« Tu reviens pas, Orel. Je te l'interdis.
— Mais... tenta de protester le plus jeune.
— Non, tu restes hors de cette prison. Tu m'entends ? » dit Guillaume d'une voix sèche.
Aurélien sembla fouiller dans ses yeux avant de hocher la tête, celle-ci même qu'il tenait entre ses mains.
« Tu vois ? Tu n'as rien fait. Tu n'es pas un meurtrier. C'était tout l'inverse, tu étais la victime. Et maintenant, je ne veux plus que tu viennes me voir. »
Aurélien secoua la tête énergiquement entre ses mains. Ils étaient au parloir. Aurélien ne venait plus jouer de la musique mais venait lui rendre visite à la prison toutes les semaines.
« Non, Guillaume... Me demande pas ça...
— Si, Orel. Tu as besoin de temps et de penser à toi un peu.
— Guillaume... lui dit Aurélien d'un air suppliant.
— Aurélien, dit Guillaume d'une voix dure. Je vais bientôt sortir de là. Tu sais ce que j'ai fait pour atterrir ici ? J'ai tenté de cambrioler une banque, dit-il en souriant en voyant Aurélien secouer la tête. C'est pas le plus grave, hein ? J'ai même pas réussi. Alors, donne-moi ton numéro. Et des que je sors, je te préviens. Je te promets qu'on se reverra très bientôt. Mais je ne veux pas te voir à la prison. Il y a trop de mauvais souvenirs pour toi ici. »
Il écrasa une larme qui s'était échappée des yeux tristes du plus jeune de son pouce et sourit tristement. Il en était raide dingue.
« Allez, file maintenant. »
Le plus jeune se leva et il le regarda sortir de la pièce prévue aux visites, la gorge nouée. Il se laissa aller aux larmes une fois tout à fait sûr que le plus jeune était parti et se releva de longues minutes plus tard, pour rejoindre sa chambre. Le soir-même, lorsqu'un agent de sécurité lui donna un petit papier avec un numéro écrit soigneusement dessus, il prit grand soin de le ranger dans ses affaires pour ne pas le perdre.
***
Et quand il se retrouva près de trois mois plus tard chez le plus jeune au sortir de la prison, ce dernier lui sauta littéralement dessus pour l'enlacer. En se reculant, Guillaume le maintint près de lui en glissant une main sur sa nuque et embrassa avec douceur ses lèvres qui lui avaient tant fait envie depuis la première fois qu'il l'avait vu, malgré tout ce qu'il en pensait à cette époque. Aurélien ne le repoussa pas et lui murmura même, dans un souffle contre ses lèvres :
« Ça fait si longtemps que j'attends ça. »
Le plus jeune le supplia littéralement de rester dormir chez lui après le dîner et Guillaume ne repartit jamais. Et plus jamais il ne le laissa seul, maintenant qu'il l'avait enfin trouvé. Sa raison de vivre.
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