Cinquième partie

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Dans ma tête, une décennie passa avant que nous arrivâmes au centre du pont. Le vent flagellait mon visage et mes cheveux noirs étaient secoués par celui-ci, maintenant téméraire. Des torrents de larmes roulaient sur mes joues rougies par le sang. Mes mains tremblantes s'accrochèrent à la rambarde de métal et, en dessous de moi, l'eau trouble m'invitait à la rejoindre. Maintenant, un amas incalculable de yeux noirs me fixaient. Désormais, la folie battait au même moment que mon coeur. Je grimpai sur le barreaux oxydés du pont et, à présent, ma vie reposait uniquement sur mon équilibre décomposé. Mes pieds vacillèrent et j'osai esperer que tout ceci était un rêve, mais en vain. Mon temps s'écoulait, tout comme mon sang. L'amas de personnes derriere moi m'octroyaient une inaudible pression à sauter. Je sentis pour la dernière fois le soleil sur ma peau n'ayant aucune peur à present de le confronter, yeux dans les yeux. Mes pieds oscillèrent, mais cette fois, ce fut fatal. Mon corps, maintenant léger, tombait vers le vide qui m'attendait. Je percus le reflet de mon visage dans l'eau fulminante. Les yeux maintenant noirs, je fixai pour une dernière fois cette ville maudite avant que mon corps heurte violemment l'eau glacée. Elle m'engloutit d'un coup et la mort m'accueillit, une larme finale coulant sur ma joue.

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Je compris. J'étais le seul qui n'était pas possédé. Et la chose qui me traquait, était la seule personne qui savait que tout ce que je meritais, c'etait le pur enfer. C'était aussi la seule personne dont on voyait le reflet de sa pupille dans les yeux de toutes les pauvres victimes possédées. Moi.

PossédéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant