« Un client spécial », c'est ce qui m'a été dit. Les e-mails échangés avec l'entremetteur de cette rencontre m'ont fait sourire. J'ai reçu en pièce jointe un contrat à signer dans lequel je promets de ne jamais parler de cette rencontre. J'ai rétorqué à mon interlocuteur que je n'avais pas pour habitude de divulguer quelconques informations sur mes clients et ai refusé de signer le PDF. Ce genre de relation se base sur la confiance et non sur une signature en bas de page.
Les messages qui ont suivis se sont fait insistants et j'ai coupé court à la conversation. Je ne suis pas en manque de clientèle. Mes habitués me sont habituellement fidèles. Parfois les petits jeunes ne me recontactent pas et j'imagine que l'expérience n'était pas celle qu'ils s'étaient imaginées. Ils se surestiment souvent et n'ont pas une tolérance aussi grande qu'ils le pensent.
Je me détourne de l'ordinateur, classe quelques dossiers puis décide qu'il est temps de rentrer chez moi. Je suis secrétaire de direction au sein d'une compagnie d'assurance. Ce n'est pas le métier rêvé mais ça paie les factures. J'ajuste ma paire de lunettes, lisse ma jupe de tailleur du plat de la main puis saisi mon sac à main avant de quitter les lieux et de verrouiller la porte derrière moi.
Je réprime un frisson une fois dehors. L'hiver est rude cette année. Je rentre à pieds et marche d'un pas décidé malgré mes talons. Les talons ne m'ont jamais fait peur, qu'ils fassent cinq ou quinze centimètres le résultat est le même.
Mon appartement m'accueille à bras ouverts. Le chauffage a carburé toute la journée et j'essaye de ne pas songer à la future note d'électricité qu'il me faudra payer.
J'enfile mon pyjama, range mes lunettes dans leur étui puis m'installe confortablement au fauteuil, enroulée dans un plaid, l'ordinateur sur les cuisses.
Un e-mail m'interpelle et me fait soupirer. Cet homme n'a toujours pas lâché l'affaire. De quelle manière veut-il que je lui fasse comprendre que non c'est non ? Je ne signerai pas ce fichu papier et ne rencontrerai pas cette personne soi-disant spéciale. J'en déduis que c'est un vieux riche – ce sont toujours des vieux riches – et que sa femme ne peut en aucun cas découvrir la supercherie. J'ouvre tout de même l'e-mail puis lis le contenu. Je lis une seconde puis une troisième fois.
« Madame,
Je reviens vers vous concernant nos derniers échanges.
Je vous prie de reconsidérer mon l'offre et me permets de vous informer que si vous accepter de signer le contrat la somme de 10 000€ vous sera donnée en espèce après la rencontre.
Cordialement,
D. »
Dix mille euros ? Qui dirait non ? Je finis mes mois aisément mais une pareille somme ne peut être refusée.
« Monsieur,
Pourrais-je en savoir davantage sur le client ? Que recherche-t-il ? Pourquoi vouloir à tout prix me faire signer une clause de confidentialité ? Comme je vous l'ai dit plus tôt dans la journée : Je n'ai pas pour habitude de divulguer des informations sur ma clientèle. Comment êtes-vous parvenu jusqu'à moi ?
Violaine. »
Je regarde distraitement la télévision et ne suis pas capable de dire ce qui se joue à l'écran. Ce soir est un soir de relâche, je ne travaille pas, je peux rester lovée entre mes coussins.
Une petite icône s'affiche sur l'ordinateur signe qu'un nouvel e-mail est arrivé.
« Je ne suis pas autorisé à parler du client par e-mail. Je ne peux pas vous renseigner concernant ses désirs, je n'ai pas été mis dans la confidence. Cette clause de confidentialité est simplement pour assurer nos arrières et ne pas vous donner l'envie de raconter à la presse ce que vous avez fait et avec qui.
Avez-vous d'autres questions ? »
Je fais la moue, ouvre de nouveau le contrat en format PDF puis relis les quelques phrases qui y sont inscrites.
« Il est formellement interdit à la préposée de divulguer des informations confidentielles concernant le client à des tiers (Presse écrite, presse télévisée, collègues, proches.)
La clause de confidentialité se distingue également de l'obligation générale de secret dont le manquement fait encourir des sanctions pénales conformément à l'article 226-13 du Code Pénal. »
« Cinq mille avant la rencontre, cinq mille ensuite. »
« Très bien. »
Je signe le papier puis le joint à l'e-mail que je m'apprête à envoyer.
« Monsieur,
Je vous prie de trouver ci-joint le contrat signé.
Pour une meilleure collaboration, serait-il possible pour vous de m'indiquer le jour, l'heure et l'endroit auquel je dois me rendre ? Je vous saurai gré de vous renseigner auprès de votre ami concernant ses souhaits puis de revenir vers moi.
Cordialement,
Violaine. »
Une nouvelle aventure me tend les bras mais en attendant, je profite de mon appartement durant une soirée. Je lance dirty dancing puis commande une pizza.
***
Bonjour !
Voilà pour le premier chapitre. Qu'en pensez-vous ?
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A bientôt !
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Le ballon d'or. ( Antoine griezmann)
FanfictionUne clause de confidentialité. C'est ce qu'ils lui ont fait signer avant qu'elle puisse le rencontrer.