elle avait repris le gobelet entre ses doigts
et dans sa gorge coulait un liquide qui la brûlait
mais qui ne la désinfectait pas de cette passion purulente
elle se mordait la lèvre
saignait
elle n'aurait rien
il n'y avait rien
et elle avait beau sortir
s'accroupir sous le ciel nocturne et glacial
elle était une inconnue
une anonyme
ce n'était pas grave
dans un mois, dans un an, dans dix ans
rien n'importera plus
alors on reste là sur le trottoir à attendre
que quelque chose se passe
des prostituées de la vie
qui se foutent en l'air avec des passions que personne ne comprend9 juin 2019
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son dernier visage
Poetryle gobelet plastique contre les dents et les cheveux un peu poisseux