Chapitre 2

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Ma respiration s'accélère, mon cœur se serre, je replie sur moi mes genoux, formant une carapace contre le prédateur derrière cette porte. La porte s'entrouvre en poussant un gémissement. 

Une silhouette masculine se dessine devant moi. L'homme rentre dans la pièce, éteint la lumière, sans me porter attention, il va fixement vers le bureau recouvert de feuilles. Je ne parviens pas à voir son visage caché par des cheveux bruns mi-long légèrement ondulés.

L'homme est vêtu d'un jean légèrement usé au niveau des genoux, sur lequel tombe un t-shirt blanc ainsi qu'une chemise ouverte à carreau dont les boutons sont noirs à l'exception d'un de couleur blanche. 

Lorsque l'homme croise mon regard, son visage se crispe, ses sourcils se rabaissent tandis que ses yeux ne cessent de s'ouvrir. Le jeune homme troublé, recule de deux pas, marmonnant des mots inaudibles pour moi. Brusquement, il attrape des feuilles posées sur le bureau et se précipite vers la sortie.

Une fois l'homme sortit, je ne parviens pas a relâché la pression, je fixe la porte attendant le moindre mouvement de cette poignée de cuivre mouchetée. Une multitude de questions envahissent mon esprit : Pourquoi suis-je ici ? Où suis-je ? Qui m'a fait cela ?

Après ce qui me semble être une éternité, je relâche mon corps, détourne mon regard vers la seule fenêtre de la pièce. Elle possède un encadrement recouvert d'une vieille peinture blanche craquelée, laissant apparaître le bois d'origine . A travers les carreaux, se dessine un canevas de feuilles tapissant le paysage, quelques oiseaux animent cette tapisserie verte de temps à autre. Le soleil naissant parvient à percer quelques branches pour se poser sur mes chevilles, m'apportant une chaleur dans ce lieu hostile. Je ne me lasse pas de cette image d'espoir dans ma situation qui ne semble avoir pour issue aucune fin en ma faveur.

Subitement, la porte s'ouvre, mon corps se referme comme par réflexe. Le même homme entre, fuyant mon regard il pose près de moi, un plateau où se trouve une bouteille et un sandwich. Je ne parvient pas à bouger ou même sortir un son de ma bouche. 

Le jeune homme au visage dont le ravage des années ne vient à peine que de commencer son travail, sort de la pièce sans prononcer aucun mots.

Je reste immobile devant le plateau, hésitant à manger ce qu'un inconnu qui m'a enlever m'a servis. Mon esprit trouvé développe un syllogisme de l'absurde : Si je ne me nourris pas je mourrai , or si je mange cela je risque d'être emprisonnée, je finirai par mourir alors autant mourir empoisonné que torturé.

Je me jette sur la bouteille d'eau qui redonne vie à mes lèvres amoncelés de peaux mortes. L'eau qui coule dans ma gorge réveille en moi une sensation de bien-être ma faisant oublié quelques secondes la situation dans laquelle je me trouve.

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⏰ Last updated: May 19, 2019 ⏰

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Le soleil levantWhere stories live. Discover now