Mélody, la fille des rukhs

Chapitre 12

Quand ils arrivèrent où se trouvent leurs amis, un flot de lumière les entourèrent.
- Qu'est-ce que c'est ? S'étonne Sin.
- Ce sont les Rukhs, répond Mélody, bouche bée. Ils sont si nombreux, on dirait qu'ils ont été appelés.
Elle se tourne vers le jeune Magi près de son conquérant de donjon, le front illuminé d'une lueur blanche.
Serait-ce lui qui les a appelés... Impossible !
Sentant le regard de la jeune fille, le petit se retourne vers elle et lui sourit.
- Content de voir que tu vas bien. Tu ne peux plus marcher, onee-chan?
- Pourquoi dis-tu ça ?
- Bah parce que tu es dans les bras de Sinbad.
La jeune fille devient rouge pivoine :
- Lâche moi ! S'écrie t'elle à son roi.
- Tu es sûr ? s'étonne t'il
- Oui !
- Bon d'accord.
Il l'a dépose doucement puis va rejoindre Ali Baba, à terre. Mélody n'ose pas croiser le regard d'Aladdin et contemple plutôt l'étrange rayon de lumière. Deux silhouettes de lumières s'approche alors d'elle. La jeune fille n'en croit pas ses yeux. Devant elle se tient ses parents !
- Papa... Maman... Bredouille t'elle.
Sous le choc, elle ne fait pas attention qu'il manque une personne, son frère. Aladdin est surpris.
Elle a bien dit papa et maman ? Mais les Magis n'ont normalement pas de parents à ce qu'on m'a dit... Qui est elle vraiment...
La mère tend sa main vers la jeune fille et lui caresse doucement la joue. À ce simple contact, une douce chaleur s'empare de Mélody qui ne peut retenir une larme.
- Vous me manquez tellement...
Ils lui sourient.
-... Même si vous n'êtes pas vraiment mes parents, vous étiez tous pour moi.
La voix de son père résonne alors dans sa tête :
Je suis désolé qu'on n'ait pas pu te lui dire plus tôt...
- Ce n'est pas grave, je ne vous en veux pas, sachez le.
Saches que même si nous n'étions pas liés par le sang, nous t'avons toujours considérés comme notre fille et rien n'y changera rien ! Intervient la douce voix de sa mère.
- Maman...
Leurs silhouettes commence tout à coup à disparaitre. Mélody compris sur le champ que le jeune Magi n'en pouvait plus.
- Je vous aimes... Murmure t'elle.
Nous aussi. Saches que quoi qu'il arrive, nous serons toujours près de toi...
Sur ces mots remplis d'amour pour leur fille, les deux amants disparurent en même temps que le meilleur ami de Ali Baba. Les deux jeunes gens contemplent tous les deux les cieux, se demandant si un jour, ils les reverrais. Seul Aladdin le savait...

Quelques jours après tous ses événements, Balbad se remet peu à peu de ses blessures. Le jeune roi a été remplacé par son aîné qui à juré devant son peuple, qu'il n'y aura jamais d'esclavage ici et que le peuple est enfin libre. Ces mots plongèrent les habitants dans une joie et un soulagement indescriptible. Ensemble, ils se mettent à reconstruire les maisons qui ont été touchés par les combats. Tout ce passait bien, jusqu'à ce jour...
Dans l'hôtel où ils se sont pour la première fois rencontrés, Sinbad et compagnie discutèrent de nouveaux projets pour améliorer la ville. Le plus motivé est sans conteste Ali baba, qui ne cesse de proposer de nouvelles idées, à l'inverse des autres qui l'écoutait en hochant la tête. Tous le monde sauf bien évidemment Mélody, tous ça ne l'intéresse pas, alors elle se contente de fixer la mer, à travers la grande fenêtre qui donne sur celle ci. Quand tout à coup, elle se redresse, faisant sursauter tous le monde.
- Que se passe t'il ? S'inquiète derechef Sinbad.
- Des bateaux arrivent et ils apportent les ténèbres avec eux.
- Ho non pas encore, alors que Balbad est en train de se reconstruire ! S'énerve Ali baba.
Il sort alors en trombe, suivit de près par Aladdin et Morgianne.
- Allons y nous aussi, fait Sin en les suivants.
Du port, ils purent discerner l'emblème sur les voiles des bateaux.
- Tiens tiens, l' Empire Kô, encore eux, je m'en doutais un peu, soupir Sin.
- Pourquoi reviennent t'il ? Panique le jeune prince.
- Ils n'aiment pas perdre, répond simplement Mélody.
- Quoi ?
- Ce qu'elle veut dire c'est qu'ils vont sûrement encore essayer d'asservir Balbad. Et avec la manière forte, à mon avis, explique Sin.
- Non... Alors qu'on venait enfin de les libérer, murmure Ali Baba en serrant les poings.
Aladdin le regarde tristement.
- Ne t'inquiètes pas petit prince, je m'occupe de tout, déclare Sinbad.
- Quoi ? S'exclame Jafar.
- Je vais aller essayer de négocier avec eux, fait moi confiance.
- Sin...
- Alors prenez moi avec vous ! S'exclame Ali baba. C'est mon peuple, c'est à moi de les sauver.
Au signal de son roi, Mélody assomme le jeune homme.
- Hé, qu'est-ce qu'il vous prend ! Hurle Morgianne.
- Calme toi, nous faisons ça pour le protéger. Ils n'auraient pas hésité à le tuer si il m'accompagnait. Et puis, il me gênerait. Jafar !
- Oui ?
- Avec Masrur, emmène les chez nous, moi je m'occupe d'eux.
- À tes ordres !
Masrur se contente de porter Ali Baba, fidèle à lui même.
- Et moi ? Intervient Mélody. À part avoir l'air adorable, je fais quoi ?
Sin pose un regard sérieux sur elle.
- Je n'ai pas envie que tu te jette dans la gueule du loup mais j'imagine que tu as déjà prise ta décision ?
Elle lui sourit :
- Tu t'en doutes bien. Tu ne peux rien faire sans moi, à part te fourrer dans les ennuis. Et puis, je ne serai pas toute seule.
Sur ces mots, deux silhouettes apparaissent derrière elle. Celle de deux ambassadeurs que Sinbad avait appelé à la rescousse. Sharrkan, un jeune homme au cheveux argenté et au sourire insolent et un homme en armure, plutôt timide, du nom de Spartios Leoxses.
- Je vous les confies, dit Jafar en s'éloignant avec les autres.
Ils hôchent tous les deux de la tête.
- Bon, allons voir nos très chers amis, déclare Sinbad pince sans rire.

À peine le premier bateau s'est t'il amarré au port que Sinbad clame d'une voix forte.
- Je suis désolé de vous arrêter mais Balbad n'accueille pas de touristes pour le moment, alors soyez gentils et faites demi tour.
Un homme habillé d'un drôle de kimono, bleu foncé, s'avance alors sur le pont et toise Sinbad.
- Nous ne sommes pas venu faire du touriste mais prendre ce qu'il nous revient de droit.
- Balbad ne vous appartient pas, réplique Mélody en s'approchant de son roi, car votre plan qui consistait à marier une princesse de l'Empire Kô au roi de se pays pour se l'approprier, à échoué. Dommage pour vous.
L'homme écarquille les yeux en la voyant mais se reprend très vite
- Alors nous le prendrons de force !
Des exclamations résonnent alors sur le navire.
- Wow, Wow, Wow, on se calme ! Hurle Sinbad, couvrant les exclamations des chefs.
Derrière lui, Sharrkan et Mélody grimace.
- Il m'a explosée les oreilles... gémi la jeune fille.
- HEIN ? QU'EST-CE QUE T'A DIT ? fait son ami près d'elle.
Le jeune chevalier près d'eux sourit.
Et oui, un casque peut aussi couvrir les bruits.
- Je veux négocier avec votre chef, continue Sinbad.
L'homme hésite, mais comme si quelqu'un le lui avait ordonné, il lâche :
- Monter, alors.
- Merci.
- Sin, tu es sûr que c'est une bonne idée ? Lui demande Mélody en l'attrapant par le bras. C'est peut-être un piège...
- Je ne risque rien puisque tu es avec moi, pas vrai ?
La jeune fille pousse un soupir.
- Je vois... Bon allons y alors.
Ils commencent à monter sur le navire.
- POURQUOI EST-CE QU'ON MONTE ? demande le pauvre Sharrkan à Leoxses
- Tais toi et monte, fait son ami en le poussant.
Dés que ces passagers sont à bord, le navire et ceux qui l'accompagne se mettent à bouger.
- Tu te sens comment ? Demande Sin à Mélody.
Avec leurs amis, ils se trouvaient sur le pont, sous les regards méfiant des soldats de l'Empire Kô.
- Que veux tu dire? fait elle innocemment en fixant la mer, à perte de vue, devant elle.
- l'Empire Kô était ton foyer avant. Alors ça te fait quoi d'y retourner après toute ces années.
- Mon foyer, hein ?
Elle ferme alors les yeux. Un souvenir lui revient, elle petite, en train de tuer sa toute première personne, sous le regard d'hommes et de femmes en robes noires, le visage caché.
- Je dirais plutôt que c'était une prison  ou un enfer mais pas un foyer, loin de là.
Sinbad n'ajoute rien, comprenant la douleur silencieuse de la jeune fille. Il se contente de la prendre dans ses bras.
- Quoi qu'il arrive, on le combattra ensemble, murmure t'il.
- Hum...
Derrière eux, un jeune soldat qui n'avait pas quitter des yeux Mélody une seul fois, se cache derrière un mur de la cabine du capitaine, à l'abri des regards.
- Alors c'était la vérité... Murmure t'il affligé.

Quelques années avant ses événements, le jeune homme, comme tous ses heures de repos, se promène tranquillement dans les couloirs du palais. Mais aujourd'hui, c'est agité. Des soldats et des Messagers courent dans tous les sens.
- Que se passe t'il? S'étonne t'il à voix haute.
- Tu n'es pas au courant ? Intervient alors une voix derrière lui.
Il se retourne pour voir Judal, adossé contre un pillier, les bras croisés devant lui.
- Au courant de quoi ?
- Mélody nous à trahis...
- Quoi ? S'écrit il de stupeur. C'est... c'est impossible voyons...
- Et pourtant. Elle est partie avec la personne qu'elle devait forcer à nous rejoindre. Elle s'est même battu contre ceux qui ont tentés de la ramener à la raison.
Le jeune soldat n'arrive pas à y croire.
- Mélody... N'aurait jamais fait ça...
- Hélas... mais ne t'inquiètes pas je vais la ramener. Tu me connais, après tout elle ne peut pas me résister.
Il commence à s'éloigner quand tout à coup le soldat l'attrape par le bras.
- Laisse moi venir avec toi !
Judal se dégage brusquement de son étreinte.
- Désolé mais tu ne pourrais pas me suivre. Mais je comprends ta détresse. Après tout c'est ta petite sœur, lâche t'il. Même si elle n'a plus aucun souvenir de toi.
Le jeune soldat baisse la tête et serre les poings.
Je vais la ramener à la raison, pense t'il. Et surtout...

Le soldat jette un dernier regard à Mélody qui menaçait de jeter Sinbad à la mer si il ne la relâchait pas tout de suite.
- Je ferai tout pour que tu te souvienne de moi, murmure t'il.
Trois jours plus tard, ils arrivent enfin à destination.
- Pfiou, c'est pas trop tôt, souffle Sinbad, enfin la terre ferme !
La jeune Magi fronce les sourcils. Elle a un mauvais pressentiment.
- Ça ne va pas? S'inquiète Sharrkan près d'elle.
- Oh euh si si, ça va. Dépêchons nous juste de conclure ces fichus négociation et rentrons !
- Ouais ! Allez, c'est parti les amis ! Hurle le jeune roi, attirant les regards des passants.
- Je sais que je ne devrais pas dire ça, mais dès fois, il me fait vraiment honte, soupir Leoxses.
- Comme on te comprends, approuve en cœur ses deux amis.
Escortés par des soldats, notre joyeuse troupe se met en route vers le château qui domine la ville, entouré de ténèbres, sans se douter qu'un grand danger les menacent.