Mon téléphone vibre sur le coin de ma table. "Mon Cœur" s'affiche sur l'écran, je décroche innocemment.
- Marie, c'est moi.
- Salut, mon amour, répondis-je.
- Il faut qu'on parle sérieusement, Marie.
Cette phrase me donna des frissons. Ses mots raisonnaient dans ma tête et je savais que cela n'annonçait rien de bon. Je stressais mais au fond de moi je savais ce qui m'attendait. Après un long silence de ma part, il continua:
-Ecoute, toi et moi c'est plus possible, tu sais ça ne va plus depuis quelques temps, et ...
Les larmes coulaient les unes après les autres le long de ma joue, j'étais abasourdie, je n'arrivais plus à entendre ce qu'il me disait. J'avais envie de garder la tête haute, mais mes émotions ont pris le dessus.
- Mais ... je ...
Je n'arrivais pas à me calmer, ma sœur était dans la pièce d'à côté de moi, je n'avais qu'une seule envie, c'était de se blottir dans ses bras. Le cœur haltant, je lui ai dit le fond de ma pensée sans réellement lui dire, mais pas seulement, j'ai parlé ave mon cœur , avec mon âme, mais, au fond, je savais que ça ne servait plus à rien. J'avais peur de le perdre, même si en réalité je l'avais déjà perdu. Après une bonne demi heure de discussion, j'ai raccroché. Mes yeux étaient remplis de larmes. En franchissant le seuil de ma porte, ma sœur m'ouvra ses bras pour que je puisse m'y blottir et pleurer toutes les larmes de mon corps. J'ai pleuré pendant des heures, chaque membre de ma famille est passé dans ma chambre pour essayer de me consoler mais sans y parvenir, d'autres tentaient de me faire rire mais rien ne marchait. Je suis donc sortie avec mes amis pensant que l'alcool serait la solution, mais je me suis rapidement aperçue que cela n'aboutirait pas à grand chose. Une once de culpabilité m'a habité pendant des mois, car, au fond de moi, je savais que cette rupture allait arriver et j n'ai rien fait pour y remédier.
Pour mieux comprendre, je reprend du début;
Tom et moi, nous nous sommes rencontrés au lycée, nous étions en réalité dans la même classe. Je l'avais remarqué depuis le début mais il n'a posé les yeux sur moi que plus tard dans l'année. Notre premier baiser se déroula dans un jardin non loin de notre lycée, un jour férié, et la romance a commencé à partir de ce moment là. Tout se passait merveilleusement bien jusqu'à ce que l'on décide de partir étudier dans des villes différentes, loin l'un de l'autre.
Cette distance persistante a anéanti notre couple, du moins c'est l'excuse que nous nous sommes donnés mais est-ce véritablement la vraie raison? Je ne pense pas.
Reprenons: Après cette rupture, j'étais inconsolable, je pleurais sans cesse, sans jamais vraiment savoir pourquoi, je prenais mon téléphone et lui passais des coups de fil avec l'espoir qu'à l'autre bout, il me dirait "je t'aime", mais rien de cela n'est arrivé. Mais pendant un bref instant, j'eus de l'espoir. Quelques mois plus tard, Tom m'envoya un message.
Tom: Il faudrait qu'on se rende nos affaires.
Quand je vis son message je sautais de joie, enfin, il avait décidé de me parler, après tant de mois, où il ne faisait que de me rejeter. Ce n'était malheureusement pas le message auquel je m'attendais. J'ai donc répondu avec un message aussi neutre que possible.
Marie: Bien entendu.
C'est la seule réplique assez neutre qui me soit venue à l'idée à ce moment là. Ce n'est pas fameux, je vous l'accorde. Le rendez-vous était fixé à samedi, dans l'après-midi. J'avais pris mes dispositions et j'étais rentrée quelques jours dans ma ville d'origine pour que le rendez-vous puisse avoir lieu. Ce jour-là, je pris les clés de ma voiture et je débarquais non loin de chez moi sur un parking isolé d'une petite ville de campagne. Quand je suis arrivée, je n'ai pas détourné mon regard de lui. Tellement beau, avec ses cheveux bruns soyeux et ses yeux bleus qui me traversait le cœur à chaque fois que je le voyais. Il portait ses habits de foot comme s'il partait faire la coupe du monde. Toutefois, il fallait que je reste forte, que je ne me laisse pas guider par mes sentiments. Je sortais de ma voiture, cigarette à la main et regard froid, mais celui-ci ne resta pas affiché longtemps sur mon visage. Je pris ses affaires que j'avais jeté sur les sièges arrières de ma voiture, il s'en saisi sans pouvoir s'empêcher de sourire naïvement.
-Qu'est-ce qui te fait rire? Demandai-je froidement
Il me regardera toujours le sourire en coin. Il savait. Il savait que je ne pouvais pas lui résister bien longtemps. Mais qu'est-ce qu'il voulait vraiment celui-là? Il avait voulu qu'on se sépare puis, aujourd'hui, il voulait le contraire. Ne serait-il pas bipolaire? Ou alors, il voulait juste me m'être mal à l'aise, ce qu'il a réussi à faire avec brio car je me trouvais dans une gêne pas possible mais également en pleine hésitation: devais-je être gentille, amicale, heureuse de le revoir, ou indifférente à ce qu'il dégageait, à son charme atypique. Je vous laisse devinez quel choix j'ai effectué. Nous rigolâmes pendant des heures mais il fallait revenir à la réalité, faire face à nos problèmes qui n'étaient, malgré tout, toujours pas réglés. Nous étions là, l'un en face de l'autre, plus complices que jamais, mais il m'avait fait du mal, et je ne pouvais pas me permettre de laisser cette relation ambigüe. Je levai ma main, non pas pour le gifler, mais pour lui montrer les bijoux qu'il m'avait offert durant notre relation, qui représentaient beaucoup pour moi comme pour lui.
- Je n'en veux plus, Tom, reprends les.
Je m'attendais à ce qu'il me regarde d'un air désespéré et qu'il me dise que je pouvais les garder car notre relation n'était pas réellement fini à ses yeux mais ce n'est pas l'explication à laquelle j'ai eu le droit:
-Non Marie, ses bijoux sont les tiens, ce sont des cadeaux, ils ne sont pas à moi.
Il avait retourné mon propre jeu contre moi, je devais maintenant, décider en face de lui ce que je comptais faire avec ceux-ci; soit les jeter, soit continuer à les porter, ou simplement les enlever et les enfermer dans un carton en les gardant comme souvenir d'une belle histoire passée. Je ne pouvais malheureusement pas me résoudre à les jeter, et ni à les mettre au fond d'un carton en faisant semblant d'oublier cette relation alors que ce n'était pas le cas. Le retrait de ma bague ainsi, que de mon bracelet n'était plus envisageable. Je ne cessai de la faire tourner autour de mon doigt de peur qu'elle disparaisse, elle représentait beaucoup pour nous deux, c'était le premier symbole d'amour qui nous a uni, aujourd'hui, elle ne représentait plus qu'un souvenir perdu. On se regardait avec un regard nostalgique, se demandant comment on avait pu en arriver là. Malheureusement, il interrompit ce moment:
- Marie, je dois partir, je suis désolé.
D'un côté, j'étais triste car c'était sûrement la dernière fois qu'on se voyait tous les deux, mais d'un autre côté, j'étais déterminée à vouloir tourner la page, du moins, jusqu'à ce qu'on se demande comment on doit se dire au revoir.
Il me fixait, et ne cessai de sourire. Je ne savais pas quoi faire, l'embrasser? le laisser m'embrasser ? Ou simplement montrer ma détermination à l'oublier en lui tendant une joue.
Mais, il a réagit avant moi.
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Malgré tout je t'aime
RomanceUne histoire d'amour offre plein de bonheur, et rend la vie beaucoup plus belle, mais on s'accorde tous pour dire, qu'une histoire d'amour c'est compliquée. Et c'est le cas pour Marie qui va essayer, malgré elle, d'oublier son premier amour. Elle f...