A quoi tu penses ?

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-A quoi tu penses ?

La jeune fille gardait son regard fixé, comme attiré par ce point imaginaire au loin. Ses pensées se bousculaient, se poussaient, essayaient en vain d'atteindre son esprit. Elles se frayent un chemin, par milliers, dans un brouhaha inaudible. Ce genre de moments où le silence semble assourdissant, ces moments où l'on se retrouve dans un combat intérieur, on lutte, mais les pensées sont toujours plus bruyante, le son monte, ne s'arrête jamais. Il avait posé sa question, elle résonnait, comme le bruit d'une cloche dans une eau profonde. Le garçon avait reposé sa question, il semblait s'impatienter :

-Putain Samia ! C'est pas le moment !

-Arrête tu parles trop.

Samia avait soufflé cette phrase, rapide, sèche. Elle réfléchissait et le garçon en face d'elle faisait trop de bruit. Ses neurones s'activaient et ses nerfs s'échauffaient tant le problème semblait insurmontable. Lui, s'impatientait :

- Dépêche ! On a pas beaucoup de temps !

-Mais tu vas la fermer oui ? Ouvre-la encore une fois et tu passes par le balcon.

Il s'était tût. A vrai dire, il avait l'habitude de ce genre de réponses. Samia et Tomy étaient dans le même lycée, mais c'est la seule chose qu'ils avaient en commun. La jeune fille avait un caractère de feu, forte tête mais cependant particulièrement intelligente. Elle n'avait pas énormément d'amis mais ceux là auraient pu donner leur vie pour Samia. Tomy quant à lui, était un garçon réservé, timide, calme, le genre de personnes que l'on ne remarque pas. On le surnommait le garçon invisible. Mais Tomy était très apprécié, pas au point d'être populaire certes. Tout le monde l'appréciait sauf une personne : Samia. Dès le premier jour elle l'avait vu. Elle avait passé sa journée à le scruter, l'épier en commentant ses moindres gestes. Il exerçait un sentiment étrange sur elle, que Samia avait rejeté. Elle s'était mis en tête qu'elle ne l'aimerai pas, et lorsqu'elle se met quelque chose en tête, ce phénomène inexplicable surgissait. Elle était incapable de le retirer de son esprit. Il était arrivé au milieu de l'année de première. Cela faisait donc un an et demie qu'elle s'obstinait à détester le garçon le plus gentil qui soit.

Elle reprit :

-J'arrive pas à croire que j'me sois retrouvée là, coincée avec toi.

Le nuage bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant