Prologue

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Minerva McGonagall lança un regard nerveux de l'autre côté de la rue, dans l'expectative. Ça faisait plus de 10 heures qu'elle attendait sur le petit muret du 4, Privet Drive, et même à présent que le calme de la nuit enveloppait le quartier résidentiel cossu des Dursley, elle ne parvenait pas à maîtriser ses nerfs. 

Il faut dire que la journée n'avait pas été facile pour l'animagus, qui pour plus de discrétion avait choisi de garder son apparence animale dans le monde des moldus : entre Dudley qui lui avait lancé des objets divers et pointus en ricanant comme un possédé, un chien qui lui avait aboyé dessus pendant 30 minutes non stop et les chats du voisinage qui avaient apparemment déclaré ouverte la saison des amours, McGonagall avait juste envie d'oublier ces dernières heures avec une bonne bouteille de Bièraubeurre dans le confort de son bureau. Avec la porte fermée à clé. Pendant ces deux prochaines années au moins. Elle soupira, résignée : autant s'y faire, son professionnalisme prendrait toujours le dessus, elle le savait.

Mais elle ne pouvait pas en dire autant de Dumbledore, qui n'avait toujours pas montré le bout de son nez crochu depuis le début de la journée, quand il avait été annoncé à tous que le petit garçon des Potter avait vaincu Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Même sous sa forme de chat, Minerva senti les larmes lui monter aux yeux : la nouvelle du meurtre de Lily et James l'avait bouleversée, et si le monde des sorciers était en liesse, elle concevait une grande inquiétude quant à l'avenir du jeune Harry. 

Par réflexe, elle tourna la tête vers la fenêtre des Dursley, qui regardaient un programme lénifiant à la télé. Le petit Harry ne pouvait pas habiter là! Pas avec... ces gens, et leur enfant qui montrait déjà des des signes d'agressivité évidents !

Elle en était là de ses réflexions quand une à une, les lumières des lampadaires de la rue commencèrent à s'éteindre. "Enfin", soupira-t-elle, reprenant son apparence humaine dans l'obscurité bienvenue. 

"Woohoo! Minerva!" D'une démarche titubante, Dumbledore s'approcha d'elle, agitant son bras et brandissant sa baguette pour la saluer. "Professeur", s'exclama Minerva, paniquée, "Ne parlez pas si fort, les moldus pourraient vous entendre!" "Oh allez Minerva, relaxez-vous un peu, c'est un jour de fête! Et puis si les moldus n'ont toujours pas compris notre existence après le tournoi des trois sorciers en plein Stade de France l'été dernier, il ne l'apprendront jamais, haha!" Dumbledore étouffa un hoquet et s'appuya contre un lampadaire, les mains sur ses tempes pour empêcher sa tête de se dévisser et de s'envoler, pendant que Minerva haussait la voix : "C'était une idée complètement irresponsable! Nous avons dû lancer des sortilèges d'amnésie sur la moitié de l'île-de-France! Et on n'a toujours pas retrouvé le champion bulgare!" 

Dumbledore eu un geste apaisant "Minerva, Minerva. La leçon est retenue, le prochain tournoi aurait lieu à Poudlard, en toute sécurité, avec des dragons, un peuple marin au réactions imprévisibles et un labyrinthe rempli de monstres qu'on ne pourra pas surveiller de l'extérieur. Rassurez-vous. Et puis j'ai gagné une jolie petite somme en pariant sur le gagnant avec Cornelius, donc tout est bien qui finit bien." Il tapota avec satisfaction sur sa poche, qui fit entendre un tintement significatif. 

Minerva croisa les bras et le foudroya du regard : "Dumbledore, qu'avez-vous fait toute la journée? Moi je suis restée en faction ici, et je peux vous le dire : le petit Harry ne sera pas heureux dans cette famille! Ces gens sont tout simplement..." Dumbledore eut à nouveau un geste apaisant : "Minerva, Minerva. J'ai passé la journée à...partager la bonne nouvelle, tout simplement. Vous n'ignorez pas mes fonctions diplomatiques de la plus haute importance. Bon, je suis surtout resté dans le bureau de Cornelius à fêter ça, mais il avait cette magnifique réserve de whisky pur feu qui était là, toute seule..." Étouffant un nouveau hoquet, Dumbledore partit dans un rire suraigu, avant que Minerva ne le rappelle à l'ordre. 

"Et qu'allez-vous faire du petit Harry?" "Harry? Ah oui, Harry! J'ai demandé à Hagrid d'aller le chercher dans les décombres de la maison de ses parents, puis je lui ai dit de faire un tour, le temps que je m'occupe de mes... fonctions diplomatiques. Il ne devrait pas tarder." A ce moment précis, un vrombissement transperça le calme de la nuit et le géant atterrit avec fracas sur la route, provoquant un séisme de 5 sur l'échelle de Richter, qui passa miraculeusement inaperçu dans le voisinage.

Hagrid descendit de la moto, offrant un spectacle impressionnant (légèrement entaché par la présence d"un sac rempli de couches, d'un hochet et d'un nombre étonnant de biberons). "Professeur!" glapit le grand barbu en se précipitant vers Minerva, le visage ruisselant de larmes. Une fois relevée et après avoir soigné magiquement ses fractures, l'enseignante tapota le bras d'Hagrid, qui, toujours en larmes et pris par l'émotion, ne parvenait pas à aligner deux mots : "Tellement... tragique... si jeune... parents" "Oui Hagrid, oui. Et nous devons maintenant nous montrer BRAVES, n'est-ce pas, pour assurer la sécurité et le bien-être d'Harry. Albus, je ne pense vraiment pas que ce soit une bonne... Albus?" 

Sifflotant gaiement, le directeur de l'école de Poudlard avait porté le bambin enveloppé dans une couverture sur le palier des Dursley. Avant que Minerva ait eu le temps d'agir, il avait joyeusement sonné à la porte, avant de transplaner, la saluant d'un geste désinvolte. 

Pardon par avance aux fans de Dumbledore ^^ J'espère que cette parodie vous plaira, dites moi ce que vous en pensez dans les commentaires !

[PARODIE] Harry Potter le SerpentardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant