Partie 1 : Que je dédierai à tous ceux, qui ont survécu à une fille...

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« Donner de l'amitié à quelqu'un qui veut l'amour c'est comme donner du pain à quelqu'un qui meurt de soif. »

Je la hais d'ouvrir mes messages et de s'abstenir d'y répondre. Je la hais parce qu'elle me hait. Je n'éprouve en rien, de l'amour pour ... elle. Seul le désir maladif et jaloux de la posséder. 

Mais pourquoi ne me regardes-tu pas maintenant ? Pourquoi lorsque tu le fais, je n'y vois pas l'ombre d'une flamme ? Cette ardeur secrète de nos débuts s'est évanouie lorsque j'ai essayé de l'éclairer, de la faire éclater au grand jour. Et qu'ai-je donc trouvé à la place ? Une haine et une rancoeur qui me tord l'estomac dès que je pense à toi, dès que je te vois, dès que j'entends ta voix. 

Mon amour pour toi s'est, au fil du temps et de pleurs torrentiels, transformé en un terreau dur et sec qui ne saurait qu'accroître mon avide soif de tout, soif de toi. J'ai soif de tes talons qui cadence follement mon coeur, qui te font dominer mon être et qui ... 

Putain pourquoi m'envoies-tu cette photo de toi en débardeur décolleté... Pourquoi joues-tu avec mes sentiments? Qui es-tu pour te le permettre? Je ne répondrai rien. Les mots manquent à ma bouche, sèche. 

Mais l'univers participe à ton crime. Dans la voiture « when the party's over », dans les loges « dimanche soir ». Ces dimanches soirs, devenus mortuaires sous le poids de ta divine sorcellerie, m'ont mise en tête à tête avec le froid soleil ; les assourdissants oiseaux et les nauséabondes roses. Ton monde fade de sens et vide de goût dévore petit à petit ma raison.
Laisse-toi envoler dans MON univers. Tu finiras par y apprécier les caresses de ma douce mélancolie. J'te jure. 

Mais tu me tournes le dos. Tu te diriges vers elle. Ma voix résonne dans le vide de mon espace. Je suppose que je devrais redescendre sur Terre. Et te laisser te frotter aux épines tranchantes des autres... puisque tu le souhaites. Tu ne comprendras que trop tard ces mots. Ce sera ma vengeance. 

Parce qu'au fond, vous êtes toutes deux des enfants. Comme toutes les autres d'ailleurs. Je m'accroche toujours à ces fleurs, aux vénéneux pollens. Pourquoi personne ne sait aimer ? Pourquoi personne ne sait accueillir dans son jardin secret une ... moi ? 

« Je n'ai jamais eu de complexe. » ai-je affirmé avec une si grande naïveté. À vrai dire, mon seul complexe c'est cette peur d'être abandonnée, cette constante envie d'intéresser et de plaire.
Car sans les autres, que serions-nous ? 

Un homme sans humanité ne serait pas appelé « homme ». Il serait simplement lui. Dans son unicité la plus authentique. Et qu'est-ce que c'est triste d'être soit, parfois. Qu'est-ce que je suis vide sans cette enchanteresse.

Mais il va bien falloir que j'arrête de puiser mes larmes dans ta source remplie de charme ou de continuer à nager contre ton courant électrique. Je dois accepter mon poste de naufragée de ton coeur et survivre comme je pourrais, nourrie de ton humble amitié...

A.D.O.

Carnet de Bord d'Une Mélancolique AnonymeWhere stories live. Discover now