Partie 1/4

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Ok ma fille, c'est rien, tu as juste été arrêtée par un flic un peu trop zélé qui n'a absolument aucune idée du taux d'alcool qui coule dans tes veines. Et puis, aucune raison pour qu'il te demande de passer un test d'alcoolémie... D'ailleurs, il t'a arrêtée sur le bas côté pour quoi, hein ?
J'essayais de me rassurer comme je le pouvais, les doigts crispés autour de mon volant, ma voiture à l'arrêt depuis seulement 30 secondes. Je jetais un coup d'œil nerveux dans mon rétroviseur et vit une silhouette sombre sortir du véhicule de police à quelques mètres du mien. La lumière aveuglante des phares me parut inquisitrice, comme si j'allais regretter d'être pour une fois sortie un vendredi soir pour me saouler avec des potes.
Je n'avais jamais été aussi imprudente. 

Aussi débile, tu veux dire, jurais-je en pensée tandis que la silhouette se rapprochait petit à petit de ma portière.

Ses pas stoppèrent à moins d'un mètre de ma fenêtre qu'il tapota du bout de sa lampe torche. Avec un soupir discret et un peu blasé, je baissais la vitre.

— Un problème, officier ? demandais-je avec une fausse assurance en cachant ma panique derrière un visage neutre.

— Vous rouliez cinq kilomètres-heures au-dessus de la moyenne, madame. Vos papiers et ceux du véhicule, s'il vous plaît.

Quoi ?! Il me fait chier pour 5km/h ? Abruti de poulet de mes...! 

Je devenais vulgaire quand j'étais paniquée. Je détestais ça. Il ne faisait que son travail, après tout. Bon, ça m'aurait vraiment arrangée qu'il ne fasse pas aussi bien son travail particulièrement ce soir-là mais... 

En trouvant mes papiers d'identité et mon permis, je me décidais à relever les yeux de mon pare-brise pour confronter le flic qui allait gâcher ma soirée. 

Wow.

Mon cœur eut un raté et ma respiration s'arrêta d'un coup. Le jeune officier qui me faisait face devait avoir la vingtaine passée de peu, mais son uniforme lui ajoutait 5 ans facile. Et autre fait indéniable : il était beau. 

Pas "beau" genre le type qui te sort de ta campagne avec sa mâchoire carrée et son corps bodybuildé, mais "beau" comme un modèle photo que tu ne vois que dans un magazine : cheveux courts lui tombant gracieusement sur l'œil droit, nez fin, bouche pleine et rose, mâchoire légèrement marquée et ce regard... même alors qu'il m'éblouissait du faisceau de sa lampe torche, ses yeux m'hypnotisèrent par tout ce qu'ils semblaient refléter. 

Soudain, au fond de ma mémoire floutée par les shots de vodka que je m'étais enfilé, quelque chose me titilla. Ces yeux bleus océan, ne les avais-je pas déjà...?

— Attends une minute... Clem Thompson ?

Le faisceau de sa lampe me balaya quelques secondes, puis s'abaissa brutalement alors que je réalisais tout juste qu'il venait de m'appeler par mon surnom du lycée.
Mais c'est qui, ce type ?

— Je ne t'ai pas reconnue tout de suite, ça fait tellement longtemps...

— On se connaît ? demandais-je avec un agacement notable dans la voix.

— Oh pardon, s'excusa-t-il en rangeant sa lampe à sa ceinture. Leon Kennedy, on était ensemble au-

— Scotty ?! m'exclamais-je subitement en le coupant.

Il baissa la tête en se passant une main sur la nuque, visiblement gêné.

— Hem, ça faisait un bail qu'on ne m'avait plus appelé Scotty.

Oups.

— Désolée, ça m'est venu comme ça... euh, c'était pas ton deuxième prénom ?

Premier jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant