épaule de Nagisa, le prévenant qu'il avait terminé. Celui-ci le remercia et se leva pour remettre son habit. Juste une blouse rien de très compliqué. Il marcha en direction de la sortie, jetant un dernier coup d'œil derrière lui lorsqu'il allait passer la porte. C'était rare qu'il fasse ça. Il se fichait des gens ici, mais lorsqu'il faisait ça, il espérait sûrement voir le visage souriant de Karma.

Il en était sûr. Sûr de ce qu'il avait vu en se retournant cette fois là. Ce n'était pas un mirage, ça il en était persuadé. Ça paraissait trop vrai. Il retourna dans sa chambre, ne prêtant même pas attention aux personnes sur son chemin qui parlait également de la personne étant dans la 251.

Il l'avait vu.

Il ne s'était pas trompé de couleur non.

C'était bien ça.

Une chevelure rouge, typique chez les Akabane, qui dépassait du muret, dans les douches, à l'opposé de là où il était installé.