Tu Es Lumineux Mekra

Après

- Hakim- 

À chaque fois que je le... la vois je la trouve encore plus magnifique. Dans sa robe jaune citron, ses sandales, des lunettes de vue rondes sur son nez; elle semble travailler.

Je devrai sérieusement arrêter d'être aussi spontané mais Hakim lumineux essaie de rattraper ses erreurs. Et une fois c'est le hasard, deux fois c'est le destin.

Nous arrivons dans une quinzaine de minutes. Je ne suis pas revenu depuis... très longtemps. Trop de souvenirs me remplissaient jusqu'à m'étouffer.

Nous arrivons et je le vois se lever.  Il ne se soucie pas de moi pourtant je le suis.

Il sort, monte les marches et nous voilà dans le centre commercial. Je n'y suis jamais allé, il est neuf. Elle passe récupérer du chocolat en poudre, des tomates, un melon et une salade. À la caisse elle fait sortir un sac de courses de son sac à main. Il paye et je continue à la suivre. Nous allons vers la sortie et nous voilà à l'extérieur. Il fait chaud. Des enfants laissent leurs mains flâner dans des escalier d'eau. Et nous voilà à marcher. Elle s'arrête toutes les trente secondes pour donner aux sdfs et caresser les chiens. À place d'Arc elle s'arrête et remonte ses cheveux en un chignon fouillis. Putain. Ça a changé mais l'univers reste semblable. Des mecs font du skates, certains ratent, tombent et ça me fait sourire. Il y a un carrousel dans un coin, en face un snack. Elle s'y arrête pour prendre un granité au citron. Et nous continuons d'avancer. La mairie, le musée, la cathédrale. Nous continuons à avancer. Et puis il s'arrête. Regarde autour de lui puis recommence à marcher. Dix minutes plus tard nous nous arrêtons devant un immeuble et entre, laissant la porte légèrement pour moi. Deux étages plus tard,le dernier, elle s'arrête, ferme une porte qui était ouverte et déverrouille la sienne.

" - Dépêches toi, j'ai déjà assez traîné."

Je me presse et me voici dans son chez elle. Pétillant, coloré comme lui. 

" Les capsules de café sont dans le placard du haut."

Je la vois commencer à préparer la salade alors que j'ouvre ledit placard. Mon café en main, je l'observe faire sa vinaigrette.

"- Alors ta vie c'est dernière années ?

- Ne parle pas pour rien, Mekra. Coupe les tomates. Je reviens dans une dizaine de minutes."

Elle laisse sa vinaigrette et part. Quelques secondes plus tard j'entend de l'eau tomber. Je dépose ma tasse et passe les tomates sous l'eau et les coupes en rondelles. J'en profite pour la tasse. J'observe en même temps les murs du salon qui sont jaunes, le lit au milieu de la pièce, des vases, des cadres d'elle, de ses frères, ses parents, et d'un couple inconnu.

"Merci"

Elle est de retour. Putain j'avais jamais trouvé une meuf aussi bandante dans un jogging et un haut de trois kilomètres de long. Elle finit sa salade.

"- T'es parent vont bien ?

- Tu as bu ton café. Tu ne devrais pas être déjà parti ?

- Par café, je voulais dire discuter avec toi

- Merde ! Il est vingt- heure ! Viens avec moi, mais aucun commentaire ! Prend la salade."

Pourquoi est-ce que je le suis ? 

Avec ses trois assiettes, ses deux couteaux, ses trois fourchettes et ses trois verres elle se dirige vers l'appartement d'en face.

"- MADAME LANTIER ? C'EST NOAH ! Ah ! Madame Lantier !

- Je t'ai déjà dit de m'appeler Lucie ! Comment vas-tu mon enfant ? Et ta mère ? 

-  Elle va bien et je vais bien. Aujourd'hui, c'est salade au dîner !"

Est-ce trop de demande quelque chose de normal dans cette journée ? Et voilà que Damien laisse son paquetage sur la table et aide une vieille dame à se lever de son fauteuil.

" Et j'ai aussi un invité. C'est Hakim, vous vous en souvenez ? Je vous ai parlé de lui.

- Ah oui ! Ce saligaud !"

Elle lui a parlé de moi ? Elles font un tour de pièce en discutant, puis deux, puis quatre. Tellement que ça me donne mal à la tête. Vu que je ne sais pas quoi faire, je met la table, et joue sur mon téléphone.

"- Il serait peut-être temps de passer à table ?

- Oui. Alors Hakim, d'où venez-vous ?

- De Paris. 

- Ah oui, Noah me l'avait dit."

Nous mangeons lentement, le tout animé par cette vieille dame. Et dire que cette journée n'est pas finie.