Le soleil éclairait ma chambre, mes yeux me démangeaient, aveuglé par la lumière je recouvrai mon visage de mon drap bleu pastel. Quand je fus parfaitement réveillé, je me libérai du tissu puis quelque chose intrigua mon regard de chasseur. Je tournai la tête pour apercevoir un pétale de rose.
Déposé à côté de ma main, l'air de rien, immobile. Je fixais ce petit bout de nature en m'imaginant qui pouvait bien m'acheter ceci et les mettre sur mon lit. Je haïssais les fleurs.
Après tout, elles représentaient toujours quelque chose de gai et joyeux, comme l'amour. Et on va dire que niveau amour, je ne suis pas gâté. Être tombé amoureux de mon patron, c'est-à-dire, d'un psychopathe criminel dénoué d'un quelconque sentiment a vraiment été la pire chose qui a pu m'arriver.
Mais bon. Cela faisait maintenant quelques mois que mes pulsions corporelles se sont réveillées, alors je faisais avec. J'étais persuadé que cet amour n'était pas réciproque.
Le grand Jim Moriarty amoureux de son employé, un simple sniper inconnu au bataillon... Ce n'était pas assez classe pour lui. Tant pis pour moi, je mourrai avec ce secret bien caché dans mon âme.
J'attrapai le pétale qui fini dans la corbeille à papier pour me lever et m'habiller. Je sautai dans le premier pantalon venu, enfilai un polo trouvé sur le sol puis une paire de chaussure qui traînait parterre. Et dévalai les escaliers pour atterrir dans le salon de mon patron.
J'habitais chez lui depuis quelques temps - je suis d'ailleurs certain que c'était depuis cette colocation que mes sentiments se sont manifestés.
Il était là, simplement vêtu d'un peignoir à rayures bleues et blanches, les yeux rivés sur sa cuillère touillant son café. Je m'approchai de lui, ma main glissant toute seule dans son dos jusqu'à ce qu'il pose l'outil à côté de sa tasse.
« Qui vous a permis de me toucher ? Demanda-t-il avant que je sois pris d'une quinte de toux. »
Je n'arrivais plus à m'arrêter. J'avais l'impression que mes poumons allaient quitter mon corps. Je finis par me calmer, quelques tâches de sang dans ma main.
« Oh putain... lâchai-je en m'essuyant sur mon polo, sous le regard intrigué de Jim.
- Vous allez bien ? Je sais qu'avec votre addiction à la nicotine il est fréquent de tousser mais pas jusqu'à recracher du sang.
- Ça va, ça va... J'ai besoin de prendre l'air. »Une fois dehors, je laissai mes poumons inspirer tout l'air qu'ils avaient besoin. Puis je recommençai à tousser, encore et encore, jusqu'à me retrouver au sol. Je crachai du sang, et des pétales de fleurs.
De roses ensanglantées, plus précisément. Je me relevai, que m'arrivait-il ? Je rentrai dans la demeure Moriarty, ce dernier n'était plus au salon. Sûrement devait-il être dans sa chambre, occupé à vêtir un costume pour aller travailler.
Effectivement, il sortit de son espace personnel habillé d'élégants vêtements. Il était vraiment beau. Son visage démoniaque, ses yeux et ses cheveux ténébreux...
« J'y vais, vous, restez là. Je ne voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose au cours d'une mission. S'il vous arrive malheur, contactez-moi et j'enverrai un médecin.
- D'accord... À ce soir. »La porte se ferma. Mon coeur se brisa. Il n'en avait rien à foutre de moi. Je n'étais qu'un jouet. Un vulgaire pion aussi inutile qu'insupportable.
Des larmes glissèrent le long de mes joues. Puis ma gorge me démangeait. Me brûlait. M'asphyxiait. Je toussais à en mourir. Je n'arrivai même pas à atteindre mon téléphone.
J'allais donc mourir là, au milieu du salon de Moriarty, du sang plein les mains et une rose, une rose entière qui venait de sortir de ma bouche à mes pieds. Comment cela a-t-il pu sortir de moi ?
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The Flowers Of My Heart. [MorMor]
RomanceOS (BBC Mormor) sur la maladie d'Hanahaki. Cette maladie imaginaire où une personne souffrant d'un amour non réciproque se retrouve étouffée par des fleurs. Pour cet OS j'ai choisi comme malade Sebastian Moran, et comme fleur les roses. Merci à @c...