Chapitre 3

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Tout à coup, résonna un bruit strident et trois gardiens entrèrent dans la salle dont Clark.

« - Que se passe-t-il ? demanda-t-il

- Bah je vous avais prévenu tout à l'heure, comme c'est la première entrevue elle ne dure que trente minutes histoire que vous fassiez connaissance et vous rentrerez dans le vif du sujet demain. Grogna Clark

- Ah si si, je me souviens. Pardon, j'avais oublié marmonna Andrea en rougissant de honte. Il ne pouvait pas lui dire qu'il n'avait absolument rien écouté tout à l'heure.

-Et bien tant pis, doc, on commencera notre histoire demain, rigola Max

-Il semblerait, et bien à demain tous les deux.

-Bye doc. Chantonnèrent-ils tous les deux en même temps »

Andrea ramassa donc ses affaires et suivit Clark, ils empruntèrent le même chemin qui les avait amené jusqu'à cette salle ce qui permit a Andrea de se repérer plus facilement, il pourrait aller et venir sans se perdre, enfin du moins il l'espérait. Ils s'arrêtèrent au poste de garde pour qu'il puisse récupérer son badge et signer la feuille d'émargement, l'une des seules informations qu'il avait retenues du speech de Clark de tout à l'heure.

« - Bon et bien à demain alors. Le salua Clark

- Oui à demain »

Il traversa le parking qui était lui aussi désert, il y avait juste sa voiture, une Triomphe TR4 de 1965, un héritage familial qu'il avait reçu de sa mère pour sa remise de diplôme. Il trouva ça étrange. Il y a pourtant des gardiens à l'intérieur mais personne sur le parking. Les autres membres du personnel devaient pourtant avoir une voiture. Il était persuadé que le bâtiment contenait peu de logements de fonction pour ceux de gardes uniquement mais et les autres alors ?

Il décida de remettre son questionnement à plus tard et se hâta de monter dans sa voiture et il devait passer chez sa mère il lui avait promis de venir direct après sa première entrevue avec ses patients.

Il faut savoir qu'Andrea et sa mère sont très proches, le père d'Andrea les aillant quitter quand celui-ci eut 8 ans. A partir de ce jour ils eurent une relation exclusive entière et complice. Ils s'appelaient au minimum une fois par jour, n'avaient aucun secret l'un pour l'autre. Ils partageaient tout, cétait l'une des raisons pour laquelle il n'avait jamais eu de relations de plus de trois mois, ses petits amis jugeaient tous que leur relation était bien trop importante dans leur vie et que cela en était malsain. Mais Andrea ne s'en préoccupait pas. Ils ne comprenaient tout simplement pas la complexité et toutes les nuances de leur relation. Il l'avait lui-même analysée plusieurs fois et il en était arrivé à la conclusion que ce n'était en aucun cas un complexe Œdipe. C'était tout simplement deux personnes qui avaient besoin l'une de l'autre à un moment éprouvant de leur vie et qui à force de ne fonctionner que tous les deux, étaient devenus dépendant l'un de l'autre et que c'était donc compliqué pour eux de faire entrer une autre personne dans leur routine mais il savait qu'avec un peu de temps et de persévérance ils pourraient s'y habituer. Ce n'est donc pas de sa faute mais de la leur car ils ne faisaient pas réellement d'efforts.

Il arriva devant sa maison et il vit sa mère dans le jardin entrain de planter de nouvelles fleurs, des lys bleus. Sa mère était surnommée la dame bleu parce que son jardin, sa maison et même tous ses vêtements sont bleus. Il est fort probable que ce soit en rapport à son prénom : Bleuenn. Les grands-parents d'Andrea attachaient beaucoup d'importance à la signification des mots et bleu évoque le calme, la paix mais aussi la mélancolie ou encore la rareté.

