en fin d'après-midi

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- Il vous faudra dénoncer vos camarades pour avoir ne serait-ce qu'une infime chance de vous en sortir.

Max tourna la tête vers le directeur, apeuré, même ses pupilles frissonnaient d'effroi. Il ne voulait pas dénoncer les amis de Martin. C'était impossible pour lui, il ne l'avait jamais ne serait-ce qu'envisager. Ses yeux cherchèrent du soutient dans le regard de sa mère, évitant comme il pouvait celui du directeur qui aurait pu le faire pleurer à cet instant.

Maxence n'osait plus répondre.

Voyant la détresse de son fils et ne pouvant suporter plus longtemps ce tête à tête, la jeune femme lança un regard noir au directeur et se leva.

- Bonne journée.

Puis elle sortit avec Maxence, qu'elle tenait par la main aussi fort que la soudure de deux métaux fondus et recristallisés. Une fois seuls, elle se pencha vers lui et remit une mèche de ses cheveux d'un geste tendre.

- Mon chéri.. tu as le choix. Je ne t'obligerai pas à dénoncer tes camarades. Je porterai plainte contre le lycée quoi qu'il arrive. Et si tu décides de les dénoncer, je porterai plainte pour inaction du corps enseignant. Je ne te forcerai pas la main mon chéri, tu le sais ça ?

- O-oui je sais maman, couina l'adolescent.

Ses larmes gonflaient dans ses yeux, il avait besoin de l'avoir prêt d'elle.

La jeune femme le contempla, lui et ses paupières violettes, puis elle le prit dans ses bras et le serra dans une étreinte protectrice. Max enfouit sa tête dans son cou et inspira son odeur rassurante. Le coeur serré dans sa poitrine, il se serra contre elle pour se rassurer, et ce geste fragile coupa tout oxygène à sa mère.

- J'veux pas les dénoncer.. ils.. se sont excusés, sanglota Maxence, toujours blotti dans ses bras.

Sa génitrice inspira doucement. Évidement, la décision de son enfant ne l'arrangerait pas, mais elle ferait avec et se battrait pour son fils quoi qu'il advienne.

- D'accord mon chéri. Le plus important, c'est que tu te sentes bien. Tu finis tôt n'est-ce pas ? Je serai à la maison.

Maxence hocha énergiquement la tête avant de se reculer doucement, à contre coeur, et d'essuyer ses pommettes humides et ses yeux inondés. C'était toujours difficile de s'éloigner d'elle.

- À tout à l'heure mon chéri.

*

Plus tard dans la journée, alors que les cours venaient de se terminer et que les lycéens se regroupaient devant les grilles, Vincent attendait nerveusement devant la boulangerie d'en face. Il tapait du pied et mordait sa lèvre, la poitrine aussi lourde de culpabilité que de stresse. Parmi la centaine de personnes qui s'échappaient de l'enceinte du bâtiment, celui qu'il attendait était bien trop lent. Mais lorsqu'il le vit, Vincent traversa rapidement la route, se fit même klaxoner avant de se jeter dans les bras de Maxence et de l'étouffer d'amour. Les bras autour de son cou, le nez dans ses cheveux, il le serrait de toutes ses forces, et ne prêtait aucune attention à ses sourcils froncés d'incompréhension. Vincent en pleine démonstration d'affection ? C'était si rare..

- Vincent.. j'suis désolé pour ce weekend, murmura Maxence, niché dans son cou, le nez dans son t-shirt.

Tiens.. Il sentait la cigarette et la vanille.

- Tu parles. J't'ai complètement abandonné à cette fête de merde.

- Tu étais occupé hein, répondit Maxence d'un ton taquin.

Vincent éloigna un instant son visage pour le devisager. Un sourcil arqué, il lui déconseillait de s'aventurer sur cette pente savonneuse. Cela pourrait lui coûter cher.

Mais les joues rebondies de son meilleur ami, encore un peu tachées de mascara lui firent rapidement oublier ses menaces. Jamais de sa vie, Vincent n'avait ressenti un tel soulagement, Maxie allait bien.

Alors, il lui offrit un de ses précieux sourires d'amis pour la vie et glissa son petit doigt autour de sien.

- Je jure solennellement, moi Vincent, que je vais être un vrai meilleur pote.

Maxence lui sourit, attendrit par ses paroles. Son coeur s'échauffait doucement alors qu'il murmurait en retour.

- Je jure solennellement, moi Maxence, que je vais plus disparaître et te laisser sans nouvelles une deuxième fois.

- Et tu me préviendras quand tu péchos ? Demanda Vincent en dansant des sourcils.

- Toi aussi?

Maxie avait sifflé ça avec un petit sourire en coin, taquin. Ce à quoi Vincent secoua la tête et pouffa nerveusement :

- J'ai rien à dire, c'est quoi ce sale sourire ?

- Rien à dire..? Vraiment ? Rit le petit soleil. Tu m'la fais pas à moi Vincent.

- Allé, la ferme, le coupa Vincent en lâchant son doigt.

Il passa son bras autour de ses épaules et engagea la marche.

" J'te ramène chez toi."

☁️

- not- friends ( Aliex )Where stories live. Discover now