De retour de l'école, les enfants ont appris la décision de leur mère d'accepter le poste de procureur adjoint aux affaires criminelles, engendrant l'impossibilité de se marier avec Fred puisque la loi ne l'y autorise pas, de part leur profession respective, le conflit d'intérêt étant majeur.
Si la tristesse de Paul est manifeste et ses larmes poignantes, Ada est quant à elle gagnée par la réserve, dissimulant une colère contenue.
Alice tente de retenir les enfants qui fuient vers leur chambre, pour continuer à leur parler, tenter de les rassurer, les consoler mais Fred l'en empêche.
- Laissons les digérer, suggère t'il.
Alice tourne en rond, submergée par la panique et la tristesse puis s'effondre sur le canapé, les mains ramenées sur son visage, elle peine à retenir ses larmes. Fred se rasseoit face à elle, sur la table basse.
- Hé, mon amour, ne pleures pas, s'il te plaît, la prie t'il en lui retirant ses mains. Ça va allé, ne t'inquiètes pas, la rassure t'il en lui caressant les cheveux.
Ses lèvres tremblent, ses yeux s'embuent et son front se plisse. Elle laisse échapper un sanglot, sa respiration est saccadée. Il se met à genou, entre ses jambes, lui dépose un baiser sur sa bouche crispée. Il revoit les images qu'il a reçues à la section de recherches de Nice, enregistrées par son ravisseur. Il l'y a vu affaiblie, perdue, désespérée et tant d'émotions négatives encore qu'il ne veut plus jamais voir sur le visage de celle qu'il aime.
- Écoutes moi, Alice, lui murmure t'il. Je me suis promis de tout faire pour te rendre heureuse. Cette opportunité, tu dois la saisir, tu en as envie. Tu as la possibilité de changer les choses au parquet. C'est un défi pour toi. Tu aimes ça et tu vas le relever. Tu dois penser à toi et faire ce qu'il te plaît, je te soutiendrai.
Elle sourit faiblement.
- Ok mais je vous aime tous les trois davantage, avoue-t-elle, perdue.
- Ce n'est pas incompatible, poursuit-il, car pour nous, ça ne change rien. Je t'aime, depuis des années et pour beaucoup d'autres encore, crois moi.
Elle lui offre son beau regard vert emprunt de gratitude et de tendresse. La chaleur de sa réaction, ce baume au coeur, le confortent dans sa position.
- Je ne vais pas te mentir en te disant que ça ne me fait rien de ne plus travailler avec toi, poursuit-il, mais je ne doute pas non plus que tu te mêles de mes enquêtes, que tu t'invites sur mes scènes de crime, pas vrai, la taquine t'il.
Il parvient à la faire rire, confirmant son impression.
- Quant aux enfants, ils sont un peu déçus, c'est normal mais ça va leur passer quand ils verront que toi et moi, on reste unis, amoureux et heureux, explique t'il. Un papier ne modifie en rien l'amour que l'on se porte.
Elle semble s'aventurer sur la route de la persuasion.
- Et concernant le procureur Jacquet, tu penses qu'il est dupe, s'interroge t'elle.
- Hélas non, il sait qu'on est proche, mais on aura cas simuler une séparation, propose t'il. Ton choix de carrière aura eu raison de notre relation . . . crédible ou bien ?
Elle approuve la tactique en inclinant la tête, pas convaincue pour autant.
- Mais ... et pour l'adoption d'Ada, s'inquiète t'elle.
- La juge aux affaires familiales nous a laissé deux mois, on a donc encore un peu de temps. Laissons venir les choses. Vivons au jour le jour, tu veux bien ?
Elle paraît sceptique.
- Dis-moi, Fred, lui répond-elle. Ça ne te ressemble pas d'être si positif, serein et optimiste.
Il se frotte le menton et se racle la gorge, un peu gêné mais bien décidé à ne rien lui cacher, comme il lui a demandé lors de son réveil, à l'hôpital azuréen.
- L'amour transforme les gens, Alice. TU m'as transformé. Tu fais de moi un homme meilleur, chaque jour passé à tes côtés, déclare t'il. Depuis que je t'ai retrouvé saine et sauve, le reste n'a aucune importance, car à partir du moment où je te retrouve chaque soir, moi ça me va.
Un sourire tendre et ému se dessine sur son visage.
- Je t'aime, Fred, lâche t'elle en l'enlaçant. Je suis consciente de tout ce que tu acceptes par amour pour moi et très reconnaissante de ton soutien.
Elle le regarde amoureusement. Il a changé, ca se voit. Il le porte sur lui. Sa mine est plus détendue, il paraît plus ouvert, davantage sûr de lui. Il n'est plus le même homme, c'est vrai. Il est celui qu'elle a connu, dix ans auparavant mais en mieux. Il a appris la patience, le dévouement, la fidélité. Il montre sa sensibilité, dévoile ses sentiments. Il a troqué son éternel célibat pour la vie de famille, assume des enfants qui ne sont pas les siens, pour le bonheur de sa dulcinée.
Elle aussi a évolué à ses côtés. Grâce à lui, elle se sent plus forte. Il l'a aidé à traverser bien des épreuves. Elle a découvert quelqu'un à sa hauteur, qui ose la contredire, la bousculer, la défier mais aussi capable de la soutenir, l'encourager et la suivre, quelqu'un qui lui ressemble, ce qu'elle n'avait jamais trouvé chez un autre : la fusion.
- On va y arriver, mon amour, la rassure t'il. Il y aura du changement mais on va s'adapter, comme on a toujours su le faire, se félicite t'il.
Elle l'embrasse passionnément comme pour goûter davantage à la chance qu'elle a d'avoir un tel homme à ses côtés, prêt à tant d'efforts, de sacrifices et de compréhension.
- Comment vais-je pouvoir vous remercier, commandant, s'amuse t'elle.
- Huum, je ne sais pas moi, feint-il de réfléchir en levant les yeux au ciel. Un ptit câlin, peut-être, Mme le procureur, suggère t'il.
Son visage s'illumine. Ce pour quoi il serait prêt à donner tout l'or du monde, pour voir ce regard unique, ce sourire irrésistible et cette beauté renversante.
Il commence à déboutonner sa chemise et à la couvrir de baisers, de son cou jusqu'à son décolleté.
Elle l'interrompt avant qu'il n'aille plus loin.
- Fred, attends ... halète t'elle, on n'est pas seul, il y a les enfants, rappelle-t-elle.
Il se relève et la tire pour qu'elle le suive.
- Ada, surveille Paul s'il te plaît, on va à côté faire le ménage, crie t'il depuis l'entrée.
- OK, répond elle de sa chambre, non sans un ton boudeur, comprenant la supercherie.
Alice se laisse guider par l'envie passionné de son compagnon.
- Le ménage, rit-elle, nan mais t'es sérieux là, tu n'as pas trouvé mieux, se moque t'elle.
Il ignore sa remarque en l'entraînant dans son appartement attenant. Ils se déshabillent dans l'entrée pour atteindre le salon à demi nus. Il s'asseoit sur le canapé et l'emporte dans son élan pour l'asseoir sur lui.
- Fred ... tente t'elle de le freiner.
- Quoi ... tu l'aimes bien ce canapé nan, la taquine t'il.
Elle se résoud sans difficulté à poursuivre leurs ébats.
Il se délecte alors de sa poitrine qu'il aime tant en empoignant fermement ses seins. Elle embrasse son torse dénudé et agrippe son dos musclé. Leur contact est sauvage, ce besoin instinctif de s'unir, de fusionner leur corps pour exprimer leur passion. Cette envie irrépressible de nourrir leur désir, assouvir leur envie, plus forte que jamais, surtout après cette épreuve qui aurait pu les séparer à jamais.
Mais à présent, rien ni personne ne pourra changer ou enlever ça, pas même cette promotion . . .
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Série Noire partie 2 ( cross-over )
FanfictionAlice a été convoquée par le procureur de la République. Il lui offre la possibilité d'être promue au parquet. Elle a 48 heures pour donner sa réponse. Elle rentre en parler à Fred.