"Soyez gentil, calme, compréhensif. Ne les contredisez pas trop, essayez juste de les connaitre."
Nous voilà devant les portes du centre psychiatre. Un petit groupe d'étudiant, tous volontaires pour venir en aide, ou du moins, aider ces personnes à se sentir meilleur.
J'ai toujours aimée venir en aide aux personnes. Cela doit être dans les gênes maternelle, car ma mère est elle même assistante social. Mon père lui, nous a quitté pour partir dans je ne sais quel pays quand j'avais seulement cinq ans. Je n'ai pas vraiment de souvenirs de lui, et ça me va parfaitement comme ça.
Depuis toute jeune, j'ai toujours été proche des personnes, je m'arrête souvent pour aider les personnes dans les rues, à faire des dons pour les autres... Mais jamais je ne m'en suis vantée. Je suis d'un tempérament réservée, je n'aime pas étaler ma vie et ce que je fais. Ce n'est pas un trophée que je porte pour avoir de la reconnaissance, loin de là.
Le professeur qui s'est proposé pour guider le groupe nous surveille de loin. Mais nous étions tous là volontairement, et l'envie de rencontrer ces personnes nous rend vraiment très impatient !
"Ils sont tous très gentil, laissez les parler de leur histoire mais ne faites pas de différence, les faire sentir comme tout le monde, c'est le plus important."
Je ne sais pas vraiment qui était exactement cette dame, en tout cas, elle est très belle; très formel avec un chignon bien tiré en arrière, une jupe crayon avec une légère chemise rentrée à l'intérieur. Elle se trouve sur les escaliers devant la porte, nous surplombant alors que nous acquiesçons évidemment à ses dires.
"Bien, rentrez calmement, je vous désignerai où vous allez vous installer."
Un petit sourire étirait ses lèvres qui fit place à des petites rides, puis elle se tourne, nous motivant à la suivre.
Je ne me faisais pas prier plus longtemps, et je monte rapidement avec le groupe. L'intérieur est moderne, avec des touches de couleur pour raviver cet endroit. Contrairement à ce que j'aurais pu penser, l'atmosphère est légère, calme et sereine. Nous nous déplaçons dans le couloir, dépassant le bureau d'accueil pour aboutir à une énorme salle; des tables et des fauteuils éparpillés un peu partout, des plantes pour mettre de la vie dans cet espace, des grandes baies vitrées donnant sur un jardin en fleur. C'était magnifique. Cela doit sûrement être la pièce de visite. Mais nos regards sont évidemment posés sur les occupants de cette pièce, ils sont tous assis sur des fauteuils assez éloignés l'un des autres. Ils ont l'air d'ailleurs tout aussi impatient que nous.
"La petite mamie là-bas ! Je la veux !"
Le souffle de Max tape sur mon oreille, et je ricane très discrètement comme une réponse. Max était quelqu'un qui esr encore plus dévoué que moi, depuis tout petit, il fait partit de plusieurs associations pour les aides à la personne, sa famille baigne depuis toujours dans les aides humanitaires et dans les hôpitaux. Sa compassion et son dévouement me fascinera toujours. Plus grand que moi, il se redresse et remet en place ses cheveux châtains, ses yeux se reposent sur la pièce. Je fis de même, et me demande quelle personne j'aimerais rencontrer. Mon regard se déplace sur chaque tête, impossible de choisir, et je suis d'ailleurs soulagée de ne pas avoir besoin de le faire, car la dame commence à nous attribuer un patient chacun.
Je ressens un certain stress, mais du bon stress, je suis très impatiente.
Vient mon tour, je me rapproche de la dame dont j'ignore totalement le nom. J'ignore même si elle l'avait évoqué à un moment. Elle me pointe discrètement une petite dame, assez vieille, mais qui a l'air très chaleureuse. Malheureusement pour Max, c'est celle qu'il voulait ! Je lui tire discrètement la langue, auquel il me répond en faisant une petite grimace.
Je marche en direction de la petite dame aux cheveux court et gris, bouclés. Elle porte des lunettes, ce qui renforce d'autant plus son image de petite mamie très gentille. Et elle l'est.
J'ai appris qu'elle était atteinte d'Alzheimer, et pourtant elle me racontait tellement de chose ! C'était si intéressant. On parle de tout et de rien, je lui parle de ma passion dans l'aide à la personne, de ce que j'aime dans la vie, que j'aime cuisiner, jardiner... Elle me raconte ce qu'elle peut; sa famille, ses études, son travail...
La pièce est rempli de voix passionnée et enjouée, tout le monde semble être heureux d'être ici. Enfin, c'était jusqu'à ce qu'une voix d'homme résonne d'un coup, coupant tout le monde dans leur conversation. On se regarde tous pour savoir d'où cela vient, avant d'entendre une nouvelle fois la voix qui lâche des jurons. On s'interroge tous avant que la petite dame se penche vers moi et me souffle "Cela doit être encore ce jeune homme, il ne fait que crier toute la journée". Elle me dit cela avec une vraie peine sur son visage, je comprend vite que cet homme doit avoir de lourds problèmes.
La porte par laquelle nous étions rentrés s'ouvre violemment d'un coup. Et dans l'encadrement de la porte, les regards de tout le monde se posent sur le jeune homme. Il est grand, brun, des traits assez fort et des yeux très sombres. Il n'a pas l'air d'être malade, juste énervé à vrai dire. La dame de l'accueil coure sur ses talons après lui, lui attrapant doucement le bras.
"Regarde Lucas, pas besoin de s'énerver ! Tu as juste à choisir une personne que tu veux."
Elle prit une voix calme et douce, comme pour le rassurer. Et sur ses mots, mon regard et celui de ce fameux Lucas se croisent.
Il me pointe du doigt vulgairement.
"Je veux elle."
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Le Tourbillon de ma Vie
General FictionNaïveté et gentillesse. Voilà ce qui ménera Patricia dans ses erreurs.