Chapitre 2.

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« Violaine,

21 heures ce soir à l'hôtel Penninsula, dans le seizième. Un chauffeur passera vous prendre à l'adresse que vous souhaitez.

Je n'en sais pas plus concernant ses envies.

Cordialement.

D. »


Je jette un coup d'œil à l'horloge : Dix-neuf heures. Je viens à peine de rentrer du travail. L'eau sur le gaz est bouillante et je m'empresse d'y jeter une poignée de pâtes. Je n'ai pas le temps de me faire un plat digne d'un grand chef.

En attendant je sors une mallette noire de sous le lit puis y range les objets les plus appréciés.

Je fouille dans ma penderie, attrape une petite robe simili cuir puis une paire de bottes à talons aiguilles. Ça devrait faire l'affaire.

Je réponds rapidement à l'e-mail en veillant à ne pas donner mon adresse personnelle mais celle du restaurant deux rues plus loin.

J'avale rapidement mon semblant de repas puis pars m'enfermer dans la salle de bain. Je reste un peu trop longtemps sous la douche, l'eau chaude me détend. Je prends même le temps de faire un soin à mes cheveux avant de commencer à réellement me préparer. J'applique fond de teint, fards à paupières et me teins les lèvres d'une couleur bordeaux. Le plus long reste à venir avec ma crinière à dresser. Je me sèche les cheveux puis les lisse, je dois être impeccable. Ils m'arrivent au milieu du dos et ont tendance à onduler, chose que je ne permets pas lorsque je suis en mission. J'enfile ma tenue, me lance un dernier regard dans le miroir et approuve silencieusement mon style.

Il est l'heure pour moi de partir. Je prends soin de cacher ma tenue sous une longue gabardine noire puis je m'élance enfin dans la rue. Plusieurs hommes me regardent et je ne me retiens pas de leur sourire. J'ai totalement confiance en moi et en mon potentielle.

Quand j'arrive face à l'adresse donnée je remarque une voiture noire aux fenêtres teintées. Je m'avance d'un pas assuré jusqu'à la fenêtre côté conducteur et attends que cette dernière s'ouvre.

- Violaine ?

- C'est exact.

- Si vous voulez bien monter.

Je ne me fais pas prier puis embarque à l'arrière. Je laisse mes doigts courir sur les sièges en cuir puis regarde par la fenêtre Paris By Night. On passe près de l'arc de triomphe et la voiture s'arrête quelques minutes ensuite. Le chauffeur n'a pas décroché un mot et j'en suis très satisfaite. Je n'aurais pas répondu à ses questions. D'une galanterie sans faille, l'homme sort du véhicule et m'ouvre la portière. Je suis face à un hôtel prestigieux qui ne cache pas ses cinq étoiles. J'approuve.

Evidemment, j'ai cette petite pointe d'angoisse logée au creux du ventre comme à chaque nouvelle rencontre mais je n'en montre rien. Confiance est le maître mot lors de ces rencontres.

Je gravis sans peine les marches qui mènent à la porte et me laisse éblouir un instant par la beauté des lieux. Le lobby est immense. J'ai à peine le temps de reprendre mon souffle que l'on accourt vers moi pour me proposer multiples services. Je réponds à chaque interrogation par la négative et sans jamais ouvrir la bouche. Hautaine me direz-vous ? Certainement, mais qui serais-je si je ne l'étais pas ?

Un homme d'une cinquantaine d'année et élégamment habillé marche dans ma direction et craque un sourire auquel je ne réponds pas.

- Violaine ?

Le ballon d'or. ( Antoine griezmann)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant