Quinzième pétale 🌸

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Wonshik et Hakyeon étaient restés quelques heures de plus à ses côtés, jusqu'à ce que quelqu'un, sûrement une infirmière, vienne leur dire que les visites étaient terminés. Ils étaient alors parti, le saluant et le laissant seul.

Au moment où la porte se fermait, Taekwoon essayait de nouveau, avec plus d'entrain, d'ouvrir les yeux. Il devait se lever. Sa tête lui faisait mal et chaque pulsation de son cœur lui semblait douloureuse. Des larmes de frustration coulaient sur ses joues alors qu'il essayait de bouger un membre, même un orteil, mais son corps ne voulait pas lui obéir.

Très vite il sentait ses forces s'affaiblir et cela le fit paniquer. Son cœur s'emballa, tout comme son cardiogramme et bientôt, en plus du bruit strident de la machine, le bruit d'une alerte réservée aux personnels médicaux se déclenchaient. La porte de la chambre s'ouvrit à la volée et Taekwoon sentait qu'on s'attelait autour de lui. Il sentait des mains douces soulever ses paupières et l'aveugler. C'était douloureux, ses yeux le brûlaient mais il essaya tout de même de les garder ouvert.

Malheureusement, quand le médecin, supposait-il, relâchait sa paupière, il ne put rien faire et cela l'énerva d'autant plus. Il était réveillé, il devait le dire, il devait montrer qu'il était là, qu'il n'était pas mort. Il ne voulait pas que Wonshik soit triste. Ni Hakyeon. On s'affairait toujours autour de lui, il sentait des mains le palper, chercher ce qui avait déclenché l'alarme. Taekwoon voulait crier mais son corps ne lui répondait pas, il était comme mort.

Soudainement, Taekwoon se mit à penser à quelque chose de saugrenue. Et si son corps était devenu léthargique ? Une vague de peur et de stresse grandit alors en lui, affolant son cœur qui était la seule preuve qu'il était vivant et bien éveillé et pas perdu dans des songes. Son cœur battait même trop vite, il le le sentait comme sur le point de jaillir de sa poitrine. Son ouïe se boucha, l'air peinait à venir à ses poumons, il suffoquait puis d'un coup plus rien.

Aucun air, aucun battement, plus rien. Taekwoon se sentait libéré puis il sombra, et la machine émit ce son sinistre. Taekwoon tombait dans les limbes. Les gens s'agitèrent autour de lui, ils parlaient vite et fort, avec empressement. Il sentit qu'on lui retirait la couverture, si son corps avait été encore réactif il aurait frissonner. On lui retira la chemise d'hôpital, deux mains puissantes se posèrent sur son torse et appuyèrent avec force. Ça lui faisait mal, à chaque poussée il avait l'impression que ses côtes allaient se briser. Il se sentait mourir.

Une douleur, au niveau de la poitrine, la sensation d'avoir reçu un coup se jus. Un autre, encore un autre et les sensations revinrent à leurs pleines puissances. Il sentait son cœur battre à sa vitesse normale, l'air entrait et sortait dans ses poumons, son sang coulait dans ses veines, son épiderme réagissait à l'environnement de la chambre. Son corps était vivant.

Taekwoon sentait qu'on le rhabillait, qu'on le recouvrait. Une piqure au niveau du bras l'informait qu'on lui avait appliqué une perfusion. Puis peu à peu, les personnes présentes dans la chambre partirent, le laissant de nouveau seul. Taekwoon avait plus conscience encore de ce qui l'entourait, il sentait le matelas affaissé sous son corps, le halo de la lampe à côté de lui. Il essaya à nouveau de bouger : un orteil, un doigt. Et finalement un mouvement. Il avait réussi.

Son pied avait bougé. Il concentra tous ses efforts sur son pied afin de recommencer. Son rythme cardiaque accéléra légèrement mais il n'y fit pas attention. Il parvint à bouger son pied. Une joie immense l'envahit et de nouvelles larmes, de bonheur cette fois-ci, coulèrent sur ses joues. Il passa de longues minutes à tendre et détendre son pied, faisant des ronds, une fois dans le sens des aiguilles et puis dans le sens contraire.

Taekwoon passa une partie de sa soirée à bouger ses pieds. Il ne parvint pas à plier ses genoux mais il n'y porta pas attention. Il essaya de faire la même avec ses mains, de longues minutes sans résultat puis un tressaillement. Petit à petit, avec patience, Taekwoon retrouva l'usage de ses deux mains et il sanglota de bonheur. Il était vivant. Puis il sombra dans un sommeil reposant.

Quand il se réveilla, premier truc qu'il fit fut de tester s'il n'avait pas rêver et bougeait ses muscles. Ils réagirent à la seconde près. Ils lui faisaient un peu mal, normal s'il avait passé plusieurs jours sans bouger. Il s'amusait à faire craquer ses doigts quand du mouvement sur sa gauche le surprit.

- Taekwoon ? Tu es réveillé ??

Cette voix...

花吐き病 (hanahaki)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant