"Je Voulais Écrire" - Recueil d'O.S

Cet été

Cet été, j'ai compris que j'étais amoureux.

Je l'ai compris subitement, mais je ne peux pas prétendre ne pas l'avoir vu arriver, bien au contraire.

Chaque été, depuis quatre ans, nous nous retrouvions, elle et moi. Même camping, même emplacement de tente, même point de rendez-vous.

Dès mon arrivée, il y a quatre ans, elle m'avait plu. Physiquement, sa banalité m'attirait. Mentalement, son côté « super j'm'en fou » me séduisait. Je me demandais si d'autres étaient eux aussi fous de sa banalité.

Cet été là, elle ne m'avait pas fais de cadeaux. Elle avait été impitoyable, la moindre excuse était bonne pour m'envoyer chier.

Elle se fichait de moi, et moi, bête et ado que j'étais, j'exagérais ma bêtise pour la faire rire.

Lorsque finalement elle me fit une place à ses côtés,j'étais sans doute le plus fous des hommes.

Nous étions jeunes, nous étions beaux, et par dessus tout, nous profitions.

Tout n'était que jeux de séductions et plaisirs charnels, rien n'était réellement sérieux. Nous n'évoquions jamais la vie de l'autre, si elle avait un petit ami qui l'attendait chez elle, je n'en savais rien, et elle n'en savait pas plus de moi.Avions-nous réellement besoin de ce genre de futilité ? Nous nous étions accordé sur un non catégorique.

Nous avions dix-huit ans.

À la fin de l'été, nous nous sommes donnés rendez-vous l'année suivante à l'arbre de la dune, là où nous nous retrouvions toujours, avec notre petit groupe d'amis.

L'été suivant, elle m'y attendait.

Je n'avais jamais été de ceux qui choisissaient des relations sérieuses, je n'étais d'ailleurs jamais tombé amoureux et n'avais jamais été intéressé par l'idée. Elle était comme moi, je crois. Elle n'a en tout cas jamais fait mine d'avoir de la peine de se séparer de moi à la fin de l'été, à l'instar de moi.

Peut-être était-ce l'idée de nous retrouver l'année suivante qui nous rassurait ? Je ne le saurais jamais au final.

En quatre ans, je me suis fait de nombreux amis au camping. Dans ma bande, il n'y en avait jamais un qui revenait l'année suivante. Sauf elle.

Nous aimions passer de longues soirées à marcher au bord de la plage, faire l'amour cachés dans les dunes et passer la nuit à regarder les étoiles. Romantique, ça l'était. Mais jamais nous ne parlions d'amour.

Elle ne m'a jamais dis qu'elle m'aimais, moi non plus. Avec le recul, peut-être était-ce parce que je n'avais pas de mots pour l'exprimer.

Je n'ai jamais parlé d'elle à mes amis de chez moi,ils n'ont jamais rien su. J'ai toujours tout garder pour moi.

Je me doutais qu'elle en avait fait de même.

Les quatre étés que nous avons passés ensembles furent et resteront les meilleurs étés de ma vie. Et je ne peux m'empêcher de rire en repensant aux plaintes que j'avais lâché à mes parents tout le long de la route jusqu'au « camping miteux où 'y a que des vieux qui y vont », la première année. L'année suivante, je me suis étonnement moins plaint, ou juste pour la forme, parce que je n'étais qu'un ado. Les deux autres années qui suivirent, j'y suis allé de mon pleins gré, juste pour la voir.

Je refusais de parler d'amour. Pour moi, ça n'en était pas. Ce n'était que l'excitation du moment, l'idée d'avoir un plan pour l'été, de ne pas de prendre la tête, car la tête, on ne se la prenait jamais.

Lorsqu'on s'engueulait, ce n'était que des engueulades puériles souvent provoquée pour une réconciliation cachée dans les dunes, elles ne duraient pas.

Je me sentais bien, avec elle. Je me plaisais à penser qu'elle aussi.

L'année dernière, nous nous sommes encore donnés rendez-vous l'année suivante.

Et cet été, alors que pour une fois, j'étais le premier arrivé au camping, je me suis rendu compte d'une chose contre laquelle je ne pouvais rien faire.

Je m'en suis rendu compte quand elle s'est présentée devant moi. Je n'étais pas le seul homme à être fou de sa banalité.

Je n'ai pas dis un mot lorsque je l'ai vu me présenter son fiancé.

Cet été, j'ai compris que j'étais amoureux.

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Cet OS est un peu moins élaboré que les autres, j'ai écrit au feeling sans rien modifier après, donc il y a surement des fautes, vous m'excuserez !

Je l'aime bien, alors je le poste quand même.