Destiny

Chapitre XXII

Je marche dans la rue, les joues encore rouges de mes pleurs. Je savais que les gens de son genre étaient cruels, et détestables, mais de là à devenir aussi abominable. Je n'ai jamais fais partie de ce milieu, mais je pensais que cette méchanceté gratuite n'était qu'un jeu entre les personnes riches. Mais cette soirée m'a prouvé le contraire.

- ALISON !

Je me retourne et trouve Hayden qui descend en trombe du bateau puis se met à courir vers moi. Lorsqu'il arrive à mon niveau il m'attrape par les épaules et me tourne face à lui. Je le regarde avec de grands yeux. Et les siens semblent pétiller.

- je suis tellement désolé du comportement d'Albane ! Alison, je ne sais pas ce qui lui a pris.

Je ne peux empêcher la colère qui s'éveille en moi. Comme si il ne savait pas de quoi elle était capable ! Je ne crois pas un seul mot de ce qu'il me dit.

- non Hayden, arrête tes conneries. Tu la connais et même très bien j'en suis sur ! Hayden, ne joue pas à ça avec moi, j'ai bien vus comment vous étiez proche alors je suis persuadée que tu savais pertinemment ce que tu faisais mais tu m'as quand même embrassée tandis qu'elle bouillonnait de rage en nous regardant depuis le haut de la mezzanine.

Il me regarde la langue pendante. Au fond de moi, je suis satisfaite de mon discours qui lui a cloué le bec. Je le savais, il ne me contredit pas. Il a surement du agir pour la rendre jalouse. Après tout ce n'est pas comme ça qu'ils agissent dans ce milieu ?

- Ali... s'il te plait, je n'ai jamais voulu te faire de mal.

Un rire sarcastique s'échappe d'entre mes lèvres. Il faut que je me calme. Ce sont mes nerfs qui parlent à ma place. Pourquoi aurait-il voulu me faire du mal ? ça n'as aucun sens ! Je respire lentement pour essayer d'atténuer la colère qui émane de moi.

- tu sais quoi ? On va marcher en silence jusqu'à la maison pour que je me calme et ensuite on parlera.

Il part simplement en marchant me laissant sur place. Il me lance un signe de la tête pour m'inviter à le suivre. Je m'empresse de le rattraper et nous marchons le long de la plage côte à côte. Pour faire redescendre la pression me pesant sur les épaules, je m'imagine dans mon endroit favori : mes écuries. Avec Ultra. Sous un fabuleux soleil, de l'herbe fraîche et verte recouvrant la cours et le sable brûlant de la carrière.

Je ne remercierais jamais assez mes parents pour ce cadeau qu'ils m'ont offert pour mon dix-septième anniversaire. En pensant à mes parents...je n'y ai pas pensé depuis un moment, mais l'opération de ma mère approche et je me sens de plus en plus nerveuse. Et si l'intervention ne se passait pas correctement ? Et si je perdais ma maman durant la chirurgie qui devait la soigner ?

Je sors de mes pensées lorsque je remarque que nous sommes devant le portail de ma maison. Je ne suis plus en colère, je suis simplement triste et anxieuse. Nous entrons et je me dirige vers la porte d'entrée.

- Alison ?

Je me tourne en répondant à mon prénom. Hayden est assis sur un des transats, je change d'avis et m'installe en face de lui. Soudain une idée me vient en tête. Je souris bêtement en le regardant. Il m'interroge du regard m'incitant à lui expliquer le fond de ma pensée.

- tu as déjà fait quelque chose de « normal » ?

Il n'a pas l'air de comprendre ce que je veux dire. Je poursuis.

- tu as déjà fais des courses toi-même ?

Il rigole en secouant la tête. Je le savais ! Mon idée me plait d'autant plus maintenant que je sais qu'il n'a jamais été faire de courses.