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- Point de vue d'Edward -

La première fois que je l'ai vu, c'était dans la nuit sombre d'une ruelle déserte, une de celles que j'empruntais chaque soir en rentrant du travail.

Ce furent ses yeux qui me frappèrent en premier. Rouge sang. Presque irréels dans l'obscurité, comme s'ils brillaient d'une lueur propre. Une fraction de seconde, j'oubliai tout le reste. Hypnotisé. Figé sur place.

Dans la vie que je menais, jamais je ne me serais retourné sur quelqu'un. Mais lui... Lui, c'était différent. Une présence étrange, insaisissable. Une aura qui semblait défier la logique, m'attirant sans que je puisse en comprendre la raison.

Il était grand, vêtu d'une veste sombre dont le tissu semblait absorber la lumière. Sur sa manche droite, un symbole inconnu, gravé comme une marque oubliée du temps. Son jean noir moulant contrastait avec l'étrangeté qui se dégageait de lui, comme s'il évoluait entre deux mondes. Je le fixais, incapable de détourner le regard. Comme si le moindre battement de paupières pouvait le faire disparaître.

Soudain, son regard se détourna brusquement vers une ruelle plongée dans l'ombre. Un bruit imperceptible, que seul lui semblait avoir entendu. Puis, il tourna les yeux vers moi. Un frisson glissa le long de mon dos. C'est alors que je remarquai sa main ensanglantée, crispée sur son bras.

Il s'avança sans un bruit, jusqu'à ce que son visage soit à quelques centimètres du mien.

« Fais comme si tu ne m'avais jamais vu. » Souffla-t-il.

Sa voix était basse, tranchante. Presque irréelle. Je n'eus pas le temps de réagir. En un instant, il s'élança et disparut sur le toit de l'immeuble voisin comme une ombre fuyant la lumière.

Un silence pesant s'abattit. Puis des bruits de pas résonnèrent dans la ruelle. Plusieurs silhouettes émergèrent de l'obscurité. Ils étaient quatre. Leurs visages m'échappaient, masqués par la nuit. Pourtant, leurs voix, elles, me parvinrent avec une clarté troublante.

« C'est lui, aucun doute. S'il le trouve avant nous, on est foutus. »

« Que comptes-tu faire ? »

« Il n'y a qu'une seule option... Il faut l'éliminer. »

Le froid de la nuit me sembla soudain plus mordant.

Qui cherchaient-ils ? Et surtout... Parlaient-ils de lui ?

Je restai figé, le cœur battant. Ils ne semblaient pas me voir. Tant mieux. Je n'avais rien à faire ici. Rien à voir avec tout ça. Alors, sans un bruit, je tournai les talons et rentrai chez moi.

En oubliant ou du moins, en essayant.

En oubliant ou du moins, en essayant

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