Bonté Gracieuse

Chapitre 1: Une belle bâtisse.

 
« Saperlipopette !  Quelle belle bâtisse ! ».

Ce sont les premiers mots que George Wilton, célèbre héros méconnu du 21ème siècle, s’écria lorsqu’il se retrouva face à Buckingham Palace. Certes, étant londonien, il était passé devant le palais à maintes reprises, mais c’était la première fois qu’il avait la chance de le voir d’aussi près. Il prit quelques minutes pour admirer la superbe vue qui s’étirait devant lui, avant d’être escorté par un majordome dans le bâtiment, jusqu’à un gigantesque salon.

« Merci de bien vouloir patienter, monsieur . » Crachat l’homme avant de quitter la salle.

George lui lança son éternel regard méprisant, avant de s’asseoir dans un des nombreux fauteuils richement décorés composant la salle. Il se mit à tapoter sa canne sur le sol, en attendant que son hôte daigne enfin le recevoir.

George Wilton était à tort un héros peu connu, il avait sauvé Londres à multiples reprises des griffes de Jack Le Noyeur, un être humanoïde habitant la Tamise et entraînant ses victimes dans les eaux glacées pour les noyer puis leur dévorer les coudes et les oreilles, et seulement ces derniers. Pour autant, nul ne semblait lui être redevable. En fait, c’est à peine si les gens s’étaient rendus compte que leur vie était menacée ...

Wilton soupira et sortit de la poche de son costume sur-mesure sa montre à gousset. Déjà un quart d’heure qu’il attendait et son hôte ne donnait toujours aucun signe de sa présence. George en profita pour recoiffer sa moustache soyeuse, la brossant délicatement dans le sens du poil.

Il détestait réellement quand elle n’était pas parfaitement brosser, surtout lorsque les deux extrémités n’étaient pas symétriques …

Une porte s’ouvrit précipitamment et George se leva rapidement de son siège.

Derrière un majordome la silhouette d’une vieille femme apparut, suivit de près par deux Welsh Corgis Pembrokes. Wilton grimaça à cette vue. Ce n’est pas qu’il n’aimait pas les chiens, c’est juste que Wilton aimait être méprisant.

« Wesh bien ou bien, mon frère ? » demanda la vieille en s’allumant un joint et en posant sa couronne sur la table qui les séparait.

« Fort bien, merci. » notre héros se contenta de se rasseoir dans son fauteuil, « Vous vouliez me voir, ma reine ? ».