Livre de poche

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Après avoir surpris la conversation entre Dumbledore et Rogue, Harry n'avait rien dit à personne. Il avait ruminé pendant quelques jours, avant de se décider à agir.

Son premier objectif fut de se rendre à la bibliothèque pour faire des recherches.

Il y passa toute la matinée du samedi, ignorant les invitations de Ron à venir jouer au Quiddich. Finalement le rouquin était parti, le laissant seul avec ses livres.

Harry était pris dans son occupation si bien qu'il ne remarqua pas Hermione tout de suite. Ce fut quand une main s'avança devant lui pour fermer sèchement son livre qu'il sursauta et releva la tête, une expression coupable sur le visage comme s'il était pris en faute.

Hermione le regardait, un air sérieux, presque sévère sur le visage.

- Harry Potter ! Vas-tu enfin dire ce qui ne va pas ? Tu as des cernes terribles depuis quelques jours, tu ne nous parles plus et voilà que tu passes toute une matinée à chercher dans les livres quelque chose de mystérieux ! Et ne me dis pas que c'est pour les cours, je sais parfaitement quels devoirs nous ont été donnés, et "sorts et enchantements oubliés" ne fait pas partie des livres dont nous avons besoin !

La jeune fille avait parlé d'une traite, presque sans respirer, et elle le fixait, deux taches rouges ornant ses pommettes et ses yeux chocolat lançant des éclairs.

Harry rougit, honteux d'avoir été prix en faute. Il décida de biaiser, espérant endormir la méfiance de Hermione.

- Non c'est... Ce sont des recherches personnelles. Je ...

Hermione l'interrompit en levant la main, et elle soupira tristement.

- Harry. Je t'aime, je te considère comme un frère. S'il te plaît, si tu ne veux rien me dire, dis le moi plutôt que de me mentir.

Une vague de honte submergea Harry et il détourna le regard. Alors qu'Hermione se levait pour s'en aller, Harry la retint par le poignet.

- Je suis désolé, Hermione. C'est juste...

Harry hésita un long moment, réfléchissant à ce qu'il allait dire. Il ne voulait pas tout révéler à Hermione, il savait qu'elle serait inquiète et chercherait à tout prix à le sauver, quitte à prendre des risques. Il ne se rappelait trop qu'elle avait terminé pétrifiée à l'infirmerie après avoir croisé le Basilic, alors qu'elle faisait des recherches pour l'aider.

Vaincu, il soupira.

- L'autre jour j'ai été convoqué par Dumbledore. Mais quand je suis arrivé, la porte était ouverte et j'ai surpris une conversation. Entre Dumbledore et Rogue.

Hermione fronça les sourcils et Harry devina sans peine qu'elle se retenait de ne pas le sermonner pour avoir écouté une conversation entre professeurs. Masquant un léger sourire amusé, Harry continua, d'un air aussi innocent que possible.

- Il se trouve qu'ils parlaient de Voldemort et de quelque chose qu'il aurait fait.

Aussitôt, l'expression de Hermione se fit avide et elle se pencha vers son ami qui retint un éclat de rire amusé. Hermione avait deviné qu'il faisait des recherches pour trouver ce que Voldemort avait fait et sa soif d'apprendre s'était aussitôt éveillée.

Harry prit son temps pour continuer.

- Rogue avait l'air horrifié et dégoûté. Et... il a parlé d'horcruxes.

Hermione fronça aussitôt les sourcils.

- C'est étrange, je n'ai jamais entendu ce mot...

La lionne parcourut les titres que Harry avait sélectionné et qui s'étalaient sur la table. Puis elle soupira.

- J'ai bien peur que tu puisses ranger tout ça. Je les ai déjà lus et je peux t'assurer qu'il n'y a pas mention de ces horcruxes.

Harry grimaça.

- Il faudrait que les sorciers passent au livre de poche. Ces fichus grimoires pèsent une tonne.

Hermione leva les yeux au ciel en grommelant et leva sa baguette avant de lancer un sort. L'instant d'après les livres se soulevaient et lévitaient jusqu'à leurs emplacements respectifs. Harry haussa les épaules et détourna le regard légèrement honteux, faisant glousser Hermione.

- Tu es plus puissant que Ron ou moi et pourtant... tu fais toujours tout à la moldue.

Harry gonfla les joues.

- Je n'ai pas vraiment possibilité de garder l'habitude d'utiliser la magie l'été. Je te rappelle que je n'ai pas possibilité...

Hermione lui posa une main sur l'épaule en un geste affectueux.

- Je sais Harry. Je plaisante.

Ils échangèrent un regard puis Harry sourit, légèrement tendu.

- Ok. Donc... Où trouver des renseignements, Oh reine des recherches ?

- La réserve.

Harry gonfla les joues, et grogna, agacé.

- Nous n'aurons jamais l'autorisation. Aucun professeur n'acceptera cette fois, j'en ai bien peur.

Hermione se mordilla la lèvre avant de commencer à parler lentement.

- Et bien... je pourrais peut-être...

- Non, Hermione. Je viendrais de nuit avec ma cape.

Il vit clairement l'hésitation et l'envie passer sur le visage de Hermione, comme si la jeune fille ne savait pas si elle devait réprouver une entorse claire au règlement ou si elle devait supplier son ami pour l'accompagner et accéder à la dernière section de la bibliothèque qu'elle ne connaissait pas.

Harry n'était pas dupe et lui fit un léger clin d'œil.

- Si je ne trouve rien cette nuit, nous y retournerons ensemble.

D'un coup Hermione se dressa subitement et partit comme une fusée, sous l'air surpris de Harry. Il n'eut pas le temps de se poser trop de question, puisqu'Hermione revint rapidement avec un grimoire poussiéreux aux pages jaunies.

Elle tourna frénétiquement mais avec précautions les pages et poussa un léger cri de victoire, rentrant aussitôt la tête dans les épaules au "chut" vindicatif de Madame Pince. Sans un mot, elle attrapa le poignet de Harry et l'attira près d'elle pour lui faire lire ce qu'elle avait trouvé.

Les deux adolescents découvrirent en même temps ce qu'étaient des horcruxes. Harry resta de marbre, tandis que Hermione blêmit avant de plaquer la main sur la bouche.

- Mon dieu ! C'est... Harry ! C'est...

- Je sais Hermione.

Harry eut l'impression d'être glacé par l'horreur de ce qu'il venait de découvrir. Pourtant, il enlaça Hermione et la réconforta, lui murmurant que tout irait bien.

Il attrapa sa baguette et renvoya le livre à sa place.

Alors qu'Hermione était dans ses bras, Harry laissa ses pensées s'échapper en se demandant comment quelqu'un pouvait en arriver à diviser son âme comme l'avait fait Voldemort à plusieurs reprises. Il comprit mieux les cris de dégoût de son professeur de potions.

Le jeune homme s'il avait été seul n'aurait pas eu à masquer ses émotions. Et il pensa que probablement, il aurait été malade face à l'horreur de la situation.

Sauver le SauveurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant