2- Pandora

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  J'ai une théorie. La théorie du voisin de maths. L'an dernier, la moitié des binômes de mathématiques sont sortis ensemble. Cette année, je suis à côté de Valentin. Le beau Valentin. Celui qui, comme Clémentine me la gentillesse fait remarqué, ne me regarde même pas.

Valentin, c'est Clémentine en garçon. Des belles boucles blondes, des yeux bleues océans, une peau de pêche... Valentin est sociable, aimable, serviable... Tout comme elle, encore.

  Enfaite, l'intégralité du lycée veut les mettre ensemble, car ceux sont deux êtres parfaits.

Mais Clémentine a des principes, comme ne jamais sortir avec mes Crushs. Et vu que je n'en n'ai qu'un...

Et le côté parfait de Valentin me fait peur. Parce qu'il pourrait avoir un deuxième côté comme Clémentine. Le côté obscur.

Je passe généralement tout mes cours à regarder son magnifique visage et a rêver qu'il m'adresse la parole pour autre chose que copier mon exercice de maths.

Et d'ailleurs, cela fait une minute qu'il me fixe avec une expression neutre. Bizarre. Flippant même. D'habitude, il ne me regarde même pas.

- Pandora, tu aimes quel genre de film ?

  Il me parle. Alerte. Oh mon dieu. Je dois être rouge jusqu'au oreille. Il. Me. Parle. Je veux mourrir. Non. Je veux vivre pour pouvoir lui répondre. Je panique. Qu'es ce que je réponds ? La vérité ? J'ai peur. Qu'es ce qu'il veut ?

- La science-fiction principalement. Et toi ?

J'ai réussi à faire une phrase cohérente. C'est un bon début.

- Moi aussi. Il y a en a samedi à 15 heure. "Le retour de l'amiral". On y va tout les deux ?

Analysons la situation pour ne pas sombrer dans l'euphorie. Samedi. J'ai. Rendez vous. Avec. Valentin. Valentin. Et le même aime les films de sciences fiction. Le même ma invité. De son plein gré. Et a précisé : tout les deux. Ok. Je suis officiellement décédé.

- Oui bien sûr évidemment ! Enfin oui quoi oui juste oui. Oui.

Alerte, alerte. Mon cerveau a déraillé. Je viens de passer pour la plus quiche de toute les quiches : la reine des quiches saveur moutarde ! Il va prendre peur en m'entendant parler. Franchement, je suis vraiment une gogole. Je parle comme une héroïne de roman niais. Quand même, j'ai un peu plus d'intelligence, je veux pas devenir un cliché vivant.

- à demain.

Il m'a dit à demain !!!!!

. . .

- Il m'a dit à demain !

- Calme toi, Pandora...

Clémentine est atterrée par mon comportement. Elle doit me trouver si niaise. Nous marchons le long du trottoir pour rejoindre nos maisons. Aujourd'hui, ma mère m'a obligé à rentrer juste après l'école. Je ne sais pas si j'ai le courage de l'affronter.

- Bon courage.

- Merci Clémentine.

C'est vrai que ça lui arrive d'être gentille. Après la dispute d'hier, on s'est reparlé normalement comme si de rien n'était.

Je respire un grand coup. Je prend bien mon temps pour défaire mes lacets et pour enlever mes chaussures. Quelques secondes de calme avant la tempête. Je sens mes mains trembler. Mon poul s'accélère. Je devrais être habitué. Je vis sa tout les jours. Mais je n'arrive pas à inclure ça dans ma routine. Je suis incapable de passer au travers. Obligé de subir. Je pose ma main sur la poignet. Rentre Pandora. Tu peux le faire. Sois sage, discrète, cour dans ta chambre et descend dans la cuisine pile à dix neuf heure moins le quart. Tout ira bien si tu respectes les consignes. Ne fait pas de vagues. J'ouvre la porte.

- Bonjour ma chérie ! Tu m'as manqué. Tu as passé une bonne journée ? Tu as pensée à regarder le courrier ? Tu as fais quoi à l'école ?

Ma mère me fait un câlin et m'embrasse sur la joue avant de retourner à sa tâche : faire des peintures sur le carlage de la cuisine en écoutant des musiques hindous. Des "hums" Qui continuent de me causer des mots de têtes.

- Oui ! Il n'y avait rien dans la boîte au lettre. Pas grand chose, des cours.

- Tu as eu ta note en français ?

- Oui. 15.

Elle se dessine un animal qui ressemble vaguement à un canard boiteux.

- C'est pas grave, tu feras mieux la prochaine fois. Quand même, tu te relâches ces derniers temps. Hésite pas si tu as besoin d'aide. À chaque fois tu dis que c'est bon mais tu as des mauvaises notes après. Travail plus, d'accord ?

- Oui maman. Je peux baisser la musique ?

Elle me regarde, énervée. J'ai raté. Encore. Qu'es ce qui cloche cette fois ?

- Arrête d'être impertinente ! Je dis rien quand tu mets ta musique à fond moi ! Je te propose mon aide et tu n'en as rien à foutre de ce que je dis !

- Pardon, je voulais pas paraître impertinente. Je te remercie de vouloir m'aider mais c'est bon.

Je sourie. Mais je ne peux calmer mon cœur qui bat si vite. J'ai l'impression de sentir mon sang à travers ma peau. Respire Pandora. Tu peux le faire. Essaye d'aller dans ta chambre. Tu auras une demi heure de repos. Seulement. Non. Pense positif.

- Je vais dans ma chambre.

Elle ne dire rien et éteint sa musique.

Je me pose, fait mes devoirs. Mais un quart d'heure plus tard, j'entends toqué à ma porte.

- Pandora ?

Ma mère. Elle entre. Apparemment on peut visiter comme un château. Où est ce un moulin ? Je ne sais plus l'expression. Bref, elle rentre et passe sur mes vêtements par la même occasion.

- Je suis désolée de ce que j'ai dis, mais vraiment n'hesite pas si tu as besoin d'aide.

- Ne t'inquiètes pas, et vraiment, j'ai pas besoin d'...

- Ta chambre c'est le bordel par contre , faut vraiment que tu ranges, ça fait deux semaines que je te le demandes !

Je regarde le sol. Rien ne traine. Mon bureau est plutôt rangé mise à part quelques stylos.

- Mais j'ai rangé avant hier...

- Pardon ? C'est rangé ça ?

Elle pointe ma table de nuit où traine un livre, un mouchoir et un collier. Je le fais rapidement disparaître dans un tiroir.

- je n'appelle pas ça ranger, tout foutre dans un tiroir.

- Mais c'est pas le bordel, si ?

- Non mais comment tu parles Pandora !? On dit Bazarre ! Bon allez, aide moi à faire à manger pour une fois.

Je regarde l'horloge. 18:50. C'est rare que l'on mange aussi tard. Je cuit du riz et des carottes pendant que ma mère se prépare son assiette : soit de la salade, des graines, des algues, des féculents inconnu, trois centimètres de poulets et bol de soupe d'épinards. Elle regarde son assiette de bois quelques minutes avant d'en verser la moitié dans un bol et de le mettre au frigo.

- Il ne faut pas beaucoup mangé le soir.

Comme d'habitude, elle m'interdit de me resservir en pâte. Quand je vais chercher ma tablette de chocolat, je ne la trouve pas.

Honteuse, elle me dit, bien que j'ai deviné :

- Désolée j'ai tout mangé... Je t'en rachèterais promis. Désolée. C'est la dernière fois que je fais ça.

Vingt et une heure et un livre pour enfant lu, elle me conseille d'aller dormir. Vingt et une heure trente, elle rentre dans ma chambre sans toquer pour vérifier que je dors, cri parce que je lis et reviens à vingt deux heure pour vérifier que je dors bien.

Le quotidien normal d'une fille de seconde, je suppose ?

Je passe la nuit à rêver de Valentin, une larme roulant le long de ma joue, accentuant un peu plus la tâche sur mon oreillé.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 04, 2019 ⏰

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Dans Son Ombre (Pandora)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant