ℒa vie n'est-elle qu'un jeu ?

Le piège

Pour me changer les idées, je redescends sur Terre, voir ma petite protégée. Celle ci est seule, en larmes, sur le bord des escaliers d'une petite maison. Je m'approche d'elle et pose une main rassurante sur son épaule. Elle m'explique que son frère vient de partir à la guerre et que, à peine était-il arrivé, il s'était fait tuer. Étant donné que c'était la seule famille qui lui restait, et que c'est une femme, sa vie allait maintenant être un cauchemar. Plus d'abris, plus de quoi se nourrir ni se vêtir... Je me rend compte que je n'ai pas réussi à la protéger et je m'en veux terriblement. Quel avenir pour elle maintenant ? Ne sachant comment la consoler, je l'emmène faire un tour dans la cité. En arrivant, je lui propose d'aller au théâtre, déguisées. Elle accepte avec joie cette proposition. Ce changement d'idée ne peut lui faire que du bien. J'enfile une cape et lui en passe une à elle aussi. Nous réussissons à entrer sans nous faire remarquer. Les gradins sont pleins à craquer. J'aperçois Luxus au loin. Que fait-il là, lui ? Je décide de l'ignorer et avance afin de trouver une place assez bien positionnée. Le spectacle commence et le public rit. Un spectacle comique. Je n'avais pas fait attention à ce que nous allions voir. Des hommes avec des masques récitent sans hésitations leurs textes et enchaînent les blagues. Octavia semble s'en réjouir. La voyant sourire, je souris à mon tour. Malgré ça, je trouve un défaut à cette pièce, comme à toutes les autres d'ailleurs. Les femmes sont des hommes avec un masque. Je trouve ça horrible de rejeter autant les femmes de la société et on me dit souvent que je suis en avance pour mon temps. Je ne comprends pas trop ces paroles. Mais j'ai appris à me taire. Malgré que je sois une déesse, personne ne me respecte là haut. Tous me prennent de haut.

Au fil de mes pensées, je ne me rends pas compte que le spectacle est fini. Octavia me tire de mes pensées. Je me lève et nous sortons bien vite des gradins, commençant à sentir le fauve, malgré le fait que nous sommes en plein air. Je sens une main agripper ma cape et la tirer. Je me retourne rapidement et vois Luxus,un peu saoul. Il me regarde dans les yeux.

- Salut ma mignonne ! Tu t'appelles comment ?

Ma main atterri sur sa joue en une fraction de seconde. Le son de cette claque fait se retourner une dizaine d'homme. Luxus, sonné, ne cherche pas à me reparler. Je commence à courir, entraînant Octavia pour échapper à un retour violent des hommes autour. Je l'emmène dans un petit coin, prêt d'un établi. Je m'excuse rapidement car je dois retourner sur l'Olympe. Elle acquiesce et commence à courir vers sa maison, me laissant là pour que je puisse rentrer. J'arrive devant l'auberge étrangement silencieuse. Je pousse la lourde porte et découvre que personne n'est au bar ou à table. Je commence à les chercher à l'extérieur et les trouve tous réunit autour de Luxus.

- Je vous jure que si je retrouve cette misérable humaine, elle va le payer de sa vie ! Osez gifler le Dieu de la foudre, c'est du suicide !

Tous exprime leurs opinions, la plupart sont d'accord avec lui. Je les regarde. Ils sont désespérants et je n'ai pas envie de m'attirer leur colère, alors je me tais.

- C'est elle ! C'est elle qui m'a frappé !

Je m'approche et essaye de me frayer un chemin entre tous les dieux rassemblés. Il pointe du doigt une jeune fille assise sur les marches de sa maison en sanglotant. Une touffe brune qui m'es familière orne sa tête. Son visage est caché dans ses mains mais elle finit par le relever. Je découvre avec horreur que c'est Octavia.

- Ce n'est pas elle, c'est impossible Luxus.

Il se retourne suite à mes mots. Son visage affiche une incompréhension et une colère démesurée.

- Qu'est-ce que tu racontes encore toi !? T'as pas compris que tu nous saoule ?

Je retiens les larmes qui menacent de m'enfoncer encore plus. J'avale ma salive et respire quelques secondes. Je n'ai pas peur. Non, il ne faut pas avoir peur.