Quand Andrea entra dans la cour de sa maison d'enfance par le petit portail qui émit
un petit couinement ce qui alerta sa mère de sa présence, elle releva donc la tête et lui fit un petit sourire énigmatique. Il savait ce que ce sourire signifiait ; elle se demandait pourquoi il venait si tôt et elle avait hâte d'entendre son récit.

« -Bonjour maman, tu ne crois pas que cela suffit question fleur bleue, tu sais ils existent dautre couleur dans monde, la diversité ça a du bon aussi. Rigola-t-il, cétait une blague entre eux, une sorte d'entrée en matière, elle lui répondait toujours plus ou moins la même chose, il savait comme cela que tout allait bien.

- Jeune homme, tu devrais le savoir depuis le temps il n'y a jamais assez de bleu et je continuerais jusqu'à ce que le monde comprenne.

- J'espère bien, que serait Bleuenn Stissi sans son combat pour la reconnaissance du bleu on sait tous à quel point c'est sous coté on devrait limite manifester dans la rue pour le droit de la couleur bleue.

- Au lieu de te moquer, aide-moi plutôt à me relever. Cest que je ne me fais plus toute jeune. Grommela-t-elle

- Ne dit pas de bêtises maman tu sais bien que tu es immortelle et que tu nous enterreras tous. Dit-il en l'aidant tout de même.

- Mais oui mais oui, entre donc au lieu de dire des conneries, je vais te faire du thé ça va te remettre les idées en place et ensuite tu me raconteras tout.

- Oui Madame »

Il la suivit donc à l'intérieur, depuis son départ quatre ans auparavant rien n'avait changé, de toute façon cet endroit n'a jamais bougé. Il est toujours le même depuis sa naissance, sa mère est quelqu'un de bien trop dispersé pour pouvoir s'intéresser la décoration plus de 5 min. Cette maison est donc une sorte de pièce au-delà du temps, une sorte de bulle réconfortante, on sait qu'ici rien ne change.

« - Du sucre ?

- Maman depuis le temps tu sais bien que non, jamais.

- Il ne faut jamais dire jamais, tu auras l'air con quand tu changeras d'avis plus tard

- Et bien, j'aurais l'air con.

- Ton langage Seigneur ! »

La mère est une adepte du fait ce que je dis, pas ce que je fais, et part du principe que c'est elle la mère elle mérite donc certains privilèges.

«- Tu mériterais que je t'envoie au coin.

- Maman, c'est bon je n'ai plus huit ans, je suis un adulte maintenant. Soupira-t-il

- Et alors c'est quoi le rapport, je suis ta mère tu me dois le respect et bien que tu sois un adulte, tu es actuellement sous mon toit donc tu suis mes règles point.

- D'accord, d'accord excuse-moi.

- Je préfère ça.

- Je ne veux tout de même pas de sucre

- J'avais compris ça, cest bon crétin je ne suis pas sénile non plus

- Tu es invivable.

- Je sais. »

Apres une ou deux minutes à se regarder dans les yeux, ils partirent dans un grand éclat de rire. Après s'être remis de cet épisode, il s'assit sur une des vieilles chaises dans la cuisine, elles n'étaient ni jolies, non confortables et encore moins coordonnées mais sa mère les aimait parce que selon elle, elles avaient du potentiel. Une des nombreuses phrases de sa mère qu'il ne comprenait absolument pas.

«- Allez dis-moi tout, je veux tout savoir. Pourquoi rentres-tu si tôt ? Je ne t'attendais pas avant dix-neuf heures et il est à peine seize heures. Comment est l'établissement ? Et tes collègues ? Et ton patient ?

-Ralentis, ralentis, je vais tout te raconter mais commençons d'abord par le début que ce soit plus clair et plus intéressant d'accord ? »

Et sans s'en rendre compte il venait de citer Jack et Max, à croire qu'ils ont déjà une influence sur Andrea.

Jack et Max Où les histoires vivent. Découvrez maintenant